Par Jessica Di Resta*
L’inquiétude grandit dans la population après la hausse des prix de l’essence, du gaz et des céréales en raison de la guerre en Ukraine, ainsi que celle des taux hypothécaires et de l’électricité. À cela s’ajoute une nouvelle hausse des primes des caisses-maladie annoncée pour 2023. Toutes ces augmentations pèsent sur les dépenses incompressibles des ménages. Cependant, malgré tout, cette crise pourrait-elle apporter quelque chose de bon ?
Les périodes de crise poussent à la prise de conscience, surtout après une longue phase de consommation compulsive. On est amené à s’interroger sur nos réels besoins, les valeurs inculquées par nos grands-parents qui étaient de vrais épargnants malgré leurs faibles moyens financiers. Ainsi, les Suisses ont commencé à privilégier l’achat d’aliments dits « zéro kilomètre » ou bio de provenance régionale. Cette tendance à valoriser ce qui est local et durable se confirme également dans les domaines du textile, de l’électroménager, de l’énergie, de la recherche et des innovations. L’accent est mis sur les termes « écologie », « vert » et « recyclage », afin de donner plus de crédit et d’attrait aux produits. Un objet qui prend moins de temps pour se détériorer ou qui peut se réparer coûte moins cher sur le long terme et conséquemment polluera moins.
Le fait d’acheter de manière intelligente en prenant conscience de nos dépenses permet de faire plus attention à soi et à sa santé, tout en ayant un impact écologique et financier. Les jeunes s’interrogent tout en recherchant des solutions pour leur planète : ils innovent, se responsabilisent et agissent. De nouvelles opportunités d’emplois voient ainsi le jour. Selon l’IRENA (agence internationale des énergies renouvelables), plus de 700 000 emplois ont été créés dans le monde l’an dernier dans le secteur des énergies renouvelables, malgré la montée de la crise énergétique.
En réduisant le nombre d’achats compulsifs, les Suisses augmentent de nouveau leur potentiel d’épargne là où ils peuvent, en dépit de l’inflation. Cela leur offre un sentiment de sécurité et ils le ressentent dans leur activité quotidienne. Dès lors, les solutions d’épargne traditionnelles suffiront-elles pour couvrir une inflation qui s’élève en Suisse à plus de 2,5 % (plus haut niveau mesuré depuis 2008) ?
Que ce soit pour la retraite ou pour réunir les fonds propres nécessaires au financement d’un bien immobilier, les méthodes traditionnelles d’épargne ne sont plus adaptées et ne suffisent clairement plus. Il faut donc se tourner vers des solutions offrant des possibilités de rendement supérieur à moyen et long terme, pour surpasser l’inflation. Nous reviendrons sur ces solutions ultérieurement.
L’inflation a également un impact important sur le coût et le transport des matériaux de construction. Avec des prix de l’immobilier qui continuent d’augmenter, l’accès à la propriété n’a jamais été aussi difficile depuis 20 ans. Dans certains cas, il est même plus intéressant de louer que d’acquérir. Devenir propriétaire reste néanmoins une solution très intéressante sur le long terme, sachant que les prix de la location suivront également les hausses des taux. Revendre son bien au moment de la retraite pour acheter un logement plus petit et facile à entretenir peut aussi être la solution pour se constituer un capital complémentaire, à condition de bien planifier son achat et de choisir soigneusement son bien.
Il reste de bonnes opportunités sur le marché, mais encore faut-il être prêt quand l’occasion se présente, afin de pouvoir agir rapidement en toute connaissance de cause. Une planification financière appropriée permet de garantir l’obtention rapide d’un prêt de financement le moment venu.
Avec les réseaux sociaux et l’intelligence artificielle, l’algorithme sélectionne désormais les clients potentiels et les influence dans leurs choix. Les produits proposés prolifèrent avec des offres alléchantes ou des cadeaux pour inciter à agir compulsivement. La facilité d’achat ou de souscription à un produit est déconcertante. Pourtant, les décisions financières doivent se prendre de manière judicieuse.
Mon métier me donne la possibilité d’accompagner mes clients dans leurs décisions et de leur faire prendre conscience des incidences qui en découleront. Je leur laisse un temps de réflexion entre chaque étape de mon accompagnement jusqu’à la mise en place de solutions, car c’est primordial. Dans cette phase de frénésie de la dépense, ralentie par la crise économique que nous vivons, mes clients peuvent prendre quelques minutes, lever la tête du guidon et se poser les bonnes questions : c’est la manière la plus rentable de développer et d’assainir son patrimoine.
* à propos de l’auteure
Jessica Di Resta,
Manager d’équipe pour FCG,
Cabinet de conseils – Genève
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