Photos © L Cordaillat
Laurent Cordaillat est un Conseiller privé (et non coach) avec des compétences complémentaires : Aventurier, Conférencier et Auteur
Loin de se définir comme un coach ou un thérapeute, Laurent Cordaillat se présente avant tout comme un accompagnateur engagé, dont la mission est d’aider ses clients à atteindre des résultats concrets dans les sphères mentale, physique et matérielle.
Son approche, ancrée dans l’authenticité, vise à fédérer, captiver et mobiliser, en insufflant une influence durable et transformative. Laurent Cordaillat a forgé son expertise grâce à un riche parcours personnel et professionnel. Mais c’est surtout sa passion pour la montagne et l’alpinisme qui a façonné sa philosophie de vie. En explorant des sommets emblématiques tels que le Mont-Blanc, les contreforts de l’Everest, le Kilimandjaro ou encore la cordillère Darwin, il a appris à apprivoiser ses peurs, repousser ses limites et cultiver une attitude positive en toutes circonstances. Ces expériences extrêmes ont constitué pour lui un véritable laboratoire de vie, lui permettant de modéliser des principes qu’il applique désormais avec succès dans le monde de l’entreprise. Rencontre.
Monde Économique: Vous êtes considéré comme l’un des précurseurs de l’attitude positive en Suisse romande. Qu’est-ce qui, selon vous, distingue l’attitude positive des approches plus traditionnelles en matière de développement personnel et professionnel ?
Laurent Cordaillat: L’attitude positive est à la portée de tous. Pour l’adopter pleinement, il faut accepter deux constats :
Notre attitude conditionne notre vie, nos succès et nos échecs. Elle se manifeste extérieurement : nous émettons l’énergie de notre état d’esprit. Si nous sommes négatifs, nous nous polluons psychiquement, ce qui finit par affecter notre santé physique. À l’inverse, une attitude positive nous rend optimistes, créatifs, réactifs et améliore considérablement notre productivité.
Pour moi, l’attitude positive est notre bien le plus précieux : elle nous permet d’aborder les relations avec joie et améliore significativement la qualité des échanges et l’ambiance qui nous entoure. On la confond souvent avec la pensée positive, mais cette dernière, bien que bénéfique, ne suffit pas. Il faut agir pour entraîner cette attitude et la rendre tangible. L’attitude négative, plus facile à adopter, est comparable au sucre : omniprésente et insidieuse. À l’inverse, l’attitude positive s’apprend et demande un effort constant pour être maintenue. Une fois intégrée à nos routines, elle devient un levier puissant de transformation personnelle, capable de « changer le plomb en or ». Elle protège notre santé, valorise notre carrière et renforce nos affaires, avec des résultats mesurables, contrairement à certaines techniques de développement personnel dont les effets sont parfois plus difficiles à évaluer.
Monde Économique: Vous avez modélisé l’attitude positive pour l’appliquer aux interactions humaines, notamment dans le monde de l’entreprise. Comment peut-elle transformer la culture d’entreprise et améliorer la collaboration au sein des équipes ?
Laurent Cordaillat: Un leader négatif – que l’on qualifierait même de « toxique » – tend à mettre sous tension les relations internes. Cette dynamique coûte cher à l’entreprise : burn-out, turnover, perte de motivation, désengagement, dégradation de la réputation, baisse d’attractivité, etc.
Par ailleurs, certaines personnes, souvent inconsciemment, propagent des attitudes négatives qui détériorent le climat général. Cela alourdit les processus décisionnels, bloque les initiatives et sape la confiance nécessaire aux affaires et au développement. Il est donc essentiel d’évaluer l’attitude dominante au sein de l’entreprise. Idéalement, cette attitude positive devrait être définie, clarifiée et intégrée à la charte d’entreprise. Former les leaders et sensibiliser les collaborateurs à son importance offre plusieurs avantages :
Monde Économique: Vous ne vous définissez ni comme un coach ni comme un thérapeute. Comment décririez-vous votre rôle auprès de vos clients ?
Laurent Cordaillat: Je me positionne clairement en tant que « conseiller privé », intervenant principalement auprès des comités de direction ou des particuliers. Mon approche est concrète : j’agis rapidement sur les points de tension en commençant par un diagnostic de la situation. La plupart du temps, lorsque la négativité devient visible, c’est à ce moment-là que l’on me contacte, même si j’interviens aussi en amont dans le cadre d’analyses préventives ou d’audits de positivité. Sur le plan individuel, mes interventions portent souvent sur la confiance en soi et la gestion de la peur de l’inconnu (stress, charge mentale). Mes accompagnements sont sur-mesure : conférences internes, audits, ateliers, séances individuelles. Depuis 2015, j’ai développé un programme hybride combinant activités en extérieur et interventions en entreprise. Les sorties en montagne, que j’organise avec des professionnels, sont devenues ma signature : elles permettent de respirer, de se reconnecter à soi-même et d’ancrer physiquement l’attitude positive pour mieux la maîtriser.
Monde Économique: Les défis extrêmes rencontrés en montagne peuvent-ils être une métaphore utile pour comprendre les défis professionnels ?
Laurent Cordaillat: Absolument. Dans un monde complexe, il est essentiel d’être préparé avant d’agir et capable de prendre des décisions rapidement. La confiance en soi, la lucidité et l’objectivité sont des atouts majeurs pour surmonter les obstacles, rester performant et compétitif. Face à l’adversité, la tendance naturelle est de se replier sur soi, voire de céder à la panique. L’attitude positive, au contraire, élimine la peur et la confusion. En montagne, il faut être prêt et déterminé. Les objectifs sont clairs, la communication fluide, et l’expérience de la cordée offre un parallèle direct avec le travail d’équipe en entreprise. C’est pourquoi je combine des activités en plein air avec mes interventions en entreprise pour un retour sur investissement rapide et concret.
Monde Économique: Quel rôle l’authenticité joue-t-elle dans la construction d’un leadership résilient et adaptatif ?
Laurent Cordaillat: On ne peut pas fédérer en trichant. Aujourd’hui, notre société a besoin de leaders exemplaires, et non de managers qui expliquent sans s’engager. Authenticité et attitude positive vont de pair : être positif, c’est avant tout être éthique et responsable. Face aux difficultés, la négativité cherche toujours à désigner un coupable : « C’est la faute de qui ? » Alors qu’un leader authentique posera une question plus constructive : « C’est la faute de quoi ? » Cette nuance est essentielle pour impliquer les collaborateurs dans le respect mutuel. Lorsqu’une attitude positive s’installe, la résilience et l’adaptabilité deviennent des conséquences naturelles.
Monde Économique: À quoi ressemblera le dirigeant idéal dans 10 à 20 ans ?
Laurent Cordaillat: L’intelligence artificielle, le quantique et la robotique feront partie de notre quotidien. Le dirigeant idéal saura exploiter ces technologies en s’entourant d’experts, mais il devra également prendre soin de l’humain : gérer les émotions, stimuler les initiatives et cultiver l’intelligence émotionnelle. À mon sens, la maîtrise de l’attitude positive sera l’enjeu central de demain, car elle incarne notre humanité face aux machines. Le bien-être demeurera une priorité, même dans un monde où la pression et la rapidité dépasseront nos capacités naturelles. Positiver, c’est faire preuve d’espoir, de créativité, de générosité et d’amour – des qualités qui resteront propres aux humains, malgré les avancées technologiques. Le leader de demain devra être intelligent, visionnaire, techniquement compétent… mais aussi profondément altruiste, sans quoi il risque d’être remplacé par une machine.
Pour plus d’informations : https://www.laurentcordaillat.ch/
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