Par Carine Raux

De nos jours, la profession d’avocat fait face à de nombreux défis. En effet, plusieurs rapports à ce sujet ont abouti à cette conclusion. Certains parlent même d’un « état de crise » de la profession. Les principaux facteurs ayant une influence sur la profession sont la morosité économique, la concurrence de nouveaux acteurs et la technologie, la paupérisation d’une grande partie du barreau et la résistance aux changements.

Toutefois, c’est une profession qui est aussi en constante évolution, rythmée par des réformes majeures. Celles-ci sont essentielles pour permettre aux avocats d’avancer avec leur temps, mais aussi pour recadrer constamment le rôle fondamental de chacun, qui est de guider et défendre des clients, dans un monde où le droit est omniprésent. Nous évoquerons ici quelques défis majeurs.

L’image de l’avocat n’est pas toujours très noble aux yeux de tous. Cette image troublée, alimentée par la presse médiatique ou même le cinéma, suscite des polémiques, renforcée par des clichés difficiles à éradiquer. Les avocats renvoient de plus en plus l’image désuète d’un métier qui n’évolue pas assez rapidement. Ce manque de modernité ne doit plus être subi, et les avocats deviennent aujourd’hui les acteurs de leur propre changement.

Les professionnels du droit sont amenés à mieux communiquer sur leurs compétences, leur valeur ajoutée et leur savoir-faire, et à se positionner en tant qu’experts sur la totalité des marchés. C’est d’autant plus nécessaire que les gens ont de plus en plus besoin d’être acteurs de leur situation, et sont demandeurs de transparence. La communication est donc essentielle pour convaincre chaque justiciable, entreprise ou citoyen, que leurs droits seront assurés par un avocat juste et professionnel.

Ainsi, bien plus qu’une modernisation de l’image, nous sommes ici face à une réinvention du métier d’avocat. Le cadre très réglementé, qui vise la protection de la profession, limite aussi son évolution. C’est ainsi qu’on voit apparaître des acteurs du droit non soumis à ces réglementations, tels que les legaltech, qui grignotent progressivement des parts de marché. Il est donc urgent de moderniser l’exercice du métier d’avocat, en y apportant plus de souplesse, de fluidité et d’adaptabilité. Cela passe essentiellement par une pratique, au moins partielle, sur le Web.

L’avocat doit s’émanciper de l’idée que la profession ne peut être exercée que physiquement. La révolution numérique et les prestations à distance prennent la profession de court, et il est désormais urgent de rattraper ce retard, au risque de voir d’autres acteurs (qui ne seront certainement pas du monde du droit) dominer ce segment du marché, en proposant des prestations juridiques à un très large public. Ce défi numérique demande inévitablement aux avocats de revoir leur offre, de la diversifier, et aussi de repenser leur relation client et leur stratégie de développement.

En définitive, on peut dire que la profession d’avocat est immergée dans la société qui fait preuve de changements réguliers. L’avocat est ainsi le pont entre la société et le monde judiciaire (vaste et difficile à faire évoluer). À cela s’ajoute le manque de ressources. Tous ces éléments sont liés, avec des causes et des conséquences fortement imbriquées. Des réponses à ces défis et des perspectives intéressantes peuvent néanmoins nous réconforter. En effet, le nombre de solutions est assez nombreux pour contrecarrer le cercle vicieux dans lequel est immergée la profession. Il faut donc étudier cette problématique plus profondément, et non pas donner une réponse simple et ponctuelle. Plusieurs contradictions sont à examiner, et y répondre superficiellement ne ferait qu’accentuer les difficultés de ce secteur.

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