Connaissons-nous notre personnalité créatrice ?

Je pense notamment à l’image d’un salarié préoccupé seulement par son talent et dédaigneux de tout ce qui est forme ou expression intérieure de lui-même ; image qui fait la loi, qu’on appelle « Masque » au travail.

Or, pour essentielle qu’elle puisse permettre, « la personnalité créatrice » au service « d’une technique intérieure » apportée au salarié, lui permettrait de mobiliser sa personnalité profonde au profit de son talent ; il lui faut donc trouver une « forme physique » à son rôle au travail correspondant à l’image transmise par sa vie intérieure…

Cet exercice qui suit, a pour but de développer et de fixer en vous « l’esprit d’improvisation » à partir de certaines données impératives. Les obligations qui vous sont imposées au travail vous stimuleront de la même façon que les différentes propositions qui jalonneront vos exercices de stimulations.

Vous finirez par être persuadé que votre rôle au travail est aussi une improvisation permanente, et que personne n’est privé de son droit d’inventer.

Cet entrainement vous procurera une sensation exaltante de confiance en vous-même, qui viendra s’ajouter à votre impression de liberté et de richesse intérieure.

Exemple : Se préparer à un meeting.

• 1.Commencez par définir de façon précise deux actions qui marqueront le « début » et la « fin » de votre présentation. Votre improvisation doit se situer entre deux moments, deux actions bien nettes. Par exemple, vous commencerez en vous asseyant brusquement sur votre chaise en disant « bonjour » d’un ton sympathique et vous terminerez en vous levant tranquillement d’un air très attentif. Plus il y a de contraste entre l’action du début et celle de la fin, mieux cela est.
• 2.N’essayez pas, avant de commencer, de penser à ce que vous allez faire entre ces deux moments. N’essayez pas non plus de trouver une justification ou une motivation logique aux deux actions proposées. Choisissez-les vraiment au hasard, en prenant les deux premières images qui vous viennent à l’esprit, et non pas parce qu’elles vous donnent matière à briller. Attachez-vous seulement à avoir un début et une fin contrastés.
• 3.N’essayez pas de vous imaginez dans un rôle. Seul le ton du début et celui de la fin sont importants. Une fois posés ces deux jalons, laissez-vous entraîner par toutes les impulsions qui viendront intuitivement. Après vous être assis brusquement sur votre chaise en disant bonjour sur un ton sympathique (si c’est le début que vous avez choisi), vous vous mettrez à vous exprimez spontanément et avec assurance, en vous laissant guider par vos sentiments, vos impressions, votre humeur. C’est entre votre action du commencement et celle de la fin que se situera votre invention, votre improvisation, qui sera la transition entre ses deux propositions.
• 4.Eprouvez sans aucun effort, grâce au passage de la première action à la dernière action, toute votre gamme de sensations, d’émotions, d’impressions, de désirs, d’intentions, qui se seront imposés à vous spontanément et vous auront dicté votre conduite.
• 5.Ecoutez la « voix intérieure », c’est tout ce que vous avez à faire ; elle souffle tous vos mouvements psychologiques et tous vos actes. Si vous consentez à vous abandonner librement et totalement à votre inspiration, votre subconscient vous suggérera des choses que personne, pas même vous n’aurez pu prévoir. Si vous gardez constamment présente à l’esprit l’action finale, vous ne risquez pas de vous égarez et de perdre votre inspiration. Ce sera comme votre phare vers lequel vous serez inévitablement attiré.

Peut-être vous demanderez-vous pourquoi les moments du début et de fin doivent être si parfaitement définis, même s’ils sont insignifiants ? C’est parce que dans l’improvisation, la véritable liberté, qui permet d’exprimer sa personnalité, ne peut s’exercer que par référence à une obligation.

Votre liberté d’exprimer votre personnalité n’a de sens que si elle vous permet de choisir ou d’inventer le chemin qui vous mènera d’un point à l’autre.

Si, au cours d’une improvisation, vous avez soudain le sentiment de ne plus être naturel, de ne pas être « vrai », de ne pas être vous-même, vous pouvez être certain que cela provient soit d’une intervention de votre « esprit logique », soit de ce que vous abusez de la parole et dites des mots inutiles. Vous devez avoir le courage de vous fier uniquement à votre esprit d’improvisation.

Suivez tranquillement à l’intérieur de vous « l’évolution » de vos sentiments, de vos émotions, de vos désirs, de vos impulsions.

Le comportement qu’ils vous dictent est celui de votre personnalité créatrice, et vous serez vite convaincu que votre « voix intérieure » ne ment jamais.