Par Stéphane Gaspoz*
Les jeunes épargnent de plus en plus tôt pour leur retraite, souvent avec une petite épargne mensuelle. Au fil des ans, leurs revenus augmentent et ils voudront adapter leur épargne. Mais comment structurer son épargne et sa trésorerie, et que faire avec un contrat existant ? Il faut d’abord analyser la capacité de paiement permanente du client (en tenant compte des achats à court, moyen et long terme). Cela n’a aucun sens d’investir toutes ses économies à long terme si l’on doit acheter une voiture dans trois ans. L’élaboration d’une planification des futurs engagements et/ou besoins financiers permet donc d’investir au mieux les fonds qui ne sont pas nécessaires à court et à moyen terme.
Commencer tôt permet de bénéficier d’une exponentielle importante. Si le client a déjà un contrat et qu’il veut augmenter son épargne, une analyse détaillée du contrat existant est nécessaire. La durée restante et les garanties contractuelles sont déterminantes pour prendre la bonne décision. Pour la plupart des contrats conclus il y a plus de 10 ans, les garanties sont telles qu’il est conseillé de les conserver jusqu’à leur échéance.
Certes, on pourrait proposer un produit plus dynamique, mais garantir au client qu’il s’en sortira mieux en résiliant un contrat existant est purement théorique, et il est préférable de ne pas s’aventurer dans de telles spéculations. C’est donc peut-être le bon moment pour mettre en place une solution complémentaire à haut rendement.
Dans toute l’Europe et depuis plusieurs années, les produits avec garantie de capital à l’échéance du contrat ne sont plus proposés par les assureurs. Seuls les Suisses connus pour leur côté conservateur, persistent encore avec des produits à garantie de capital. Alors que choisir ?
Le coût de la garantie est cher : environ 8-20 % de la prime annuelle, en raison des taux négatifs. Le capital garanti à l’échéance correspond à environ 70-80 % des primes investies. L’opportunité de rendement est donc limitée, car l’assurance a peu de marge pour placer la part d’épargne restante. Ainsi, un homme de 30 ans qui investirait 6 883 CHF par an jusqu’à 65 ans bénéficierait d’un capital garanti de 200 224 CHF, en investissant 240 905 CHF. Il pourrait donc espérer recevoir un capital de 278 777 CHF, en tenant compte des excédents et des rendements.
Le terme « haut rendement » est généralement assimilé à la notion de « risque de perte ». Investir dans un tel produit est recommandé si la durée est supérieure à 15 ans. La retraite étant un sujet sérieux, il faut prendre en considération l’éventualité d’un crash boursier et les coûts du produit ! Ce type de produit permet d’épargner en bénéficiant de l’effet du coût moyen pour « lisser » les fluctuations des marchés boursiers dans le temps. L’épargne est investie dans des fonds de placement ou d’autres produits de placement, jusqu’à 100 % en actions.
Ainsi, avec un rendement moyen supposé de 6,3 %, le capital projeté serait de 647 308 CHF. Un crash boursier de 30 % avant la retraite permettrait donc de se faire verser encore 453 115 CHF. Avec un scénario de rendement bas de 3,2 %, on obtiendrait 334 068 CHF, ce qui est bien au-dessus du capital garanti ou projeté du premier exemple. De plus, certains produits permettent de sécuriser les avoirs sur les dernières années du contrat.
Dès l’âge de 50 ans, il est plutôt conseillé d’opter pour une épargne plus classique. L’optimisation fiscale engendrera la réelle rentabilité de cette épargne, le pilier 3a étant déductible du revenu imposable.
Le « Total Expense Ratio » correspond aux coûts totaux d’un fonds de placement ou d’une stratégie de gestion de fonds. Ces frais sont généralement situés entre 0,18 % et 1,5 %. L’impact des frais sur le capital final est important : de 50 000 à 100 000 CHF pour l’exemple ci-dessus. Pour simplifier, une performance brute de 4 % avec un TER de 1,5 % donnerait un rendement net de 2,5 %. Avec un TER de 0,3 %, le rendement net serait de 3,7 %, soit presque 50 % plus élevé. Cet élément est donc déterminant pour choisir le produit recherché.
L’importance du spécialiste en prévoyance et patrimoine
Une présentation professionnelle des solutions, avec des explications claires et précises, est nécessaire pour permettre au client d’élargir son champ de vision et de se lancer avec un produit à haut rendement. Ce n’est pas à la retraite qu’on devrait commencer à investir dans des actions si l’on n’a jamais osé le faire auparavant. C’est le réel challenge de ma vie de tous les jours sur le terrain.
Ce n’est pas à la retraite qu’on devrait commencer à investir dans des actions
* à propos de l’auteur
Stéphane Gaspoz, Conseiller financier diplômé IAF, Manager de Team pour FCG.
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