Photo © BSPK
BSPK, acronyme de « Bespoke Solutions for Performance & Knowledge« , n’est pas qu’un simple nom de cabinet de conseil. Il incarne une philosophie profonde et distinctive, centrée sur une approche sur mesure de la performance et de la valorisation du savoir-être et du savoir-faire en entreprise. Henri Prévost, le fondateur, présente BSPK comme une rupture avec les méthodes traditionnelles de conseil, en adoptant une vision holistique de l’entreprise. Cette perspective unique considère l’entreprise comme un être vivant, où chaque collaborateur joue un rôle vital, similaire à celui des organes dans un corps humain. Entretien avec Henri PREVOST, CEO de BSPK.
“ L’intelligence se mesure à la quantité́ d’incertitude que nous sommes capables de supporter… et le leadership d’un CEO à l’épaisseur de brouillard qu’il arrive à dissiper. ” Henri PREVOST
Monde Economique: Votre méthode de diagnostic à 360° semble être au cœur de l’approche de BSPK. Comment garantissez-vous qu’elle capture l’essence même de chaque entreprise ?
Henri PREVOST: Pour comprendre la valeur ajoutée du diagnostic managérial et stratégique BSPK, il est capital de se rappeler qu’une entreprise petite ou grande, c’est avant tout des femmes et des hommes qui agissent et interagissent et sont tous connectés les uns aux autres ! Chaque département et activité d’une entreprise analysée est passé au crible par les experts « PMIstes » chevronnés de notre cabinet.
Nous comptons parmi nos experts des économistes, ingénieurs, juristes-avocats, un docteur en sociologie anthropologie, plusieurs stratèges officiers supérieurs militaires, des publicistes marketteurs… ils sont majoritairement « séniors » de plus de 40 ans… car rien de tel qui l’expérience est la clé de voûte du conseil.
Qu’il s’agisse des matières commerciales, financières ou légales, de marketing, gestion de projets, des ressources humaines, de l’analyse de risques et crises ou même de la préparation à la cession-transmission… rien ne passe sous le radar.
Chaque année, nos 16 experts passent à la loupe des centaines d’entreprises à travers l’Europe, ils aident les managers à changer grâce au pouvoir de l’écoute ! Le diagnostic BSPK invite à approfondir les chaines de décision, à mettre en lumière des informations que les managers ont en tête mais n’ont pas encore décryptées, nous les aidons à identifier ce qui fait « sens » mais aussi ce qui est critique, important, urgent… une vision oubliée voire occultée. Cela permettra, après une analyse poussée des données collectées durant le diagnostic, de redonner aux managers les clés pour fixer les bonnes priorités individuelles mais aussi globales et disposer des outils et stratégies nécessaires pour manager autrement.
La méthodologie du diagnostic BSPK souligne que la pratique du management est une des plus « nobles » missions, aucun autre métier n’offre autant de manières d’aider les autres à grandir et à se développer.
« Un chef d’entreprise ne peut pas diriger des collègues qu’il ne comprend pas, une équipe ne sera jamais capable de délivrer le meilleur d’elle-même pour un chef « déconnecté « … notre mission est de reconnecter ceux qui savent avec ceux qui décident ! » H.Prévost
Monde Economique: Vous avez mentionné que de nombreux dirigeants se retrouvent piégés dans des plans rigides. Quels signes doivent-ils rechercher pour savoir s’ils sont tombés dans ce piège ?
Henri PREVOST: Les nombreuses missions que nous avons menées durant les 3 dernières années (période Covid) ont permis d’appréhender une notion cardinale : l’erreur ! N’en déplaise. Il est bon pour un manager de se tromper, c’est même le moteur essentiel de l’évolution. Pour autant qu’il fasse preuve d’intelligence et de courage. L’erreur permet de se confronter à de nouvelles solutions, de sortir d’un mode trop rigide vers un monde d’innovation, d’imagination et d’amélioration !
Obsédé par un plan stratégique, des KPI ou des feuilles excell, certains dirigeants tombent dans le piège et se plient à l’agenda des autres au détriment de leur fonction de décideur !
Il ne savent plus dire « NON » !
Lorsque le besoin de dire « OUI » dépasse le courage de dire « NON », cela fissure l’organisation tant hiérarchique qu’opérationnelle.
On les entend alors dire : « Comment est-ce possible que je n’arrive plus à faire bouger les choses… je me sens seul et isolé ! » … le chaos s’est installé « en douceur »et les résultats sont en chute libre.
