La formation duale, qui caractérise l’éducation en Suisse, a fait ses preuves. Cette réussite résulte bien évidemment d’un rapprochement entre ce système d’enseignement et les acteurs économiques. Mais elle provient aussi et surtout d’un bon sens et d’une logique, qui ont permis de répondre aux attentes de chacun, avec une seule finalité : l’emploi.
C’est en conciliant éducation et formation professionnelle, que le système dual, utilisé en Suisse et dans quelques autres pays européens, a réussi à faire reculer le taux de chômage des jeunes. Alors que ce dernier flirte avec les 25 % en France, la Suisse peut se targuer d’un taux inférieur à 5 %. Pour y parvenir, le pragmatisme l’a emporté sur les querelles idéologiques, en réunissant les 3 parties prenantes du dossier :
C’est en tenant compte des exigences et des attentes de chacune des 3 parties, que le système éducatif suisse a pu élaborer un système de formation duale particulièrement efficace. Pour cela, le bon sens a guidé les débats et défini le cadre.
Parce que ce sont les entreprises, qui connaissent le mieux, les contraintes et le cadre de chaque métier mais aussi de manière plus générale le marché de l’emploi, ce sont à elles de prioriser les formations à mettre en place ou les refontes de formations déjà existantes. D’un autre côté, fort de son expérience et de son expertise, le système éducatif est le plus à même d’organiser cette formation duale et de l’inscrire dans un cursus plus général et plus complet.
Les orientations retenues par les acteurs économiques s’organisent alors dans un schéma éducatif original, caractérisé par une formation professionnelle tertiaire ou formation professionnelle supérieure. Le système éducatif est enfin en charge de l’instauration de passerelles entre ces différentes formations, et il en existe plus de 230 en Suisse.
Cette diversité des formations mais aussi la pluralité des cursus (formation secondaire ou supérieure notamment) renforce la confiance, que les étudiants peuvent avoir vis-à-vis du système éducatif suisse. C’est par cette logique et ces efforts, inspirés du bon sens, que plus de 2/3 des élèves suisses suivent une formation professionnelle initiale, rompant ainsi la tradition de la suprématie du cursus général.
Sylvie Aubry