Après une réouverture en 2014 suivant une période de sept ans d’interruption, le Marché des Arts et du Spectacle Africain s’est tenu à nouveau depuis le 5 mars jusqu’au 12 au Palais de la culture de Treichville. Pendant une semaine, artistes et opérateurs culturels ont multiplié des rencontres.
Après 7 années d’absence, le Marché des Arts et du Spectacle Africain(MASA) a refait son grand retour en Côte d’Ivoire pour renouer avec le monde culturel et artistique. Selon le directeur général du MASA, Yacouba Konaté, plus de 1000 professionnels et près de 500 artistes provenant de 23 pays ont fait le déplacement d’Abidjan. La thématique retenue en cette 9e édition était « la réinvention des arts de la scène ».
Le projet du MASA est né au début des années 1990. A l’époque les artistes africains se plaignaient d’avoir du mal à pénétrer le marché occidental où seules quelques stars comme Alpha Blondy ou Manu Dibango et quelques autres stars avaient réussi à percer. Aujourd’hui, il s’est créé un grand nombre de festivals en Afrique mais pas de grandes salles qui fonctionnent de manière régulière. Au Cameroun par exemple, la grande salle cinéma Abbia a fermé ses portes il y a longtemps. toutefois l’ensemble de ces festivals donne lieu à une sorte de marché africain que le Masa voudrait faire vivre. Au MASA, les acheteurs sont les directeurs des festivals, les directeurs de salles et les programmateurs. Les artistes, quant à eux, viennent avec leur manager pour se produire et l’un des buts du Masa est de créer le contact entre acheteurs et vendeurs. Parmi la trentaine de pays qui ont assisté à cette 9e édition, on comptait la Chine et le pays de la Samba, le Brésil qui était le pays d’honneur. Bien que le Masa s’adresse d’abord au continent et à ses différentes diasporas, les organisateurs de cet événement veulent rester en dialogue avec le reste du monde. Selon leur philosophie, si un spectacle japonais ou chinois peut parler au public africain et inspirer les créateurs africains, il apparait nécessaire de montrer ces spectacles-là. Parmi les artistes musiciens invités, on notait la présence de la Camerounaise Charlotte Dipanda .du Congolais Ray Lema, du Malien Bassekou Kouyate et de la Béninoise Zeynab Habib et des humoristes venus du Togo et du Cameroun. Des défilés de mode, la danse contemporaine et les projections de film ont occupé une place de choix. Mais en tout, 13 troupes en théâtre, 8 en danse, 9 en conte, 10 en humour et 27 en musique ont été au cœur du Masa. Le Masa qui battait son plein à Abidjan a consacré une soirée spéciale aux braves femmes de la Côte d’Ivoire. Et ce en marge de la journée internationale de la femme qui a été célébrée le 8 mars dernier, dans le monde entier. En fait la soirée du 8 mars 2016 fut, tout à fait, réussie aux rythmes des musiques de l’Afrique, données avec fierté et plaisir, essentiellement par deux grandes dames, Zeynab Habib du Bénin et Charlotte Dipanda du Cameroun sans oublier le groupe féminin Bella Mondo. Qu’en est-il du financement de l’événement ?
Le financement
Il faut dire que l’organisation internationale de la francophonie a été à l’initiative du Masa et l’accompagne depuis 1993. L’OIF a donc été aux côtés des autorités ivoiriennes pour contribuer à la réussite de cette 9e édition. En plus d’un important soutien à la participation d’artistes et d’acteurs du monde de la culture, l’OIF s’est associée aux rencontres professionnelles et colloques organisés en marge de la sélection officielle « arts du spectacle et défis du numérique », << théâtre d’Afrique et des diasporas au féminin >>. Elle a aussi organisé des événements dans différents quartiers d’Abidjan : concert des lauréats des derniers jeux de la Francophonie, manifestation autour du dialogue des cultures et des religions, rencontres littéraires avec l’écrivain mauricien Amal Sewtohul.
Le Masa qui s’est achevé le 12 Mars dernier, a eu le mérite de replacer la Côte d’ivoire sur la scène culturelle et artistique internationale.