Interview de Stéphane Gumy – General manager PMS (Process Management System) GmbH
Sur le marché depuis plus de 10 ans, Process Management System (PMS) est une entreprise de services de consulting certifiée ISO9001. Intervenant aussi bien dans les PME que dans les start-up, la société PMS déploie ses activités dans trois domaines : la biopharmaceutique, les dispositifs médicaux et l’industrie cosmétique. Située dans la ville bilingue de Fribourg, elle couvre toute la Suisse.
Monde économique : Quel est votre parcours et pourquoi avoir voulu créer la société Process Management System ?
Stéphane Gumy : Diplômé en chimie de la HES, j’ai travaillé durant 20 ans dans l’industrie biopharmaceutique. Alors que j’étais encore employé dans une grande entreprise internationale, j’ai fondé en 2007 l’entreprise Process Management System Gumy. À cette époque, le secteur pharmaceutique avait une approche très conservatrice, figée dans les normes et directives pharmaceutiques issues des années 80 et 90. Par exemple, en cas de changement lié à la modernisation d’une infrastructure de production, il n’était pas pensable de modifier un tant soit peu le procédé de fabrication établi depuis de nombreuses années. Cela conduisait donc à des situations où des procédés de fabrication non optimisés étaient implantés sur des outils de production ultra-modernes.
J’ai donc remis en question cette approche, en mettant à profit le changement apporté par l’outil de production tout en optimisant le processus de fabrication. Pour ce faire, je me suis grandement basé sur les aspects réglementaires, et notamment sur les conditions de production du matériel utilisé pour des essais cliniques. Le premier objectif de Process Management System Gumy était donc l’optimisation de ces procédés de fabrication. Mais très vite, le spectre des activités de la société s’est étendu aux aspects de la qualité, de la validation des procédés et de l’analyse des risques. En 2013, j’ai donc décidé de me consacrer entièrement à ce projet et de prendre des salariés, et j’ai renommé la société Process Management System Sàrl (PMS).
Monde économique : Est-ce que vous avez également élargi vos secteurs de compétences ?
Stéphane Gumy : Tout à fait. Notre activité de base concernait les industries pharmaceutique et biopharmaceutique. En développant notre activité, nous nous sommes aussi progressivement tournés vers les dispositifs médicaux (terme qui englobe tous les instruments ou appareils destinés à faire un diagnostic ou à traiter un problème médical), ainsi que vers la pharmacie hospitalière. Finalement, nous avons intégré les thérapies innovantes, appelées Advanced Therapeutic Medical Products (ATMP), à nos domaines de compétences.
Monde économique : Quels sont les services de consulting que vous proposez à vos clients ?
Stéphane Gumy : Il existe différents types de demandes auxquelles nous pouvons répondre en fonction de nos compétences. Les nouvelles sociétés font souvent appel aux services de PMS pour les accompagner, de leur phase de création jusqu’à l’accréditation ou l’obtention d’une certification ISO ou GMP. Généralement, ces projets d’un à deux ans débouchent sur une continuité de collaboration. Nous pouvons ainsi assurer des fonctions représentatives, comme responsable réglementaire ou de qualité, ou en tant que « contracted qualified person », au sein des sociétés. Nous sommes également régulièrement appelés pour des missions spécifiques limitées dans le temps, comme par exemple l’implémentation de mesures correctives à la suite d’une non-conformité dans le cadre d’une inspection ou d’un audit, l’actualisation d’un concept de biosécurité pour être en conformité avec la réglementation, les analyses de risques, l’exécution d’un audit ou d’une due diligence avec un focus assurance qualité ou aspect réglementaire, l’organisation et l’exécution de formations, etc.
Monde économique : Quelle est l’étendue géographique de vos interventions ?
Stéphane Gumy : L’équipe de PMS se compose de neuf employés, domiciliés entre Bâle et Genève. Tous maîtrisent parfaitement le français et l’allemand, en plus de l’anglais. C’est justement pour pouvoir rayonner aussi bien en Suisse romande qu’en Suisse alémanique que nous avons décidé d’établir notre bureau à la frontière des deux, à Fribourg.
Monde économique : Pourquoi avoir également étendu votre offre aux start-up ?
Stéphane Gumy : Notre portefeuille client se compose essentiellement de PME, et notamment de start-up. Étant nous-mêmes une petite entreprise, nous pouvons offrir des solutions à la carte, adaptées à la taille et aux capacités financières des start-up. Pour nous, l’efficacité de la solution proposée est fondamentale. C’est également la raison pour laquelle PMS ne travaille pas avec les freelances, contrairement à de nombreuses autres entreprises de consulting. Notre équipe est composée de professionnels que nous connaissons et qui peuvent assurer la qualité des services délivrés. Par ailleurs, si notre offre s’adresse aussi aux start-up, c’est tout simplement que nous répondons aux demandes du marché et à la hausse du nombre de start-up dans l’industrie. Cette augmentation vient notamment du fait que beaucoup d’universités et d’écoles polytechniques encouragent leurs étudiants sur cette voie, en offrant un certain nombre d’infrastructures pour faire le trait d’union entre la recherche appliquée et la commercialisation de l’innovation.
Monde économique : Est-ce que votre offre diffère selon qu’il s’agit d’entreprises établies ou de start-up ?
Stéphane Gumy : Oui, les entreprises établies ont déjà un business, une structure et des compétences en interne. Elles ont donc besoin de nous essentiellement dans le cadre d’un problème de ressources, par exemple au niveau de l’assurance qualité ou pour des aspects réglementaires. Les start-up, elles, ont une autre mensuration. Leur point fort est l’innovation et ce qu’elles apportent au marché, mais elles ont quelques faiblesses liées à leur nature. Ainsi, dans les start-up, l’équipe est souvent composée de jeunes qui débutent leur carrière professionnelle, avec de grandes compétences scientifiques mais peu d’expérience en réalisation de projets. Par ailleurs, les start-up font face à des contraintes financières, car contrairement aux sociétés qui génèrent un revenu, elles sont dépendantes de leurs investisseurs. Il faut donc leur apporter des solutions adaptées non seulement d’un point de vue de la réglementation, mais aussi d’un point de vue financier. Enfin, les start-up subissent la pression du temps : elles ont une durée de survie assez courte et doivent se développer rapidement par rapport aux investisseurs impatients et l’innovation potentielle qui sera commercialisée. Nous devons donc être réactifs et aller droit au but.
Pour plus d’informations: https://pmsystem.ch/
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