La RSE (responsabilité sociale de l’entreprise) est l’intégration volontaire des préoccupations sociales et écologiques des entreprises à leurs activités commerciales. L’entreprise doit non seulement se soucier de sa croissance et sa rentabilité mais aussi d’impacts environnementaux actuels et futurs.
C’est une démarche de coopération volontaire de l’entreprise négociée avec la société, pour transformer un enjeu de développement durable en création de valeur collective, à travers son offre, son fonctionnement et son action dans sa sphère d’influence. Le savoir faire technique, environnemental, et sociétal sont des véritables leviers d’action dans le cadre de la stratégie d’entreprise.
L’entreprise et la RSE ?
Derrière une RSE se cache 3 piliers: social, environnemental et économique. Leur prise en compte tend à s’imposer comme un pilier supplémentaire. Comme fondement de leurs valeurs internes, beaucoup d’entreprises s’inspirent des principes découlant de la déclaration universelle des droits de l’homme, des principes de l’O.I.T et ceux de l’OCDE à savoir : interdiction du travail des enfants, amélioration des conditions de travail, santé et sécurité, la non discrimination…
Intégrer ces valeurs ou quelques unes d’elles dans les activités de son entreprise c’est chercher à inspirer la confiance et à définir sa réputation sur le marché. Cela se fait en choisissant les valeurs que l’on peut défendre dans son domaine d’activité. Pour une PME, il peut s’agir du simple recyclage de papiers ou de l’équité salariale. Pour une multinationale, l’amélioration des conditions des populations peut être la valeur fondamentale en plus de la réduction d’impacts négatifs sur l’environnement. Le groupe suisse Holcim l’a intégré dans leur stratégie. Pour Coop, des pratiques commerciales équitables et transparentes à l’égard des consommateurs font partie de la stratégie. Une fois qu’on intègre les valeurs en amont, elles deviennent de véritables leviers d’action dans le cadre stratégique. Le souhait serait que chaque entreprise intègre les variables humaines et les objectifs sociaux en amont dans le processus de décision stratégique.
Les actions possibles
Au sein des entreprises, les actions peuvent se faire directement, par le biais de fondations ou d’associations. Il peut s’agir du sponsoring, de donation, d’opérations de bienfaisance, soutien à une cause, participation à des manifestations…ces actions peuvent être complétées par d’autres outils pour une multinationale. Il s’agit des actions de développement local. Le groupe suisse Holcim l’a compris. Il finance non seulement les projets sociaux, éducatifs et veille sur le respect de l’environnemental ; ils ont également a mis sur pied des groupes consultatifs communautaires dans les pays tiers. Dans ce dernier cas, le but est de développer les partenariats avec les collectivités pour une meilleure responsabilité sociétale.
Les impacts de la RSE pour l’entreprise
Il ya plusieurs attentes pour une entreprise qui intègre la RSE dans sa stratégie : la réduction des coûts et l’amélioration de l’efficacité, la mobilisation du personnel, le développement de nouvelles activités, l’amélioration des relations avec ses investisseurs, les réponses aux attentes des clients. Conformément au sommet de la Terre de Johannesburg en 2002, la RSE traduit les principes de développement durable dans la stratégie d’entreprise. Pour les entreprises, la RSE est avant tout une affaire d’image et de compétitivité. En effet, la compétitivité d’une entreprise dépend non seulement de son capital financier mais aussi de l’image qu’elle reflète. Ce qui veut dire, l’image est une partie intégrante du capital incorporel de l’entreprise.
Avec la certification des entreprises voire la cérémonie de remise de prix par les autorités, les entreprises s’activent à impacter sur les plans : environnemental, social et humain sans perdre de vue leurs objectifs économiques. Dès lors, on comprend que ce sont les critères extra-financiers qui poussent les entreprises à préserver leur image sociale et environnementale sous peine de conséquences parfois très négatives sur leur activité. L’image des organisations, et en particulier des entreprises, s’apprécie de plus en plus au niveau communal, cantonal, fédéral voir international. Une entreprise qui n’observe pas ces valeurs peut s’exposer à une dénonciation parfois coûteuse en termes d’image.
Jugée sur les référentiels internationaux (GRI), les codes de conduite des entreprises (Global compact) ou les certifications, les normes ou labels (SA 8000, ISO 14001, ISO 26000…), on observe que plus une entreprise a une bonne image, plus elle attire des partenaires et de la clientèle. Autrement dit, les critères éthiques sont des facteurs de performance. N’es-ce pas « Good ethics is good business » ?
La RSE fait partie de la chaine de valeur économique. Elle contribue à la création d’image positive de l’entreprise. Elle permet de combiner efficacité économique, respect des normes sociales et environnementales. Bref, elle est un outil managérial des leaders de demain.
Stanislas Dikamona/Consultant en management