Photo Charles-Henri Benoît © Corporate Finance Suisse romande
Par Charles-Henri Benoît, Responsable BDO Corporate Finance Suisse romande
Ces prochaines années, plus de 90’000 PME suisses devront être transmises car la moitié des entrepreneurs ont plus de 55 ans. Cette situation pourrait entraîner la dissolution de plus de 20’000 entreprises au cours des cinq prochaines années et mettre en jeu plus de 100’000 emplois, et ce uniquement parce que la question de la relève n’est pas réglée? En Suisse, environ un tiers des entreprises ne peuvent pas être transmises à la génération suivante. L’une des raisons invoquées est que les propriétaires ne s’occupent pas de la succession ou le font trop tard. L’absence de relève entraîne une perte de savoir-faire, d’emplois et de recettes fiscales.
Tous les chemins mènent à Rome – ou à une transmission réussie. Il suffit de trouver celui qui convient le mieux à chaque type d’entreprise :
Lorsqu’une entreprise est transmise au sein de la famille, on parle d’un family buy-out (ou FBO). De nombreux entrepreneurs préfèrent cette solution afin de conserver l’œuvre d’une vie dans la famille. Cependant, en raison des changements démographiques et de la disparition du sens du devoir familial, un FBO n’est pas toujours possible pour transmettre son entreprise. A cela s’ajoute le fait que les descendants doivent non seulement vouloir reprendre le flambeau, mais ils doivent également en être capables.
On parle d’un management buy-out (ou MBO) lorsqu’une entreprise est vendue à un ou plusieurs de ses cadres. Ainsi, il est possible de former les bons successeurs en continu et de les lier très tôt à l’entreprise. Par conséquent, les repreneurs sont parfaitement familiarisés avec l’entreprise et une relation de confiance existe déjà entre le prédécesseur et le successeur. Néanmoins, le passage du rôle d’employé à celui de propriétaire peut être entravé par un manque de qualités entrepreneuriales.
Lorsqu’une entreprise est vendue à une nouvelle direction étrangère à la famille ou à l’entreprise, on parle alors de management buy-in (ou MBI). A la différence d’un MBO, les nouveaux propriétaires ne connaissent pas encore l’entreprise. En revanche, votre entreprise bénéficie d’un management très motivé. Parallèlement, la transmission de l’entreprise à un acheteur «étranger» requiert souvent beaucoup d’efforts de la part du vendeur et est généralement chargé en émotion. Il est donc indispensable que le processus de vente soit clairement structuré.
Près d’un entrepreneur sur trois qui opte pour une solution externe à la famille choisit de vendre à une autre entreprise. Les acheteurs potentiels ne se trouvent pas uniquement parmi vos clients, vos fournisseurs ou vos concurrents. Les entreprises qui entrent sur votre marché ou qui s’intéressent à vos technologies en font également partie. Le fait de s’associer avec un partenaire stratégique peut offrir à une entreprise de toutes nouvelles possibilités de développement, jusqu’alors inaccessibles. En revanche, il est décisif pour sa continuité et son succès que l’entreprise implique activement l’organisation et les collaborateurs dans le processus de transmission.
Près d’un entrepreneur sur trois qui opte pour une solution externe à la famille choisit de vendre à une autre entreprise. Les acheteurs potentiels ne se trouvent pas uniquement parmi vos clients, vos fournisseurs ou vos concurrents. Les entreprises qui entrent sur votre marché ou qui s’intéressent à vos technologies en font également partie. Le fait de s’associer avec un partenaire stratégique peut offrir à une entreprise de toutes nouvelles possibilités de développement, jusqu’alors inaccessibles. En revanche, il est décisif pour sa continuité et son succès que l’entreprise implique activement l’organisation et les collaborateurs dans le processus de transmission.
On donne souvent comme valeur indicative un horizon de trois à cinq ans, mais les premières étapes préparatoires peuvent être entamées bien plus tôt. Il est essentiel de définir des souhaits et des projets de manière anticipée, en tenant également compte des besoins des autres parties impliquées. Il faut clarifier, par exemple, si des membres de la famille seraient intéressés à reprendre l’entreprise. Peut-être envisager de transmettre l’entreprise à des collaborateurs? Ou bien est-il prévu de la vendre à un tiers, auquel cas il faut également s‘y prendre suffisamment à l’avance.
La préparation et la mise en œuvre de la transmission reposent donc sur une clarification anticipée des besoins, car la pression du temps ne nuit pas uniquement à votre position lors des négociations, mais peut également fragiliser l’ensemble du règlement de la transmission. Transmettre son entreprise est un processus long et sérieux, qui requiert de la méthode. La devise est donc la suivante: le plus tôt sera le mieux.
Il n’existe aucune recette universelle pour réussir la transmission de son entreprise. Il est néanmoins recommandé d’aborder la question le plus tôt possible. Si aucune solution intrafamiliale ne se dessine, il convient d’envisager objectivement des alternatives externes. Il vaut la peine de discuter simultanément avec différents candidats ou acheteurs potentiels. Seule une comparaison directe permet de dégager la solution grâce à laquelle vous pourrez passer le relais sereinement et quitter votre fonction.
Un entrepreneur ne transmet pas son entreprise tous les jours. Une erreur est vite arrivée et peut coûter cher ou diminuer la valeur de l’entreprise. Il faut donc faire appel à des experts et minimiser les risques. Dans tous les cas, recourir à un conseil professionnel indépendant s’avère payant tout au long du processus de succession.