Photo © Sophie Spierer & Jeremy Spierer
Directeur général et propriétaire des quatre entreprises qui constituent le groupe Integraal, Miles Hopwood est un personnage haut en couleur, qui ne craint ni les échecs ni l’avenir. Et pour cause : depuis le début de son aventure entrepreneuriale, il a fait de l’humai et du partage, les points cardinaux de son engagement.
« Je préfère être un gros poisson dans un flaque plutôt qu’un baleine dans un océan »… Toute la philosophie de Miles Hopwood peut être résumée dans cette jolie phrase en forme de boutade, qui illustre pourtant à merveille ce qui chez lui, s’apparente vraiment à une valeur fondamentale : le partage. Dans une petite flaque en effet, il est bien plus facile d’échanger et de communiquer que dans un grand océan.
C’est du reste en raison de ce principe cardinal que ce directeur général hors norme d’un groupe qui emploie 70 personnes a fait le choix délibéré de diversifier ses activités dans la « petite » Romandie plutôt que de chercher à se développer à l’international. Les 4 entreprises du groupe affichent en effet toutes l’ambition d’aider leurs clients romands – plus de 800 !- à atteindre leurs objectifs, qu’il s’agisse du recrutement du personnel, de l’informatique, ou de développer des outils de pilotage.
« C’est en effet mon côté humaniste qui me conduit à vouloir conserver une certaine taille dans mes activités car au-delà, le risque est de se déshumaniser. En réalité, ce qui me fait me lever le matin, c’est de pouvoir grandir avec mes équipes mais aussi avec mes clients, d’échanger et de partager avec eux tout en apprenant. Car quand on partage, on reçoit toujours quelque chose » explique cet enfant de la Genève internationale qui a grandi entre la cité de Calvin et le canton de Vaud.
Partager, mais quoi exactement ? Les expériences, les savoirs, mais aussi et surtout les valeurs humaines. C’est d’ailleurs la principale difficulté à laquelle se heurte aujourd’hui ce manager un peu particulier. « Le plus difficile dans mon travail aujourd’hui, c’est effectivement de parvenir à trouver les personnes avec lesquelles travailler. Celles qui partagent nos valeurs et qui font qu’ensemble, on puisse tous tirer à la même corde. Aujourd’hui, nous sommes entrés dans une guerre des talents et l’enjeu n’est en réalité pas de choisir parmi plusieurs collaborateurs potentiels, mais plutôt de réussir à leur plaire ». En cause, la pénurie de main d’œuvre qui sévit aujourd’hui, mais aussi les « ambitions des nouvelles générations qui acceptent moins de leurs employeurs que par le passé ».
Des valeurs donc, axées sur le partage mais aussi sur l’environnement et la responsabilité sociale, avec pour point d’orgue incontournable, la bienveillance, l’esprit d’équipe, le respect, l’enthousiasme et même « une pointe d’humour », assure celui qui n’en manque assurément pas. Corollaire logique de celles-ci, une forte implication des entreprises du groupe Integraal dans l’économie de toutes les localités où elles sont implantées : Genève, Lausanne, Martigny et bientôt Bulle.
« Nous avons par exemple été à l’origine du programme level+ mis en place par l’office cantonal de l’emploi genevois et qui vise à accompagner les seniors vers l’emploi », illustre Miles Hopwood, qui est également fondateur du renommé Cercle de la Chambre de Commerce et d’Industrie, destiné à favoriser les liens entre les dirigeants d’entreprises. « L’argent en soi n’a aucun sens, ajoute-t-il, et la responsabilité d’une entreprise n’est pas seulement économique vis-à-vis des actionnaires et des équipes, elle s’exerce aussi vis-à-vis de l’environnement dans lequel elle évolue. Car si nous ne prenons pas cette responsabilité, qui le fera ? »
Très jeune, le jeune Miles se voyait, raconte-t-il avec humour, « travailler dans une réserve en Afrique pour sauver les animaux et les humains qui y vivaient ». C’est du reste la raison pour laquelle il entame des études en géographie à l’université de Lausanne, qu’il ne finira d’ailleurs pas, très vite happé par le destin qu’il a commencé à se construire. Non pas dans l’humanitaire mais dans le monde de l’entreprise, qu’il découvre à la faveur d’un stage qui l’a passionné et lui a ouvert bien des horizons.
Dès lors, l’aventure commence et le jeune homme qui n’a peur de rien, multiplie les expériences et les créations d’entreprises, avec un intarissable optimisme : « Réussir, c’est aller d’échec en échec en se relevant à chaque fois », observe-t-il à l’aube des 40 ans du groupe Integraal avec philosophie, avant d’ajouter : « en réalité, ce n’est pas vraiment une question de chance, mais 95 % de sueur et 5 % de hasard ».
Des échecs, Miles Hopwood en a donc connu. Le plus cuisant ? Il répond sans hésiter : « C’est quand j’ai dû vendre en 2019, faute de liquidités, une entreprise de nettoyage de 300 personnes qui était leader à Genève ». Avant de préciser, intarissable optimiste comme toujours : « le côté positif en revanche, c’est que les personnes à qui j’ai vendu ont été vraiment extraordinaires : non seulement elles ont gardé tout le monde, mais en plus elles ont développé l’entreprise ! »
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