Le vrai pouvoir d’un chef d’entreprise, d’un manager est de DÉ-CI-DER !
Son pouvoir est de corriger les injustices et inepties organisationnelles, soutenir, encourager des profils prometteurs et conduire de grandes réalisations !
Pour cela il doit mettre à profit son pouvoir d’influence et surtout ne pas subir.
Monde Economique: Comment BSPK aide-t-il concrètement les entreprises à retrouver ou à accroître leur liberté de mouvement ?
Henri PREVOST: Lors des diagnostics menés, nos experts rencontrent et interrogent des collaborateurs qui leur livrent un état des lieux précis, parfois subjectif, mais très personnel et empreint de vécu et d’expériences riches d’enseignement. Ces entretiens permettent de faire émerger des problèmes et situations de la vie de l’entreprise. Nous collectons tous ces signaux qui potentiellement paralysent l’entreprise s’ils ne sont pas maîtrisés.
Souvent, lors des premiers jours d’un diagnostic, les chefs d’entreprise ne donnent pas une vue exhaustive de la situation, ils oublient l’angle mort de la vision car ils sont seuls, dans une bulle.
En rencontrant personnellement tous leurs collaborateurs, nous leur apprenons à dire ce que les dirigeants ne veulent pas forcément entendre et en tracer les lignes directrices pour reféconder l’organisation.
La voie pour accroître la liberté de mouvement d’une entreprise passe inévitablement par cette démarche. Reféconder l’entreprise, c’est nourrir les processus de changement et de transformation que nous implémenterons et accompagnerons ensuite. Je rappelle quotidiennement à mes clients et équipes que l’on ne réussit pas par hasard ! Le changement ne se produit pas quand il est souhaitable, mais quand il est possible. Je me plais à citer Bernard Arnault : « Je m’efforce d’être entouré pour ne pas être enfermé dans cette solitude et de rester accessible aux conseils et même aux critiques. C’est un grand danger de se soustraire aux critiques de ses collaborateurs. «
Monde Economique: Vous parlez beaucoup dans vos interventions de vision holistique. Qu’est-ce que cela signifie en management ?
Henri PREVOST: L’approche holistique de BSPK par définition tient à l’observation et l’analyse de phénomènes individuels comme faisant partie de la totalité dans laquelle ils s’inscrivent à savoir l’entreprise comme « une personne à part entière ». Depuis de nombreuses années, BSPK s’efforce de placer l’humain au centre des préoccupations des entreprises. OK bien, so what ?
Notre vision détachée et globale prend également en considération les impératifs techniques, économiques et commerciaux. Nous favorisons la compréhension générale des divers points d’amélioration envisageables d’une organisation et permettre de développer des stratégies englobantes pour chacun des éléments fondamentaux.
Nos missions apportent aux chefs d’entreprise la capacité d’avoir une vision globale des ressources disponibles au sein de leur organisation et ainsi examiner toutes les informations avant de pouvoir prendre une décision.
Monde Economique: Comment gérez-vous les résistances ou les scepticismes face à une telle approche, notamment de la part des dirigeants traditionnels ?
Excellente question ! La seule réponse est la confiance. Plus j’ai été confronté à des situations de résistance ou de crise, plus j’ai senti mon capital confiance augmenter. La confiance n’est pas figée dans le temps : elle se gagne et s’entretient, se ranime, par des preuves tangibles facilement atteignables. Le métier du chef d’entreprise est fait d’imprévus. Je rappelle à ces managers « traditionnels » que c’est dans l’imprévu qu’ils se sentent généralement en danger, qu’ils se sentent seuls et qu’ils ne doivent pas rester sur leurs acquis.
Dans 75% des cas de scepticisme, ils tentent de rassurer leur argumentation en énumérant leurs faits d’armes managériaux ou leurs formidables réussites… et je leur rétorque qu’il faut remettre ces réussites sur le tapis ! Anecdote édifiante… ces sceptiques étaient ceux qui durant la période de confinement et de télétravail « forcé » étaient les premiers à presser leurs collaborateurs en permanence par projection du manque de confiance en eux.
Le diagnostic BSPK dans sa vision holistique les met en situation d’imprévu, c’est dur et difficile pour eux de répondre aux questions, aux tests… pourtant plus c’est difficile plus ils resserrent les rangs et la cohésion de leurs équipes.
