Pour faire suite à mon article du mois de juillet, consacré au sens de l’activité professionnelle et à l’identification au travail, j’aimerais vous parler de façon plus détaillée de l’importance de la « confiance », qui est toujours en « pole position » dans la liste des objectifs à atteindre ! Le hasard fait parfois bien les choses. Au cours de mon séjour à Vancouver (Canada), j’ai lu sur ce sujet un article très pertinent de la Harvard Business School. Sur la base de questionnements actuels et d’analyses pratiques, ils confirment l’importance de ce facteur dans la direction d’une entreprise.
On y met en évidence le fait qu’en fondant son activité sur la confiance, en entretenant un degré élevé de loyauté et d’identification parmi ses collaborateurs et en déléguant le pouvoir et les responsabilités, une entreprise atteint un niveau nettement plus élevé de sécurité et d’efficacité dans les transactions et acquiert de façon durable la capacité d’affronter le changement, qui est une donnée permanente.
En toute franchise, que répondriez-vous aux questions suivantes ?
« Comment est-ce que cela se passe chez vous, au niveau de la confiance ? »
« Comment pourrions-nous développer ce facteur dans notre pratique quotidienne ? »
« En tant que manager, comment puis-je contribuer à ancrer de façon durable le facteur « confiance » dans la vie de l’entreprise ? »
La confiance est le « liant » de l’existence. C’est la condition sine qua non pour une communication authentique – et également le fondement d’un management efficace basé sur la coopération.
Quelques exemples d’éléments qui favorisent la confiance
Du point de vue de la personne :
– La sincérité : Etre de bonne foi, rester fidèle à soi-même, avoir confiance en soi
– Le respect : Des autres, mais aussi de soi-même, la tolérance
– La patience : Ecoute active, capacité d’attendre
– Le tact (le « feeling »)
pédagogique : Etre capable d’empathie, de s’identifier à l’autre, tout en respectant la « distance » qui convient
– « Prêcher par l’exemple » : Donner l’exemple, et donc être crédible
– La gaîté et le sens
de l’humour : Chaque fois que la situation s’y prête
– La solidarité : Je peux compter sur lui (mon supérieur), j’ai quelqu’un qui protège mes arrières
Du point de vue de l’entreprise (selon les indications de Torsten Schuhmacher) :
Pour créer la confiance, il faut :
– S’y employer activement
– Diriger en recourant à la coopération et en tenant compte des situations réelles
– Pratiquer une écoute active
– Etre simple et droit
– Créer la possibilité de travailler dans la bonne humeur et la joie
– Edifier des relations à long terme
– Etre capable de reconnaître ses erreurs
– Tenir ses promesses
Selon ses caractéristiques, la culture d’entreprise, telle qu’elle est vécue concrètement, joue un rôle déterminant : elle peut favoriser ou au contraire faire obstacle au développement de la confiance au sein de l’entreprise. Des relations fondées sur la crainte sapent la confiance et diminuent l’énergie collective.
Une attitude générale qui encourage les feedbacks ciblés et qui utilise les erreurs afin de trouver des solutions mène à l’accroissement de la confiance parmi les collaborateurs de l’entreprise et au-dehors, et donc, finalement, à un succès durable !
La confiance commence par nous-même. Nous somme tous venus au monde en étant disposés à faire confiance aux autres. Une fois ou l’autre, nous avons été déçus, voire blessés, par les autres, ou encore nous avons dû passer par des épreuves pénibles. Le fait de surmonter ces obstacles, l’aptitude à distinguer ce qu’il y de positif dans les difficultés et à transformer ces dernières en autant de défis à relever, tout cela renforce la confiance en soi.
Accorder sa confiance et recevoir celle des autres en retour
C’est un défi personnel permanent pour chacun d’entre nous !
Susanne Zimmermann, Consultante pour le magazine Le Monde Economique et Directrice du cabinet CTC