Aimer les gens pour bien manager …

4 novembre 2024

Aimer les gens pour bien manager …

Par Chrsitian Brunier

« Être humain, c’est aimer les gens », Axel Kahn, Médecin, Biologiste, Généticien, Essayiste.

Christian Brunier ©.

Dans les annonces d’emplois de recherche de cadres, les exigences sont de plus en plus impressionnantes, en termes de diplômes, d’expérience et d’expertise. Les entreprises cherchent des stars, des femmes et hommes providentiels, qui existent peu ou pas. En revanche, la plupart de temps, elles oublient, la qualité suprême d’une bonne ou d’un bon manager : Aimer les gens.

Presque jamais, cette qualité n’est sollicitée. Pudeur, oubli ou erreur de ciblage ? Un peu des trois certainement. Pourtant, l’amour des gens est primordial pour bien manager une équipe.

L’être humain a besoin de reconnaissance pour bien performer. Plus vous vous sentez soutenu ; plus vous êtes valorisé, et plus votre motivation augmente.

Bénéficier d’un encadrement qui aime son équipe génère une confiance énorme, ingrédient majeur de productivité. Être bien dans ses baskets permet à chacune et chacun de mieux vivre individuellement, à l’équipe de mieux fonctionner, et à l’entreprise d’augmenter assurément son efficience. C’est gagnant pour tout le monde !

Aimer les autres, c’est les faire grandir. Si ce sentiment est une graine d’épanouissement pour les enfants, il continue à s’avérer un dopant naturel pour les adultes. Nous avons besoin d’amour, d’estime, de valorisation pour nous développer.

Le management humaniste est la force des entreprises qui réussissent dans la durée. Une dose de congratulation apporte davantage que la pression. Un merci est bien plus puissant qu’une réprimande. Aucun humain n’évolue dans l’humiliation et l’excès de stress. La ou le manager doit veiller à l’équilibre de ses membres d’équipe. Équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée. Équilibre entre l’atteinte d’objectifs enthousiasmants et des moments de respiration, espaces libres pour construire des moments nécessaires de récupération, de cohésion et de réflexion.

La performance « aux coups pieds dans le cul » n’est qu’une illusion d’efficacité, assurément peu durable et hyper toxique. Il ne faut pas confondre l’agitation, avec l’action. La pression continue sur le personnel est un facteur de démobilisation, d’absentéisme ou de présentéisme, coûteux pour les personnes comme pour les organisations. La déprime, l’usure et l’absentéisme représentent des charges colossales pour les entreprises.

Afin d’optimiser le fonctionnement des organisations et de lutter contre cet absentéisme, l’amour des gens est un remède sûr, agréable et efficace.

Aimer autrui aura un impact positif sur le personnel, mais également sur l’ensemble des parties prenantes. Cette affection pour les autres sera contagieuse sur la clientèle, sur les propriétaires de l’entreprise, sur l’ensemble des influenceurs de la société. Ces relations constructives génèrent, à coup sûr, de la satisfaction.

Cet amour des autres joue un effet miroir. Les cadres conférant de la confiance à leur équipe bénéficieront, en retour, de l’estime de leurs collaboratrices et collaborateurs. Son leadership sera renforcé. Du point de vue de l’employé-e, estimer son cadre est stimulant afin de mouiller son maillot pour apporter sa pierre à l’édifice la réussite de l’entreprise. Un cercle vertueux se met en place.

Certains pros des Ressources humaines combattent cet idéal d’amour considérant que les émotions n’ont rien à faire dans l’entreprise, misant tout sur le rationnel. C’est bien mal connaître l’humain. Rejeter les émotions en dehors des murs du professionnel est une faute majeure. La plupart des mauvaises décisions ont été prises en prohibant l’émotionnel. Là encore, l’équilibre entre le raisonnement rationnel et l’émotionnel doit être recherché.

La manager ou le manager doit fixer le cap, inspirer son équipe et ensuite animer les réseaux d’intelligence présents dans les entreprises, fréquemment sous-utilisés. Nous avons autour de nous des personnes de plus en plus formés, compétentes et qui crèvent d’envie de pouvoir entreprendre davantage. Nous sommes riches de collaboratrices et collaborateurs remplies d’idées. Les cadres, valorisant leurs équipes, sont généralement de bons agitateurs d’idées pour stimuler l’innovation. Cette richesse humaine représente une pépite sous-exploitée.

L’ère des petits chefaillons doit se clore. Les dictateurs et les autocrates n’ont plus leur place dans nos entreprises. Les nouveaux talents ont besoin de stimulation, pas d’ordres directifs sclérosants. Recherchons des managers aimant les gens, des coachs capables de dégotter le meilleur des personnes et du collectif.

Christian Brunier, ancien Directeur général de SIG (Services industriels de Genève)

 

Recommandé pour vous