Naviguer dans la complexité de la réglementation internationale : Le rôle de la numérisation dans l’autonomisation des institutions financières suisses

21 août 2023

Naviguer dans la complexité de la réglementation internationale : Le rôle de la numérisation dans l’autonomisation des institutions financières suisses

Photo © Indigita

Par Achille Deodato CEO Indigita

Introduction :

Dans le domaine de la finance mondiale, la dernière décennie a été marquée par une augmentation constante des mesures réglementaires visant à protéger les investisseurs et à renforcer la gouvernance, la transparence et la stabilité des marchés. La Suisse, centre financier réputé pour ses banques et son expertise en matière de gestion d’actifs, est confrontée à un défi spécifique en raison de son exposition substantielle à la clientèle internationale. Les choix stratégiques, tels que l’identification de marchés géographiques clé ou la gestion quotidienne de la clientèle étrangère existante, représentent souvent un dilemme en termes de conformité réglementaire, de gestion des coûts et de compétitivité future. Dans ce cadre, la numérisation peut non seulement servir de catalyseur pour garder une longueur d’avance sur l’évolution des réglementations, mais aussi pour garantir le respect des règles applicables et maintenir la compétitivité.

L’impératif réglementaire :

La récente circulaire Risques et résilience opérationnels – banques (2023/1) publiée par l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) souligne l’importance de reconnaître et d’atténuer les risques découlant de l’application de lois étrangères, notamment en matière de fiscalité, de lutte contre le blanchiment d’argent et de droit pénal. Les institutions financières suisses sont tenues de reconnaître et de gérer les risques associés aux activités transfrontalières. Cela implique une analyse exhaustive des services transfrontaliers et du placement des produits financiers, afin de comprendre le cadre juridique et les risques associés. La complexité s’intensifie lorsqu’il s’agit de la protection des investisseurs, des services octroyés et des règles de placement des produits, où des réglementations étrangères peuvent exacerber les défis existants.

Le processus obligatoire :

Périodiquement, le conseil d’administration est tenu d’évaluer les activités et la stratégie internationales d’une banque. Ce processus implique une analyse initiale de l’exposition actuelle de l’institut, y compris des facteurs tels que le nombre de clients domiciliés dans chaque pays, leurs actifs déposés et les activités de la banque lorsqu’elle interagit avec eux. À la suite de cette analyse, le conseil d’administration détermine les marchés clés sur lesquels la banque doit concentrer ses efforts. En règle générale, l’approche logique consiste à désigner comme marchés principaux les marchés où les clients (ou les actifs) sont nombreux et à désigner comme marchés stratégiques ceux où les chargés de clientèle peuvent attirer de nouveaux clients potentiels. Il n’est pas rare qu’une institution financière crée un country desk en recrutant un groupe de gestionnaires qui ont un pipeline d’affaires lié à un pays spécifique.

Toutefois, ce processus néglige souvent l’évaluation réglementaire de la zone géographique ciblée. Des questions importantes se posent, telles que les activités autorisées et la possibilité pour la banque d’offrir ses services spécialisés ou de présenter sa gamme de produits financiers sélectionnés dans cette région.

La solution numérique :

Pour s’attaquer à ce labyrinthe de réglementations et le transformer en opportunité commerciale, les institutions financières suisses doivent tirer parti de la numérisation. Celle-ci ne se limite pas à la mise en place de contrôles ; elle ouvre également de nouvelles perspectives commerciales qu’il serait autrement difficile d’identifier. L’essentiel réside dans la capacité de l’institution à naviguer dans un océan de réglementations et de scénarios et à discerner la voie optimale vers une opportunité donnée. Cela nécessite une solution automatisée qui guide les institutions financières dans le labyrinthe réglementaire, y compris dans les choix stratégiques du conseil d’administration.

Transformer la complexité en opportunités commerciales :

La principale difficulté consiste à transformer le cadre réglementaire diversifié et évolutif en une stratégie commerciale viable. Les institutions financières suisses peuvent passer d’une position réactive consistant à éviter les violations de la conformité à une approche proactive offrant des possibilités de croissance durable. Il s’agit d’explorer les différentes possibilités réglementaires et d’identifier les « points positifs » où la conformité s’aligne sur les perspectives commerciales. La convergence de l’automatisation, de la connaissance de la réglementation et de la perspicacité stratégique devient la recette du succès.

Prenons l’exemple d’une banque spécialisée dans les services bancaires en ligne ou qui envisage d’investir massivement dans une nouvelle plateforme e-banking afin d’étendre ses activités. Pour illustrer ce propos, imaginons l’octroi de l’accès à la plateforme pour un client basé dans l’Union européenne. La décision d’accorder ou non l’accès à l’e-banking dépend de facteurs tels que le lieu de résidence du client, les modalités de rendez-vous et le type de client. L’automatisation peut permettre aux institutions financières suisses de faire la distinction entre les situations où la fourniture de services bancaires en ligne est autorisée et celles où elle ne l’est pas. En aidant activement les professionnels à naviguer parmi les choix disponibles dans les limites définies, la numérisation peut transformer les obstacles réglementaires en opportunités.

Equiper une organisation pour l’avenir :

Les réglementations nationales et internationales sont étroitement liées et représentent à la fois des défis et des opportunités pour les institutions financières suisses. L’utilisation de systèmes sophistiqués et d’outils numériques qui transcendent le rôle de simples bloqueurs et fonctionnent comme des facilitateurs devient une partie vitale de la stratégie à long terme d’une organisation. Avec la numérisation comme alliée stratégique, les institutions financières suisses seront en mesure de naviguer en toute confiance dans les eaux inexplorées de la finance mondiale, tout en récoltant les fruits de leur investissement dans l’innovation.

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