Le candidat Macron et sa marche pour un renouveau économique en France.

3 avril 2017

Le candidat Macron et sa marche pour un renouveau économique en France.

Manuel Walls avait dit, du temps où il était premier ministre : « Entreprises, je vous aime ! ». Avec un programme économique qui fait la part belle aux sociétés, y compris aux start-ups, on ne s’étonnera guère d’entendre, un de ces jours, Emmanuel Macron s’exclamer à son tour, en paraphrasant le général de Gaulle : « Entreprises, je vous ai comprises ! » ou même « Entreprises, je suis le seul à vous comprendre ! ».

De tous les candidats à l’élection présidentielle en France, l’ancien ministre de l’économie de François Hollande est certainement celui qui connaît le mieux, et à la manière d’un spécialiste, la problématique des sociétés. Oui, il est vrai que Macron émane plutôt de la sphère de la haute finance, et on n’est que trop bien conscient de l’antagonisme qui existe entre cette dernière et l’économie « réelle ». Et pourtant, parmi les autres aspirants à la présidence, l’ancien banquier d’affaires chez Rothschild &Cie, reste le mieux placé pour exprimer les intérêts des entreprises.

Macron, en effet, bénéficie d’une pleine immersion dans la problématique économique et c’est pourquoi son programme économique paraît le plus conséquent. Ce programme a aussi l’avantage de s’adresser concrètement aux entreprises auxquelles il consacre l’un de ses volets les plus importants. Etant parmi les sociétés les plus taxées des pays de l’Union Européennes, les entreprises françaises se voient ainsi promettre par Macron un considérable allègement fiscal – de 33,3%, l’IS (l’impôt sur les sociétés) passera à 25%. Sur ce point, le candidat « en marche » s’inscrit certes dans la droite continuité de F. Hollande. il en diverge pourtant sensiblement sur d’autres aspects de la même problématique.

La baisse de l’impôt sur les entreprises, tout en augmentant les bénéfices, va stimuler considérablement la productivité, chose profitable tant aux entrepreneurs et aux salariés qu’à la société dans sa totalité. Les points phares du programme économique de Macron ont plu au très exigeant MEDEF et en ont fait le favori pour la présidentielle. Il paraît que le Mouvement des entreprises de France et la marche du candidat d‘En Marche ! vont se poursuivre en parallèle et dans la même dynamique.

Mais s’il est le chouchou de l’organisation patronale et si, d’autre part, il engrange tellement de ralliements de droite, que reste-t-il de l’orientation que Macron affichait au début de sa carrière politique, à savoir son appartenance à la gauche et à ses valeurs ? Pas grand-chose, en apparence… sauf peut-être l’essentiel, sauf ce que la gauche, telle que représentée par les socialistes actuels, a elle-même trahi. Devenue plus « culturelle » et « intellectuelle » que jamais, celle-ci s’est définitivement désintéressée au monde du travail. Macron, au contraire, veut une « société du travail », une société qu’il envisage comme bénéfique et profitable non seulement aux propriétaires et aux patrons mais aussi aux employés, y compris aux ouvriers. L’ancien ministre de l’économie inclut dans son programme l’exigence (pour les entreprises de plus de 2000 salariés) de réserver la moitié de leur conseil de surveillance aux membres du personnel. Tout le monde doit donc profiter de la « société de travail » et tout le monde doit y être engagé : c’est dans cette optique-là que Macron prévoit, entre autres, une réduction drastique du chômage dont le taux doit baisser à 7% vers la fin du quinquennat.

Le candidat « en marche » récuse l’immobilisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, du chômage dans les couches socialement fragiles jusqu’aux biens immobiliers des classes favorisées. Dans les projets de Macron, ceux-ci doivent supporter tout le poids d’un impôt sur la fortune désormais réformé. La réforme de l’ISF visera notamment à corriger l’immobilisme de la rente pour privilégier le dynamisme – et le risque en particulier – lié à l’acquisition d’autres formes de fortune.

Emmanuel Macron qui a toujours créé la surprise, d’abord en devenant ministre à trente- cinq ans, ensuite en quittant le gouvernement pour des raisons qui en 2016 paraissaient un peu mystérieuses, ensuite encore en se présentant comme candidat à la présidentielle sans passer par la case « primaire », eh bien, aujourd’hui, Macron ne surprend plus grand monde. L’« ange d’Amiens » est devenu une valeur sûre, voire – à en juger des autres candidats, de leurs débâcles actuelles ou de celles qu’ils laissent présager – une valeur refuge. Les sondages d’intentions de vote les plus récents le donnent vainqueur de l’élection présidentielle le 7 mai.

Et à ce moment-là, Macron – président, cela ne surprendra plus personne.

 

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