Il est urgent d’avoir des représentants des PME de l’Afrique subsaharienne dans les organes de l’OIT. par Protais AYANGMA

22 mai 2017

Il est urgent d’avoir des représentants des PME de l’Afrique subsaharienne dans les organes de l’OIT. par Protais AYANGMA

L’Organisation internationale du Travail, seule agence tripartite (Gouvernements-Employeurs- Travailleurs) des Nations Unies, tiendra du 5 au 16 juin prochain, à Genève, en Suisse sa 106e session de la conférence internationale du travail. A cette occasion, des élections auront lieu pour désigner les gouvernements représentés au Conseil d’administration ainsi que les membres employeurs et travailleurs du Conseil d’administration pour la période de juin 2017 à juin 2020. En tant que organe exécutif de l’Organisation Internationale du Travail, le Conseil d’administration définit la politique du BIT et adopte le programme et le budget de l’Organisation. C’est donc une opportunité pour les PME de se positionner efficacement au sein de l’OIT afin de mieux défendre leurs intérêts au niveau mondial. Pourtant, ce n’est pas chose évidente.

En effet, le Bureau des activités pour les Employeurs (ACT/EMP), organe qui représente les employeurs au sein de l’OIT, collabore presqu’exclusivement avec l’Organisation Internationale des Employeurs (OIE). Cette dernière est constituée à son tour de groupements patronaux de 140 pays. Et compte plus de 150 groupements en son sein. Seulement, ces groupements patronaux sont essentiellement représentatifs de grandes entreprises (pour la plupart des filiales d’entreprises étrangères). Il en est ainsi de la majorité des pays africains.

Il est urgent d'avoir des représentants issus de l'environnement des PME de l'Afrique subsaharienne dans les organes de l'OIT. par Protais AYANGMA

Or dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, les PME-PMI représentent près de 95% de la population totale des entreprises et fournissent entre 60% et 70% des emplois. Il est donc important voire urgent d’avoir des représentants issus de l’environnement des PME de l’Afrique subsaharienne dans les différents organes de direction afin de mieux défendre les intérêts d’une corporation dont ils maîtrisent les contours.

D’une manière générale on remarque que l’Afrique est faiblement représentée dans les organes de direction du BIT quantitativement et qualitativement. Et même à l’intérieur de l’Afrique ce sont toujours les mêmes d’un mandat à l’autre au mépris des principes de la rotation et des équilibres sous-régionaux. Malgré une place importante accordée aux thématiques sur les PME et le secteur informel au sein de l’OIT à travers le Secteur de l’emploi et la mise sur pieds de différents programmes parmi lesquels la formation à l’entreprenariat et la gestion des PME, l’implication formelle des groupements patronaux dédiés aux PME-PMI, permettra de mieux faire entendre la voix des employeurs de ce secteur. Et d’apporter ainsi des solutions appropriées et adaptées à leur environnement.

Protais-Ayangma-président-ecamAuteur

Protais AYANGMA AMANG

Président du patronat ECAM

 

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