Photo © IIL
Par Cédric Ridel*
La mise en place d’un atelier STEAM, pour Science, Technology, Engineering, Arts et Mathematics, ou STIAM en français, dans un établissement scolaire, répond à plusieurs exigences. Il s’agit tout d’abord de couvrir les besoins des curricula, tant pour la section anglaise que pour la section la française avec l’informatique-technologie au collège par exemple. Les classes se retrouvent dans un environnement richement équipé qui suscite curiosité et envie : atelier de travail du bois, outils de travail du cuir, imprimantes 3D, découpe lasers (bois et plexiglas), robots pour tous les niveaux (des plus petits aux collégiens), drones, culture en aquaponie, etc. Cela permet de favoriser la pédagogie par projets et le croisement des disciplines.
Par ailleurs, seul ou en groupe, chacun peut venir réaliser un projet personnel ou participer à un travail collectif. Vouloir construire une voiture électrique commence ainsi par un travail sur une maquette en bois, pour travailler l’aérodynamisme et l’esthétique, avant de réfléchir à la propulsion. La clé est d’accompagner les élèves, en suscitant les interrogations, afin que puisse se développer leur créativité et que ce soit bien chaque enfant qui trouve ses solutions, cultivant ainsi ses compétences de résolution de problèmes. Son engagement lui permet d’aller au bout de ce qu’il peut imaginer, concevoir et construire. C’est d’ailleurs bien cela la créativité : apprendre à apporter des réponses originales à des problèmes nouveaux ou des interrogations personnelles.
La pédagogie mise en œuvre est celle de l’expérimentation, de la recherche, de l’autonomie et de l’erreur. Pour progresser et réussir, disait Samuel Beckett, il faut “Essayer encore. Rater encore. Rater mieux”. C’est en explorant, en construisant et en corrigeant qu’on forge, non seulement ses compétences, mais aussi son estime de soi et son épanouissement personnel. Reprendre une maquette en bois, corriger son modèle 3D avant impression, déboguer un programme de robot, tout ceci devient un acte évident et simple, dénué de toute crainte d’échec puisque c’est le cheminement qui compte.
L’objectif est donc que chaque enfant puisse s’épanouir en développant les compétences du XXI siècle, que l’on appelle parfois les compétences douces, soft skills : confiance en soi, habileté technique, créativité, autonomie articulées au travail collaboratif, qui permet de renforcer l’empathie. C’est ainsi mieux armer les jeunes à appréhender, avec confiance, responsabilité et autonomie, un monde toujours nouveau et changeant.
Cette année, l’Institut International de Lancy propose aux élèves qui préfèrent le collectif de participer à la construction d’un dôme géodésique qui deviendra un planétarium. Des élèves ont participé à la construction et l’assemblage des tubes formant ce dôme, d’autres travaillent sur la toile de couvertures, d’autres, déjà, réfléchissent aux vidéos cinématographiques qui y seront projetées, tant en astronomie qu’en cinéma et en arts visuels.
Des élèves de 6e ont, quant à eux, construit une maquette de la ville du futur dans laquelle ils ont programmé des robots pour inventer de nouvelles mobilités douces tandis que d’autres, en 6e et en 5e, préparent une reconstitution en réalité augmentée d’une villa romaine en mêlant les enseignements d’info-techno, d’histoire et de latin.
* Cédric Ridel est enseignant-formateur en charge du numérique éducatif dans la section française secondaire à l’Institut International de Lancy.