Par Jean-François Fontaine Leonarduzzi – Consultant rédacteur-storyteller
Parler de l’écriture dans le vaste monde de la communication, c’est tenter de dépeindre une pratique tentaculaire, kaléidoscopique. C’est décrire une activité peu aisée à catégoriser, dans la pluralité technologique offerte par les réseaux.
Une phrase tirée à son essence, un message marquant, un texte argumentatif, un article thématique ou une présentation commerciale, l’écriture revêt différents langages selon les objectifs fixés. Mais existe-t-il une différenciation fiable des différents types d’écrits ?
L’écriture se décline sur autant de sujets qu’il est possible d’en imaginer. Cependant, nous pouvons distinguer trois dynamiques d’écriture marquées dans la communication. Nous allons tenter d’en découvrir les arcanes, pour en retenir le meilleur.
Celle qui pourrait paraître comme la plus basique, mais qui doit pourtant se concentrer sur une mise en valeur pertinente, est l’écriture qui fait présentation. Une description positive et méliorative d’un sujet, d’un service ou d’un produit, est élaborée, avec une utilisation d’adjectifs qualificatifs adaptés. Son but est de faire découvrir à un public, l’objet de sa présentation, sous les traits les plus séduisants et les plus proches de la réalité.
Les formes peuvent être variées, mais la nature du contenu est descriptive. Le regard du rédacteur doit rester objectif, tout en apportant une touche reconnaissable qui puisse faire identifier le sujet parmi d’autres.
Avec quelques traits prédominants, la présentation est quasi-naturaliste. Pour aider la plume dans cette écriture, il est intéressant de porter un regard analytique qui s’attache aux faits et à la comparaison avec l’existant. Le rédacteur, ou la rédactrice, doit aiguiser un œil rationnel, sans trop étoffer les faits, pour transmettre la réelle identité de la chose présentée.
Imaginez une nouvelle espèce de scarabée découverte lors d’une exploration en forêt, la tonalité de l’écriture doit être aussi pointue que la peinture botaniste de cette nouvelle surprise.
L’écriture de présentation se prête à un lancement de produit ou à la description à sa clientèle d’un sujet bien particulier. Mais qu’en est-il de la présentation générale en communication ? Passons au deuxième type d’écriture reconnaissable …
Le discours, prise de parole élaborée avec du recul et de la réflexion, tend à affirmer une vision. Il a pour rôle principal de convaincre et de fédérer autour de valeurs évoquées. Voici notre seconde catégorie à différencier.
C’est une écriture qui fait appel à l’argumentation. Les arguments sont entrecroisés de manière cohérente et chronologique, pour former un socle solide qui mène à l’adhésion du public par la raison ou le sentiment. La rhétorique est ainsi l’un de ses moteurs, avec ses nombreux procédés, pour amener à se concentrer sur un point de vue précis.
Si dans un discours, les notions de protection de l’environnement, dont l’existence du scarabée précédemment cité dépend, sont abordées. Alors, les arguments peuvent se concentrer sur la préservation de cette espèce nouvelle. Ainsi, un argumentaire entier entourera ce coléoptère pour tendre à convaincre de sa préservation, par la protection de son écosystème.
Le discours est plus immersif qu’une simple écriture de présentation. Car, il entraîne à reconnaître des valeurs et à suivre le raisonnement et les arguments du texte lu ou écouté. Il est un mime d’une discussion parfaite, préparée, répétée. En cela, il touche chacune et chacun. Le discours possède la qualité de flatter toutes les oreilles par sa tonalité naturelle.
Il peut également faire appel à des formules ou des messages, pour toucher la mémoire de manière plus efficace et synthétique. Ainsi, tout un discours peut être résumé par trois mots, comme les marques le font. Et ainsi, vient notre troisième type d’écriture …
Raconter pour émerveiller
Le récit ou storytelling, par sa complexité, peut tout simplement faire confondre les intentions d’écriture. Il se reconnaît cependant par la présence d’une narration, la narration étant une suite de faits mis en relation par un fil rouge.
La présentation et le discours peuvent eux aussi devenir des narrations. Mais, le récit est reconnaissable par la mise en scène, l’animation d’une action.
Reprenons notre coléoptère nouvellement découvert. Utilisons une personnification pour le faire s’exprimer. Il devient alors un personnage reconnaissable. Il ne manque plus qu’à l’introduire dans une action. Une action qui pourra le faire agir, le mettre en scène, dans son environnement, prouvant son utilité et tous ses caractères uniques. Décrire le parcours de ce scarabée fait entrer l’écriture dans une dynamique de narration.
Le fait de raconter, est assurément l’une des plus vieilles formes de communication orale ou écrite sur terre. Le récit permet une identification rapide par le personnage et par sa quête.
En cela, il devient marquant et mérite tout le mystère qu’il suscite à son évocation.
Certes, ces trois catégories donnent bien souvent naissance à des hybrides très intéressants par leur portée communicative. Cependant, nous avons tenté de clarifier diverses dynamiques d’écriture, pour les identifier rapidement et s’appuyer sur leur différenciation.
Écrire est un atout, car l’expression détermine la légitimité donnée sur un sujet. Assembler les mots, c’est essayer de transmettre du sens et maîtriser la manière dont nous paraissons en quelque sorte au monde.
Cette action donne chaire, nerf et muscle au corps de sa communication. En présentation, sous la forme d’un discours ou bien même avec une histoire, l’écriture se transforme et relève notre propos pour servir nos objectifs.
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