Choisir un médiateur : les critères subjectifs à tenir compte ? Par Stephan Collins

19 mars 2012

Choisir un médiateur : les critères subjectifs à tenir compte ? Par Stephan Collins

Dans mon précédent article, je vous avais présenté trois critères objectifs de sélection pour choisir un médiateur : sa formation, son statut de pratiquant et son adhésion totale aux principes éthiques de l’INIC. Aujourd’hui, je souhaiterai compléter ce guide en vous parlant des critères à plus forte connotation subjective. Les critères traités ne représentent pas une liste exhaustive car chacun identifiera librement ses propres critères pour leur donner un poids d’importance en accord avec ses propres besoins et avec ses préférences.

Je commencerai par la personnalité du médiateur. Tout comme dans l’accompagnement en coaching, la personnalité du médiateur doit convenir au donneur d’ordre et aux personnes qui sont en conflit. Critère tant bien très subjectif, il n’en demeure pas moins décisif.

Ensuite, il y le critère lié à la congruence culturelle entre le médiateur et la texture de l’environnement dans lequel il sera appelé à intervenir. Il s’agit ici de sa capacité d’adaptation aux normes culturelles en vigueur car de celle-ci dépendra aussi le degré d’acceptation de sa personne et donc, par implication, le degré de confiance accordé par les protagonistes au conflit. La confiance et la confidentialité vont de pair et comme il a été dit précédemment, le succès de la médiation en dépend grandement.

Au-delà de sa personnalité, je nommerai aussi la réputation du médiateur. Ce critère s’enchaine bien entendu avec l’obligation de pratiquer car sa pratique laissera des traces dans la mémoire des autres. Il suffira de se brancher au réseau professionnel pour en dévoiler quelques impressions voire même, avec un peu de chance, quelques vérités.

L’étendue des connaissances linguistiques du médiateur peut, dans certaines situations, jouer de manière importante. Nos entreprises sont de plus en plus empreintes d’une haute diversité sur le plan des cultures et des nationalités. Beaucoup d’entre elles sont présentes dans bon nombre de marchés étrangers. Il n’est donc pas rare de voir surgir des conflits interpersonnels qui soient aussi des conflits interculturels. La résolution des conflits de ce type peut être facilitée grâce aux connaissances et aux sensibilités du médiateur particulièrement bien adaptées aux conditions d’environnement international.

Un autre critère d’importance pour moi est celui de la disponibilité du médiateur. On ne la considère pas assez croyant que le médiateur est naturellement disponible dès l’instant où l’on choisit d’avoir recours à lui. Même si le médiateur fera tout pour se rendre disponible au plus pressé, force est de constater que cette liberté impacte tout à fait logiquement sur le prix de ses interventions.

Enfin, nous voilà arrivé au dernier critère subjectif dans la sélection du médiateur, le prix de sa prestation. La médiation est un acte posé dans le cadre d’une profession libérale et son prix demande donc à être librement fixé après négociation. Différents critères vont l’influencer parmi lesquels j’inclus logiquement l’ensemble des critères répertoriés dans l’article précédent et dans celui-ci. A côté de ceux-ci il est important de prendre en considération les couts auxquels le client s’exposerait dans l’hypothèse contraire, çàd si la médiation ne se faisait pas. Nous nous trouvons ici face à puissant benchmark, réel et quantifiable. En contemplant la perspective alternative, celle de la gestion du conflit qui comprend le combat avec l’adversaire – souvent par nature menaçant, exténuant et désagréable – la médiation se profile comme une solution win-win: au-delà de la résolution du conflit et de ses conséquences psychologiques positives, au-delà du rétablissement de la communication et donc du retour à l’efficacité opérationnelle, un gain financier certain s’en dégage qui découle de l’épargne réalisée amoindri du cout dela médiation. Il y a fort à parier que le produit de cette soustraction reste confortablement positif et, en raison de la même logique, l’opération inverse produirait lui un solde négatif. A vous, chers lecteurs, de faire vos comptes pour vous en apercevoir de vos propres yeux !

Stephan Collins, Consultant chez Le Monde Economique – Spécialiste en Médiation & Coach Professionnel Certifié.

 

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