Le Malawi a brûlé le 14 Mars 2016, 2,6 tonnes d’ivoire d’éléphant saisies en provenance de Tanzanie, après un long différend transfrontalier sur la conservation de ces défenses d’éléphants.

Un tribunal du Malawi a finalement ordonné l’incinération des 781 défenses (estimées à 2,7 millions d’euros), malgré les demandes répétées de la Tanzanie pour récupérer le stock confisqué en 2013. L’ivoire saisie a été brûlée dans la petite ville de Mzuzu (nord), à proximité d’une réserve naturelle. Le Malawi détient encore quatre tonnes d’ivoire de contrebande, qui doivent également être incinérées. De son côté, le Kenya, qui avait déjà brûlé 15 tonnes d’ivoire en mars 2015, compte incinérer fin avril l’intégralité de son stock de 120 tonnes, ce qui constituerait une destruction record d’ivoire.

Le Malawi, enclavé entre le Mozambique, la Zambie et la Tanzanie, est considéré comme un maillon faible dans la lutte contre le trafic de l’ivoire, en raison de la corruption, d’une législation peu sévère en matière de crimes contre l’environnement et de la relative faiblesse des forces de l’ordre.

En 35 ans, le braconnage a fait chuter de moitié la population d’éléphants au Malawi, passée de 4.000 en 1980 à tout juste 2.000 aujourd’hui. Sur l’ensemble du continent africain, les experts estiment qu’il reste 470.000 éléphants en liberté, mais 20 à 30.000 sont massacrés chaque année pour alimenter en ivoire le marché asiatique.

Le trafic d’ivoire est une activité monnaie courante en Afrique et alimente même les conflits politiques dans le continent. En 2011, le parc Bouba Djida situé dans le puissant lamidat de Rey-Bouba au Cameroun avait été visité par les braconniers lourdement armés et utilisant des hélicoptères en provenance du Soudan. Leur butin était sans appel, deux cent éléphants abattus et les ivoires emportés. Les forces de l’ordre Camerounaise étaient venues trop en retard. Selon les observateurs, ce trafic parait très juteux et le marché asiatique constitue sa zone de prédilection.