Si un chef d’entreprise n’a plus confiance en lui, comment pourrait-il inspirer confiance à ses collaborateurs ? Nous leur redonnons confiance en leur mission de chef et de décideur !
La confiance dans leur relation avec l’entreprise, avec les hommes et les femmes qu’ils dirigent n’est pas une option : cette confiance est vitale !
C’est cette confiance qui autorise l’action, débloque les situations. Elle vivifie la relation et contribue à faire grandir l’autre.
Pour les plus résistants je leur dirais : « A la volonté de l’Homme, rien n’est impossible. On ne peut pas revenir d’un endroit où l’on est jamais allé … ! » H.Prévost.
Monde Economique: Comment voyez-vous l’évolution du conseil en entreprise dans les prochaines années et quelle place souhaitez-vous que BSPK y occupe ?
Henri PREVOST: Le métier du conseil n’échappe pas au changement ni à la transformation.
Les cabinets de conseil détiennent un pouvoir important tant dans la sphère publique que privée. Mais une séparation doit être faite entre les cabinets à taille humaine comme BSPK et les grands acteurs du conseil que sont les « Big Four « !
Je pense qu’Il y a deux mondes du conseil : celui qui s’attèle à aider les PME-PMI qui représentent la majorité des entreprises en Europe et les autres Big Four qui affectionnent les relations avec les états, le pouvoir et la politique. En France, un rapport au vitriol avait été publié en 2022 par deux parlementaires français qui avaient évalué la facture des prestations de conseil à près de … 893 millions d’€uros pour les ministères en 2021… nous ne sommes donc pas dans le même monde.
Le monde qui nous occupe, inspire et anime nos missions est celui de la PME, qui rappelons le, en Suisse pèse pour plus de 3 millions d’emplois et 600.000 entreprises ( Micro, petites et PME ). La presse du Bénélux et française me qualifie souvent de « Chasseur de stupidités fonctionnelles qui murmure à l’oreille des CEO » et dans notre cas, avec l’équipe nous restons dans notre périmètre : celui de la création de valeur avec les chefs d’entreprises. Le monde politique n’est pas le nôtre car son fonds de commerce est celui de la redistribution de l’argent produit par d’autres.
« On ne peut partager que les richesses que l’on crée ! » H.Prévost
Les profils des consultants qui composent les équipes sont évocateurs puisque les jeunes diplômés et ingénieurs seront enclins à rejoindre de grands cabinets pour avoir un tremplin espéré d’une carrière réussie… alors que chez nous ces sont des profils hautement compétents âgés entre 45 et 60 ans qui composent notre team afin de délivrer un conseil expérimenté, avisé à haute valeur ajoutée. Il y a 4 ans, sous l’impulsion de mon ami le Général Pierre de Villiers, j’ai initié les « Rencontres Stratégiques du Manager » pour mettre en valeur la pierre angulaire d’un message à destination des managers… démontrer que même au plus haut sommet militaire ( 270.000 humains en payroll… !) il était possible d’avoir une hiérarchie et une organisation humaine et éclairée.
J’ai voulu faire comprendre à nos participants que pour être chef, il ne suffisait pas d’être aux commandes… leur apprendre qu’il faut d’abord travailler la stratégie avant de déployer une tactique ! Cette motivation qui anime chacun des experts de BSPK. Ensuite, en décembre 2019, étant atteint par un cancer, j’ai décidé de partager cette expérience et souligner l’impact de la santé du manager sur l’économie globale des entreprises… 4 mois plus tard, le début de la pandémie COVID me donnait hélas raison.
L’analyse de risques et la prise de décisions en a suivi pour une longue liste de conférences-débats qui sont aujourd’hui au nombre de 37 ! Je puise sans arrêt dans mon carnet d’adresses familial pour recevoir des amis conférenciers : e.a Philippe DELMAS (Airbus), M.Y BOLLORÉ, Pierre de GAULLE, Hubert VEDRINE, Jacques SEGUELA, Jean-Claude BIVER, Peer de JONG, Philippe DESSERTINE, Christophe HAAG, Oded GALOR ou Christophe GENOUD….
En résumé…
« Ma motivation profonde est de favoriser la confrontation des idées avec des orateurs dont le parcours est incontestable et à leur contact renouveler la pensée des chefs d’entreprises petites ou grandes…. (Re)Donner du Sens pour Manager Autrement ! « Henri PREVOST