L’évolution de la technologie n’épargne aucun secteur d’activité. En dernière date, le secteur touché par cette révolution est la justice. Avec l’avènement de la legaltech, le métier d’avocat s’est vu concurrencer sur plusieurs plans. Toutefois, la profession n’en demeure pas moins prisée dans le système juridique. En effet, face à la legaltech, la valeur ajoutée des avocats résidera dans le conseil.

Dérivé de l’anglicisme « Legal Technology », le terme legaltech signifie la technologie juridique. Le concept a vu le jour aux USA en apportant un certain nombre de changements dans le mode de travail des spécialistes du droit. Ces start-ups de droit en ligne offrent des services exclusivement numériques aux sociétés et aux particuliers. Leur objectif principal est de favoriser l’autonomisation des services juridiques. Elles assurent l’instauration d’une excellente relation entre la clientèle et les professionnels du secteur juridique.

La legaltech représente un moyen de libéraliser la profession d’avocat à travers la disponibilité d’un certain nombre de services sur Internet. Ces différents services vont de la création d’entreprise à la rédaction de contrats et de statuts. Le privilège qu’offre cette technologie réside surtout dans le temps et les moyens financiers. En effet, comparativement au cas traditionnel, le processus de traitement des informations est plus rapide et plus efficace. De plus, l’obtention des documents paraît aisée et à des coûts moindres que ceux proposés dans les cabinets de droit.

En raison de l’accessibilité des services juridiques en ligne, le métier d’avocat est, dans une certaine mesure, concurrencé par la legaltech. Dans le cas de la rédaction d’actes par exemple, bon nombre de plateformes proposent ce service en ligne avec plus de facilité et de rapidité. À ce niveau, la concurrence reste donc élevée.

Outre cela, on retrouve également les saisines des tribunaux telles que les assignations et les requêtes. Dans le cas de ce genre de services, la concurrence entre les avocats et la technologie juridique est moins redoutable. S’il est vrai que quelques plateformes en ligne proposent ce type de services, la qualité dudit service est généralement et souvent remise en cause.

L’autre service susceptible d’être concurrencé est la médiation. Bien que le concept de legaltech ne concorde pas au sens normal de la médiation, certains sites s’essaient à cette activité. La médiation suggère un établissement de relation humaine. Ainsi, ce type de prestation en ligne peut représenter un réel risque pour le client, ce qui place l’avocat comme le professionnel le plus apte à intervenir dans ce genre de situations.

L’aspect conseil n’étant pas pris en compte par les legaltechs, c’est dans cette optique que l’expertise d’un avocat va s’avérer indispensable pour finaliser le travail à moitié fait par les plateformes technologiques.  En qualité d’unique profession détenant l’expérience du conseil et du litigieux, l’avocat devrait être présent à tous les moments clés de la société. Qu’il s’agisse de signature de bail, d’un contrat de mariage ou d’une assurance-vie, son intervention devrait être plus que nécessaire. 

Interlocuteur privilégié dans le cadre de nombreuses situations de la vie courante, l’accompagnent par un avocat peut vous faire économiser du temps et de l’argent. Son rôle de conseil découle directement de son devoir. D’où l’appellation : avocat conseil. Il doit exercer son métier en toute indépendance et veillera à vous conseiller et à vous défendre tout au long de la procédure.

Par ailleurs, il faut noter que la défense et la plaidoirie constituent également des domaines hors d’atteinte pour la technologie juridique. Lors d’une plaidoirie par exemple et afin de mettre toutes les chances de son côté, il est primordial que l’avocat connaisse bien le dossier. Plus il connaîtra le dossier, plus il pourra apprécier la pertinence de ses arguments. L’imprévu n’a dès lors que très peu de place. Votre avocat conseil connaît la loi, et vous fait bénéficier de son expertise en vous conseillant au plus juste. Aucune technologie ne peut se substituer au raisonnement du juriste.

Toutefois, il est évident qu’il faudrait que la profession d’avocat se réinvente en s’adaptant à l’évolution fulgurante de la technologie et de l’intelligence artificielle. C’est une profession qui a encore de beaux jours et le juriste ne devrait pas redouter la legaltech. Bien au contraire, il devrait s’en servir comme un moyen afin d’accroître sa plus-value.

Par son coût, la legaltech peut aider les clients pour une première orientation juridique mais l’expertise d’un professionnel du droit devrait prendre le relais pour un meilleur suivi. L’avocat conseil à lui seul peut vous permettre de résoudre un problème sans avoir besoin d’être assisté ou représenté devant un tribunal. C’est le spécialiste le plus recommandé pour intervenir comme conseil juridique contrairement à la legaltech.

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