Par Filipe Pinto*
Comme nous l’avons vu précédemment, l’augmentation globale des prix impacte le porte-monnaie des Suisses, touchant leurs dépenses courantes et donc leur pouvoir d’achat. Au final, ce sont leurs disponibilités et le poste « épargne » de leur budget global qui se réduisent. Parallèlement, les taux d’intérêt perçus sur les comptes d’épargne et de prévoyance 3a devraient permettre au minimum de compenser l’inflation, et idéalement de pouvoir accroître leur capital, afin que le moment venu, la valeur de l’argent épargné soit supérieure aux montants investis, en tenant compte de l’inflation au fils des ans. L’objectif est clair : ne pas perdre en pouvoir d’achat. Mais qu’en est-il réellement et comment investir pour surpasser l’inflation sur le long terme ?
Tout d’abord, on peut investir en bourse à tout moment, à condition que ce soit sur du long terme. Prévoir l’évolution des marchés financiers relève de l’impossible, que ce soit maintenant, en période de crise ou en période de hausse. La date d’entrée importe finalement peu, car même si on investit un capital important sur des actions juste avant une correction des cours, il n’y a pas trop d’inquiétude à avoir avec un horizon de placement sur du long terme. Depuis plus de 50 ans, les actions offrent sans conteste le meilleur rendement que puisse espérer un épargnant. En tenant compte des incertitudes sur les marchés boursiers, est-ce le mauvais moment pour investir ?
Non, bien au contraire ! En bourse, ce n’est pas tant le moment qui importe, mais le fait de commencer et d’avoir du temps devant soi. Si l’on y réfléchit bien, on n’arrive quasiment jamais à saisir l’instant parfait pour acheter ou vendre des actions. Par exemple, un investisseur qui avait placé 10 000 CHF dans des actions suisses début 1991 a gagné près de 150 000 CHF à l’été 2022, et ce malgré plusieurs crises : Russie en 1998 (−35 %), bulle internet de 2001-2002 (−54 %), subprimes de 2007-2009 (−52 %), crash financier de l’été 2011 (−28 %) et la pandémie de 2021 (−26 %). Il faut comprendre les mécanismes pour éviter les erreurs de débutant, en particulier vouloir retirer son argent dès la première baisse venue. D’une manière générale, chaque investissement doit correspondre à des critères spécifiques, notamment la sécurité, la durée, la disponibilité de l’argent, l’éthique du produit choisi et les frais.
Il existe aujourd’hui des solutions d’épargne-placement ou de retraite, très largement diversifiées en titres ou en fonds de placement, sur des produits proposés par la plupart des établissements bancaires. Les frais internes des fonds (TER : Total Expense Ratio) se situent en général entre 1 et 1,8 % par année. Nous recherchons pour nos clients des solutions directement investies en actions ou des stratégies de placement gérées en fonds dont le TER est inférieur à 0,5 %, ce qui représente 0,5 à 1,3 % de rendement en plus par année. Pourtant, la plupart des clients n’ont jamais entendu parler de ces possibilités, malgré leur importance sur la performance du portefeuille sur le long terme. La durée, les frais et le rendement sont ainsi des paramètres qui font la réussite de toute solution d’épargne.
Ainsi, selon un scénario de rendement moyen, un jeune de 25 ans qui débuterait une épargne 3a de 200 CHF par mois pour sa retraite percevrait environ 225 000 CHF le moment venu, soit près de 130 0000 CHF de plus que le montant de 96 000 CHF investi, en 40 ans. Sur un produit traditionnel rémunéré à un taux de 0,2 %, le capital serait à peine de 100 000 CHF, soit une plus-value d’environ 4 000 CHF ! Cette épargne peut ensuite être augmentée dans les années suivantes en fonction de l’évolution de son revenu. Cette stratégie permet par exemple aux propriétaires ayant utilisé leurs avoirs LPP pour financer leurs fonds propres de combler leur retrait ou de rembourser une plus grande partie de leur dette hypothécaire à la retraite. Dans tous les cas, avec ce capital, le client se sentira plus en sécurité puisqu’il lui permettra de combler une importante partie des lacunes découlant de ses rentes de l’AVS et de sa LPP.
Il en va de même pour toute épargne-placement ayant pour objectif de financer des acquisitions de moyenne à grande importance dans le temps telles que l’aménagement d’un appartement, l’achat d’un véhicule, le financement d’une formation complémentaire ou les fonds propres pour l’acquisition d’un bien. C’est donc maintenant que le choix d’une épargne doit être bien pensé. Les solutions recherchées pour nos clients doivent leur permettre de réaliser leurs objectifs ou de s’en rapprocher. Il faut impérativement prendre en considération le type d’allocation en fonction du profil de risque du client. Un gestionnaire de fortune ne se mesure pas seulement à ses résultats durant les années de hausse, mais aussi à ses résultats en cas de baisse et lors de la reprise, autrement dit sur le long terme.
Environ 7 500 fonds proposés par quelque 450 promoteurs de fonds suisses et étrangers sont actuellement autorisés à la vente publique en Suisse, selon SWISS FUND DATA. Notre travail consiste donc à trouver des solutions d’épargne rentables à court, moyen et long terme auprès de nos partenaires tels que de grands instituts financiers, des banques de dépôt offrant des conditions ultra-concurrentes et des compagnies d’assurance de renommée. Notre expertise dans le domaine nous permet de conseiller nos clients pour qu’ils puissent atteindre ou s’approcher un maximum de leurs objectifs de vie et financiers.
Depuis plus de 50 ans, les actions offrent sans conteste le meilleur rendement
* à propos de l’auteur
Filipe Pinto,
Manager d’équipe pour FCG
Cabinet de conseils – Genève
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