Les technologies vertes au service de l’emploi

25 octobre 2011

Les technologies vertes au service de l’emploi

Nous aimons les situations sûres et prévisibles. Cependant, nous vivons dans un monde en évolution constante, aux bouleversements fréquents. Il faut nous adapter à ces impondérables et à une volatilité accrue. La problématique du franc fort en est un bon exemple. C’est comme si nous étions pénalisés d’avoir été vertueux. Dès lors que faire? Bien sûr, d’abord il y a l’effort louable de la Banque Nationale Suisse pour stabiliser l’euro à hauteur de 1.20 francs. C’est un mal nécessaire. Mais surtout: il nous faut développer encore davantage notre présence dans des secteurs où nos entreprises peuvent compenser leur handicap par une haute valeur ajoutée. Celle qui combine innovation technologique et sens aigu de la précision.

Il se trouve qu’un autre des grands bouleversements de notre époque vient à notre rescousse: le remodelage nécessaire du paysage énergétique à l’échelle mondiale. Il ne s’agit pas d’un impératif théorique, mais bien d’un marché en très forte croissance. Ce n’est pas un hasard si la Chine, par exemple, a investi l’année dernière 40 milliards de dollars dans le «cleantech », soit les technologies propres. Celles-ci représentent une véritable opportunité pour notre économie. Elles sont une fenêtre ouverte sur le monde de demain.

Il s’agit aujourd’hui de tout faire pour encourager le développement de ce nouveau pan de l’économie suisse.

Le soutien aux énergies renouvelables va aussi permettre de créer des emplois. Ici la pause de panneau de solaires dans le canton de Saint-Gall. (Keystone)

Techonologies vertes

Elles comprennent l’ensemble des technologies liées par une vision commune de l’approvisionnement énergétique et du respect de l’environnement, soit les énergies renouvelables, les mesures d’économies d’énergie (comme le programme Minergie par exemple), l’écologie industrielle, le traitement des déchets et leur éventuelle reconversion en énergie, le recyclage d’éléments dans le cadre d’une économie circulaire, l’approvisionnement et le traitement de l’eau, les nouvelles formes de transport, etc…

La Suisse possède de réels atouts en ce domaine et peut y jouer un rôle important. Bien qu’elle n’ait jusqu’à présent produit que relativement peu d’acteurs globaux, elle bénéficie de la présence de leaders tels que ABB, Holcim, Du Pont de Nemours, Belenos, Meyer Burger, etc.

Par ailleurs, bon nombre d’entreprises dont le cleantech ne constitue pas le cœur de métier se lancent à grande échelle dans des programmes de réduction d’énergie ou dans la problématique de l’eau. De surcroit, quelque 300 PME de Suisse occidentale s’occupent de Cleantech par la bande, notamment les entrepreneurs en bâtiment quand ils appliquent les standards Minergie. Mais surtout, nous trouvons aussi des entrepreneurs pionniers de l’innovation.

Il s’agit aujourd’hui de tout faire pour encourager le développement de ce nouveau pan de l’économie suisse, avant d’être rattrapé, voire dépassé, par des concurrents étrangers.

Pour cela nous pouvons compter sur notre excellent tissu académique. Dans les cantons romands, l’EPFL, qui jouit d’une renommé mondiale, joue bien entendu un rôle phare en ce vaste domaine. Nos universités, le CSEM (Centre suisse d’électronique et de microtechnique) et nos hautes écoles spécialisées sont, elles aussi, nettement orientées «développement durable». Il nous appartient d’encourager et de développer encore ces efforts de recherche et d’enseignement, dans la perspective du «masterplan Cleantech» présenté en 2010 par le Conseil fédéral.

Il nous reste, en effet, à transformer l’essai, donc à favoriser l’entreprenariat et l’essor de jeunes entreprises dont l’activité est liée à ces «cleantech». Leur succès est appelé non seulement à répondre aux besoins de notre marché national, mais aussi à rayonner bien au-delà de nos frontières, là où l’appétit pour ce qui est suisse est élevé. Que ce soit l’exportation de produits spécifiques ou le travail de bureaux d’ingénieurs ou de sociétés-conseil, tout cela constitue un important levier en faveur de l’emploi de Suisses, de travailleurs qualifiés et de chercheurs de pointe. Voici donc comment approvisionnement énergétique, préservation de l’environnement et développement des emplois riment ensemble de façon harmonieuse.

Claude Béglé, Expert chez MONDE ECONOMIQUE et CEO de SymbioSwiss

 

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