Photos © Emil Frey aux Vernets
A la tête du Centre Emile Frey des Vernets à Genève depuis 12 ans, Urs Burger gère pas moins de 60 collaborateurs. Son leadership, il l’exerce en donnant l’exemple, avec à la clé d’excellents résultats.
Par Charles Bechar
Avec son côté un peu « militaire », franc, décidé et direct, Urs Burger exerce un management qui lui ressemble. Certes, le patron du garage Emil Frey aux Vernets à Genève est un homme qui sait écouter. Du reste, sa porte et toujours ouverte, et ceux qui ont quelque chose à dire peuvent toujours la franchir. Mais à un moment, il faut trancher et avancer. Car gérer soixante collaborateurs, dans différents métiers – l’automobile est un monde à part entière, de la mécanique à la vente en passant par l’accueil et l’administration -, n’est pas toujours chose aisée et la tâche exige autant d’autorité que d’écoute et de diplomatie.
« C’est vrai je suis un peu de la vieille école avec un management assez vertical, admet ce tout juste sexagénaire qui dirige le Centre Emil Frey depuis 11 ans. J’aime diriger et donner l’exemple c’est vrai, mais j’aime aussi discuter avec mes collaborateurs pour les motiver à donner le meilleur d’eux-mêmes. C’est ce genre de défis que j’aime relever ».
Le résultat est en tout cas là, puisque le garage affiche une excellente santé avec des performances très positives. « En termes de management, le plus difficile, le vrai challenge, et c’est universel, reste de gérer le facteur humain, qu’il s’agisse des relations avec le patron qui doit aujourd’hui beaucoup argumenter pour défendre ses choix, ou des relations entre eux. »
L’automobile, Urs Burger est quasiment tombé dedans quand il était petit, lui qui est presque né dans le garage familial, dans un petit village du canton d’Argovie. « Avec mes parents, le garage en était à la troisième génération, sourit-t-il et tout était prévu pour que je sois la quatrième ». Du reste et de manière naturelle « sans même se poser de question », le jeune adolescent choisit de faire un apprentissage de mécanicien automobile.
Après deux années de service militaire, il pose ses valises à Genève une première fois, ayant rencontré celle qui deviendra son épouse. Mais l’homme, déjà, est ambitieux. Même s’il était prédestiné à la reprise du garage familial, il choisit de suivre sa propre voie et complète sa formation pour décrocher une maîtrise en mécanique automobile, avant de quitter le monde de la technique pour se consacrer à l’expertise et à la gestion.
Après une courte expérience comme expert au bureau des autos argoviens, il revient à Genève en tant que gestionnaire de garage, puis chef d’atelier et chef de réception avant d’endosser ensuite, excusez du peu, la responsabilité du service après-vente de 3 garages. C’est un tournant. Il a un peu plus de 35 ans et il décide alors de suivre, en cours d’emploi, une formation en management, le « meilleur moyen d’étoffer son CV ».
Dès 2003, fort de son expérience et des compétences acquises, il cumule les postes de direction : « même s’il y a des nuances, le management dans le monde de l’automobile est le même qu’ailleurs, récapitule-t-il. On vend un produit, des services et des prestations à des clients », avant de concéder : « Du reste, si je devais tirer une leçon de mon expérience de direction, c’est que de réagir vite quand se pose un problème avec quelqu’un, au lieu d’attendre qu’il se règle tout seul ». L’autre constat est que l’automobile a encore de beaux jours devant elle, « Nos showrooms et nos évènements sont toujours pleins, observe-t-il. Le public a toujours des besoins en mobilité individuelle même si les jeunes d’aujourd’hui achètent bien plus tard leur première automobile ».
Et comme on ne se refait pas, Urs Burger s’implique également dans le monde de la formation. Il assure la vice-présidence de l’UPSA, l’Union professionnelle suisse de l’automobile, dont il dirige la formation professionnelle, avec à la clé, une multitude de projets, dont un superbe campus à Plan-les-Ouates. Autant dire que pour ce jeune sexagénaire hyperactif et engagé, qui a manifestement « toujours la pêche », l’idée même de prendre, un jour sa retraite, relève du virtuel.
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