Alors que le taux de chômage de la Confédération passe en dessous des 3 %, le cas du canton de Genève étonne toujours, bien que le nombre de sans-emplois du canton diminue aussi. En effet, l’Office cantonal de l’emploi a observé une baisse du taux de chômage, qui s’établit à 5,2%, en baisse de 0,2 points en un mois. Ce n’est peut-être pas le genevois fainéant qui fait grimper les taux de chômage mais des causes réelles.
Les causes :
Tout ne se résume pas en une phrase pour expliquer le record de demandeurs d’emploi dans ce canton. Pour commencer, il faut savoir que Genève a toujours eu un taux plus élevé que ses camarades.
La première chose qui permet d’expliquer ce record se trouve dans le nombre d’inscrits auprès de l’office cantonal du chômage. A Genève, il se trouve que ce rapport est supérieur d’environ 30% au taux Suisse. Le genevois est donc plus prompt à s’inscrire auprès de l’office cantonal de l’emploi que ses camarades confédérés…
Mais ce n’est pas tout, il n’est pas difficile de deviner que la situation géographique de Genève est particulière. Le canton est « coincé » entre le lac et la France, seul le nord-est du canton permet d’accéder au reste de la Confédération. Cette particularité permet aussi d’expliquer le cas genevois : Il n’est pas dur d’imaginer que l’on n’a pas trop envie de faire deux heures de route tous les matins pour aller travailler. Un genevois ne trouvant pas de travail dans son canton peut difficilement se tourner vers la France, mais il peut surtout moins facilement se tourner vers d’autres cantons comme le feraient des citoyens de cantons géographiquement plus centrés.
Ensuite, on peut envisager que les qualifications insuffisantes d’une partie des demandeurs d’emplois ne facilitent pas leur réinsertion dans un marché du travail toujours plus compétitif. Enfin, entrer au chômage après un certain âge rend la réinsertion d’autant plus difficile, car bon nombre d’entreprises ne veulent pas engager des individus trop âgés. Aurait-on une date de péremption pour trouver du travail avant même d’avoir l’âge de la retraite ?
Solutions ?
De nombreuses possibilités de résolution du problème sont proposées au fil du temps, l’état de Genève en tête, suivi d’un bon nombre de commissions et groupes. Aux dernières nouvelles, le conseil d’état de Genève ira, avant tout, chercher auprès de l’Office cantonal pour l’emploi dès lors qu’il y aura un poste vacant dans l’administration. Sachant qu’a qualifications égales, un demandeur d’emploi de l’OCE sera privilégié.
Le conseil d’état montre donc l’exemple aux entreprises du canton, auxquelles il proposait récemment de prendre conscience de leurs responsabilités sociales en engageant d’abord des demandeurs d’emplois, des jeunes fraichement sortis de formation ou encore des personnes de plus de cinquante ans. Un espoir est ici envisagé pour dépasser la baisse de 16% engendrée en une année dans le canton.
En parallèle, certains groupes proposent une augmentation du salaire dans certaines branches afin que les demandeurs d’emplois aient plus de motivation à rejoindre le monde du travail en pouvant gagner plus que ne le permettent les aides sociales. Une solution discutable, mais pas fausse pour tous les domaines de l’emploi…
Quoi qu’il en soit, on ne peut pas mettre la faute du chômage genevois sur les frontaliers ou les étrangers. Ils ne font que de répondre à une demande qui ne se limite pas au canton du bout du lac Léman, mais s’élargit à l’échelle nationale.
Ce n’est pas non plus une fainéantise toute genevoise qui fait trembler le taux global du pays. Peut-être verra-t-on un jour prochain un taux de chômage égal dans l’ensemble de la Suisse, mais la diversité des cantons rend la chose bien compliquée à l’heure actuelle. Mais ne nous plaignons pas trop, nous n’avons que 3% de chômage à l’échelle nationale alors que certains pays en ont plus de 10%…
Romain Wanner – Rédacteur chez Le Monde Economique