L’industrie automobile mondiale est à l’aube d’une transformation majeure. La signature d’un accord entre le groupe franco-italo-américain et le géant pétrolier saoudien Aramco marque une étape décisive dans cette évolution. Renault, qui a consacré plus de trois ans à la recherche et au développement de carburants de synthèse, est convaincu de leur potentiel. Selon les prévisions, ces carburants pourraient représenter entre 10 et 15% de la consommation totale des véhicules dans les années à venir. Cependant, cette avancée technologique pourrait entraîner une augmentation des coûts pour les consommateurs, avec une hausse potentielle de 0,50 euro par litre.

Il y a quelques mois, Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, exprimait ses réserves quant à la viabilité et à l’efficacité des carburants de synthèse. Sa préoccupation principale était de savoir si ces carburants pouvaient être produits à un coût comparable à celui des carburants traditionnels tout en étant neutres en carbone. Sa réponse prudente à l’époque reflétait l’incertitude qui régnait dans l’industrie. Cependant, les choses ont rapidement évolué. Stellantis a récemment annoncé un partenariat stratégique avec Aramco, le géant pétrolier saoudien. Cette collaboration est le fruit de mois de tests rigoureux menés par Stellantis dans ses centres techniques européens. Les résultats sont prometteurs : 24 familles de moteurs, qui équipent les véhicules européens de Stellantis vendus depuis 2014, sont compatibles avec les carburants de synthèse. Cela représente un total impressionnant de 28 millions de véhicules qui pourraient bénéficier de cette innovation sans nécessiter de modifications majeures.

L’e-fuel bas carbone

Mais qu’est-ce que l’e-fuel bas carbone ? C’est un carburant de synthèse obtenu par la réaction du CO2, capturé directement de l’atmosphère ou d’une source industrielle, avec de l’hydrogène vert produit par électrolyse de l’eau. Cette réaction utilise exclusivement de l’énergie renouvelable, ce qui en fait une solution potentiellement révolutionnaire pour l’industrie automobile. L’adoption de l’e-fuel pourrait réduire considérablement l’empreinte carbone des véhicules thermiques existants de Stellantis. Selon les estimations de l’entreprise, l’utilisation de ce carburant pourrait réduire les émissions de CO2 de ces véhicules d’au moins 70% sur leur cycle de vie complet. Cela se traduirait par une réduction impressionnante de 400 millions de tonnes de CO2 en Europe entre 2025 et 2050.

L’Afrique, en tant que continent riche en ressources naturelles et énergétiques, jouera un rôle clé dans cette transition énergétique. La collaboration entre des entreprises européennes et saoudiennes ouvre la voie à de nouvelles opportunités de partenariats et d’investissements en Afrique. Le continent pourrait devenir un acteur majeur dans la production d’hydrogène vert et d’autres sources d’énergie renouvelable nécessaires à la production de carburants de synthèse.

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