Interview de Jean-Paul Stierli « Les dirigeants doivent adapter le plan de prévoyance aux différents cycles de l’entreprise » 

10 août 2023

Interview de Jean-Paul Stierli « Les dirigeants doivent adapter le plan de prévoyance aux différents cycles de l’entreprise » 

Photo © Corraterie Gestion

Jean-Paul Stierli – Senior Wealth Manager auprès de Corraterie Gestion

Assurer un niveau de vie adéquat pendant la retraite est un enjeu majeur. Après des années de travail, il est essentiel que les nouveaux retraités puissent subvenir à leurs besoins essentiels tels que le logement, la nourriture, les soins de santé et les loisirs, tout en maintenant leur niveau de vie de manière appropriée. Les dépenses liées au logement ou à la santé en particulier, peuvent représenter une part importante du budget des retraités, et il est crucial de disposer de ressources financières suffisantes pour couvrir ces coûts et faire face aux cas de décès ou d’invalidité. Entretien avec Jean-Paul Stierli, Senior Wealth Manager auprès de Corraterie Gestion (COGES).

Monde Economique: Quel est votre sentiment concernant la prévoyance en Suisse aujourd’hui et ses perspectives à court terme ?

Jean-Paul Stierli: Le domaine de la prévoyance professionnelle ou 2e pilier est, comme vous le savez, prépondérant en Suisse, composant plus de deux tiers de la fortune globale suisse soit plus de 1000 milliards de francs suisses. Heureusement, il est robuste, bien réglementé et la partie hors-obligatoire* offre une certaine souplesse fort appréciable. Les révisions proposées par le projet LPP 2021 seront en outre propices à la pérennité du système. La baisse du taux de conversion de 6.80% à 6.00% est quasi-actée et reflète notamment l’augmentation grandissante de l’espérance de vie. Un seuil d’accès aux cotisations LPP plus bas et l’uniformisation de ces dernières permettront de réduire le clivage entre les jeunes assurés et leurs aînés. Indépendamment de ces réformes, la Confédération n’a malheureusement pas jugé opportun de relever le taux de rémunération minimale de 1% sur la partie obligatoire* de la prévoyance.

Au niveau conjoncturel durant l’année 2022, les caisses de pension ont été fortement impactées par la chute des marchés financiers dans un environnement de taux proche de zéro, avec des répercussions négatives sur les performances de gestion qui ont mis les institutions de prévoyance à rude épreuve. Nombreuses sont celles qui ont dû puiser dans leurs réserves de fluctuations de valeurs, partiellement ou complètement, ce qui a amené certaines caisses à finir l’année en état de sous-couverture. Heureusement, les années se suivent et ne se ressemblent pas et 2023 a démarré pleine de promesses et après la récente hausse des taux, les caisses de pension peuvent désormais – après une pause de plus de 10 ans – à nouveau espérer des rémunérations positives dans les investissements obligataires qui composent la majorité des investissements pour la plupart de ces dernières.

Monde Economique: Dans un tel contexte, y a-t-il des opportunités à saisir et peut-on en profiter dans le cadre relativement strict de la LPP ?

Jean-Paul Stierli: Les solutions de prévoyance se sont fortement développées et personnalisées ces quinze dernières années. De nombreuses fondations indépendantes « décentralisées » ont vu le jour et l’intérêt des assurés s’est dûment aiguisé dans ce domaine, tant au niveau des entreprises, des indépendants que des employés.  La partie hors obligatoire de la prévoyance, plus souple que la LPP obligatoire, permet de mieux calquer les besoins de l’assuré et d’ajuster plus encore les prestations.

Par exemple, une personne qui entre sur le marché du travail n’a pas les mêmes perspectives de croissance sur ses avoirs de prévoyance et leur gestion qu’une personne qui en sort ; de même, une célibataire sans enfants ne porte pas la même attention aux rentes de conjoint ou d’orphelins qu’une mère mariée avec cinq enfants à charge. Pourtant, le système traditionnel de gestion des avoirs et des plans de prévoyance ne tient pas compte de ces disparités.

Il est néanmoins possible au travers de solutions personnalisées et d’une gestion individualisée des placements d’obtenir des prestations sur mesure et une stratégie d’investissements entièrement adaptée à ses besoins. De nombreuses opportunités de mieux adapter sa prévoyance avec ses besoins réels existent donc, et l’on peut raisonnablement espérer des performances plus intéressantes lorsque l’on choisit soi-même son profil de risque.

Monde Economique: Pouvez-vous nous donner un aperçu général des activités de COGES ?

Jean-Paul Stierli: COGES, un des leaders de la gestion de fortune ainsi que du family office en Suisse, met à disposition ses expertises auprès d’entrepreneurs et de familles fortunées, soucieux de sécuriser, faire fructifier et transmettre leur patrimoine. Depuis 1984, son indépendance vis-à-vis des banques ainsi que son offre globale permettent de prodiguer des conseils professionnels et objectifs en toutes circonstances. Ses expertises s’articulent sur l’expérience et la réactivité d’experts dans trois domaines essentiels que sont la gestion de fortune, le family office et la prévoyance professionnelle.

Parmi les premiers gérants de fortune à se voir octroyer l’autorisation d’exercer par la FINMA, membre fondateur de l’Association Suisse des Gérants de Fortune, COGES a pour principe fondamental le respect de l’éthique liée à notre profession. COGES propose une offre unique au service de ses Clients, fondée sur la sécurité, l’indépendance et la personnalisation des solutions, en alignement total des intérêts et en pleine transparence.

Monde Economique: Face aux défis actuels auxquels sont confrontés les chefs d’entreprises, entrepreneurs et indépendants, comment COGES améliore-t-il les conditions et prestations LPP de ses clients ?

Jean-Paul Stierli: Un des problèmes auquel peut faire face le chef d’entreprise, c’est qu’au début il n’y a en général pas assez de revenus pour des cotisations suffisantes dans le 2e pilier alors qu’ensuite, si les affaires se développent favorablement, il y en a trop, d’où l’intérêt d’adapter le plan de prévoyance aux différents cycles de l’entreprise ! Avec une solution de prévoyance évolutive et modulable, une gestion adaptée à sa capacité et sa tolérance au risque ainsi qu’une approche fiscalement efficiente donnée par le cadre LPP, l’entrepreneur peut faire de la prévoyance sa meilleure alliée. Sur ce dernier point, les possibilités de rachats, exonérés intégralement au niveau fiscal, sont nombreuses et peuvent avoir une incidence très conséquente sur l’imposition, tant pour l’entreprise que pour ses employés.

Le plan de prévoyance est par ailleurs devenu un outil incontournable pour le recrutement de nouveaux talents, ces derniers ayant compris que l’offre de prévoyance faisait partie intégrante de l’offre salariale. Au sein de COGES, nous appliquons en toute transparence une double approche : dynamiser la performance par des placements judicieux et adaptés en architecture ouverte pour une meilleure rémunération des avoirs de prévoyance d’une part, tout en adressant d’autre part l’autre face de la médaille propre à la prévoyance, à savoir planifier sa retraite et protéger ses proches et héritiers contre les risques décès, vieillesse et invalidité.

* La LPP régit la partie obligatoire de la prévoyance professionnelle soit au maximum CHF 62’475 en 2023, le reste des revenus (au maximum CHF 819’525) tombe dans la prévoyance hors obligatoire et bénéficie de nombreuses extensions et dérogations par rapport à la LPP.

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