Que n’a-t-on pas lu et écrit sur le Crowdfunding et la grande révolution, que devait susciter le financement participatif ? Aujourd’hui, si le Crowdfunding est bien ancré dans l’univers du financement des jeunes entreprises, le Crowdlending commence à prendre une place prépondérante et à souligner les limites de cette mode du participatif.
Le financement participatif ou financement par la foule séduit, depuis maintenant plusieurs années, les entreprises, que ce soit au moment de leur création ou pour les accompagner dans leur projet de développement. Le Crowdfunding représentait ainsi la promesse d’un nouveau marché du financement pour les entreprises, qui, en échange d’une contrepartie en nature ou d’une prise de participation, trouvaient les capitaux recherchés.
Au fil du temps, le Crowdfunding s’est organisé, structuré, et certaines plateformes font l’objet de sérieuses critiques de la part des startupers notamment, qui reprochent à ces dernières d’avoir perdu l’esprit convivial et (réellement) participatif des origines. A ces critiques s’ajoute une autre forme de financement, encore plus « organisée » : le Crowdlending
Certains confondent encore Crowdfunding et Crowdlending, probablement en raison du fait que dans les deux cas, ce sont ls Internautes qui sont à l’origine des levées de fonds. Mais le Crowdlending représente une forme pure de financement. Contrairement au Crowdfunding, le Crowdlending vise à prêter une somme d’argent aux entreprises, qui en éprouvent le besoin. C’est donc bien une alternative plus pragmatique aux traditionnels emprunts bancaires.
Pour rassurer les internautes, qui acceptent de financer ces entreprises, les plateformes de Crowdlending ont mis en place une sélection draconienne, qui peut se comparer à ce qui se pratique déjà dans les établissements bancaires. On peut alors légitimement s’interroger sur l’intérêt du Crowdlending au regard du financement plus traditionnel.
Comme pour une demande d’emprunt classique, le dossier de chaque entreprise passe devant une « commission ». Ici, ce sont les Internautes qui vont décider ou non d’investir dans tel ou tel projet. Pour prendre leur décision, ils s’appuieront sur une étude complète réalisée par la plateforme concernée avec un scoring aussi exigeant que celui instauré par les banques.
Le prêt, s’il est accordé, devra alors être remboursé selon un calendrier défini à l’avance, et moyennant des taux d’intérêt plus élevés que dans le système traditionnel. Le Crowdlending rémunère donc ses actionnaires pour la prise de risque. A l’inverse, le Crowdlending se différencie du parcours classique du financement d’entreprises par sa rapidité, puisqu’en 15 jours une entreprise peut entamer une levée de fonds de plusieurs millions d’euros.
C’est à ce titre, que le Crowdlending s’éloigne de la mode du participatif, en substituant la recherche d’un placement prometteur au désir de participer à l’économie réelle.
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