Le modèle économique Suisse ne résisterait pas à la complaisance

23 septembre 2012

Le modèle économique Suisse ne résisterait pas à la complaisance

En Asie, mais aussi sur le continent américain, deux questions brûlantes sont sur toutes les lèvres. Premièrement, quand, si tant est qu’elle y réussisse, l’Europe parviendra-t-elle à sortir de la crise et, deuxièmement, pourquoi et combien de temps encore la Suisse parviendra-t-elle à résister aussi bien à la tourmente européenne ?Parmi toutes les différences heureusement favorables à notre pays apparaît un dénominateur commun. Alors que l’on semble s’accoutumer à la crise dans la zone euro, après plus de vingt sommets depuis l’éclatement de la débâcle grecque, notre pays, lui, commence à s’habituer au succès.

Pour ce qui concerne la zone euro, une chose est désormais claire : le maintien du statu quo et la dissimulation des problèmes par des injections de fonds de la BCE ne permettront pas d’alléger le poids de la plus grande dette accumulée depuis plus de cent ans. Le modèle auquel la Suisse doit son succès ne va pas de soi et ne résisterait pas à la négligence et à la complaisance.

L’union monétaire, sous sa forme actuelle, ne subsistera durablement que si les exigences institutionnelles et économiques sont satisfaites. Cela ne paraît pas réalisable dans un avenir prévisible. Une union fiscale fédérale restera notamment un vœu pieu au regard du renforcement en cours des forces centrifuges. À quoi s’ajoute le fait que cette démarche fait fi de l’histoire européenne et qu’elle saperait la nécessaire concurrence entre les systèmes, qui est un préalable à la compétitivité. Plus on tarde à traiter le mal à la racine, plus les coûts économiques, et surtout politiques, seront élevés.

Nous commençons à ressentir massivement les contrecoups de la tempête européenne. Nous ne réussirons à la contenir qu’en nous appuyant sur les valeurs et les solutions qui ont renforcé notre économie. Ni l’interventionnisme de l’État, avec d’éphémères programmes de stimulation de la demande, ni l’ouverture des vannes dans la politique financière ne remplaceront la résolution des problèmes de fond. Compte tenu du durcissement des conditions de concurrence, les effets de tels stimulants durent très peu. En Suisse, il n’existe tout simplement pas d’alternative à une politique de croissance basée sur l’économie de marché et à une politique budgétaire solide, garantissant l’attrait et la sécurité fiscaux

Par Gerold Bührer

 

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