La rentrée après de longues vacances.
Que l’on aime ou que l’on déteste la rentrée, qu’elle donne des frissons agréables ou des sueurs plutôt froides, il faut reconnaître qu’elle exerce sur toute personne active une étrange fascination. Elle est un défi – même pour ceux qui l’aiment. Et elle l’est d’autant plus si les vacances que l’on vient de passer avaient été longues et agréablement dépaysantes.
La rentrée après de telles vacances peut en effet devenir problématique même pour des personnes qui sont attachées à leur travail. Après des semaines passées loin des activités habituelles, le fait de réintégrer le bureau est vécu comme un déchirement – un arrachement douloureux au farniente estival, à son soleil généreux et à cette délicieuse sensation d’appartenir à soi-même, d’être enfin soi-même que l’on retrouve seulement une fois libéré des responsabilités et des exigences horaires. Libéré aussi de la contrainte de porter le masque social de l’infaillible efficacité, productivité, crédibilité, savoir- interagir et savoir- faire.
Ce temps bienheureux finit avec les dernières semaines du mois d’août. Et plus le détachement du monde du travail est long, plus le retour est douloureux. La sensation d’arrachement et de reprise brutale des activités peut aller jusqu’à créer une image très négative du travail perçu de ce fait comme une contrainte voire une corvée. Dans le meilleur cas – comme un long passage obligé vers … les prochaines vacances.
La solution ne passerait-elle pas par un rapport plus balancé et plus sain entre travail et congé ? Les spécialistes de la psychologie organisationnelle se penchent de plus en plus sur cette question avec, comme proposition principale, l’idée de vacances plus courtes mais plus fréquentes, susceptibles d’éviter les grandes ruptures et d’assurer, notamment, un rapport plus harmonieux entre activité et repos.
Des vacances plus courtes mais plus fréquentes.
C’est, en effet, juste une suggestion que les spécialistes adressent à tout employé, l’invitant à considérer la pertinence d’une éventuelle fragmentation volontaire de ses vacances estivales, en plusieurs « petites vacances ». Répandues d’une manière proportionnée (par rapport au travail), celles-ci donnereont à l’année active un bon rythme et un équilibre sain. Ainsi fragmenté, le congé annuel ne se présentera donc plus comme une grande rupture d’avec le lieu du travail dont la réintégration, à la rentrée, sera ressentie comme brutale voire « injuste », mais comme plusieurs « oasis » de repos à travers l’année. Ceux-ci procureront à l’employé une détente régulière en même temps qu’une sensation de changement tonifiant et rafraîchissant.
D’ailleurs, le schéma des vacances courtes réparties d’une manière équilibrée tout au long de l’année n’a rien d’innovant : il est adopté déjà par un bon nombre d’employés. Mais que dire de la grande « armée » des autres, de ceux qui, après avoir passé des semaines entières en farniente et en délicieux prélassement, doivent affronter la rentrée ?
Pour que la transition se passe en douceur…
Nombreux sont les conseils que l’on donne en vue d’adoucir le choc post- vacances. Ces recommandations vont toutes dans le sens d’une transition souple vers le travail, d’un passage en mode « ménageant » qui, dans le but de désamorcer le stress de la rentrée et de préparer au changement, va même jusqu’à inclure en elle quelques éléments des vacances déjà finies.
Il y a plusieurs moyens de garder encore vivant, en septembre, l’esprit de l’été finissant, son air et ses doux effluves. Jeter un dernier regard sur cet été qui s’en va en est un. Il faut essayer de faire le bilan de ses vacances en insistant sur tout ce qui a été positif, en soulignant tous les bons côtés. Cette démarche qui permet de fermer avec sérénité et satisfaction la page estivale, est susceptible en même temps d’infuser de l’énergie positive, nécessaire pour une transition en douceur vers le régime de travail et vers l’inévitable temps automnal.
Mais il y aussi un autre bilan qui s’impose, cette fois concernant l’avenir : il est en effet bien de prendre un moment pour réfléchir à quel stade de son évolution professionnelle on se trouve au moment de cette nouvelle rentrée ? Comment se positionne-t-on par rapport à ses objectifs, ceux à long terme et ceux à court terme ? En inscrivant ainsi la rentrée dans une progression générale dont le but final est l’accroissement de la prospérité et du bien-être, une telle réflexion contribuera à dédramatiser sensiblement le retour au travail.
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