Construire sa maison : Que faire lorsque tout ne va pas comme on l’espérait ?

31 décembre 2013

Construire sa maison : Que faire lorsque tout ne va pas comme on l’espérait ?

Faire construire sa maison, avoir un endroit à son image, voilà le rêve de beaucoup de gens. C’est souvent l’achat d’une vie de labeur et on y voit un avenir en famille. Mais tout n’est pas toujours si idyllique, les retards dans les travaux, les vices de fabrications et les imperfections sont aussi souvent de la partie. Alors, que faire pour éviter de se retrouver à la rue pendant quelques semaines ou de vivre au milieu d’infiltrations d’eau et autres soucis de construction ?

Bon, je tiens quand même à vous rassurer, c’est loin d’être toujours imparfait ! La plus grande majorité des professionnels sont très doués, consciencieux et vous assurent une réalisation dans les temps, sans fausse note ! En Suisse, le droit de la construction repose sur deux grandes bases légales : Le code des obligations, et la norme SIA 118 (Société Suisse des Ingénieurs et Architectes). Cette dernière n’est pas toujours intégrée au contrat de construction, mais l’usage veut qu’elle en fasse partie intégrante.

Retards dans la livraison de l’ouvrage :

Pour ce qui est des délais, il faut savoir deux ou trois choses importantes. Tout d’abord, le respect du calendrier est censé se faire, sauf cas de force majeure. Un ouragan, une guerre, en gros, quelque chose d’imprévisible.

L’entrepreneur et le maitre d’œuvre sont responsables des retards qui découlent de leur responsabilité. Donc un souci météorologique peut tout à fait retarder un peu les travaux, mais l’oubli de commander des matériaux fait référence à la responsabilité de l’entrepreneur et est donc susceptible d’être dédommagé en cas de retard final.

De même si le maitre ne fournit pas les plans à l’entrepreneur à temps pour débuter le chantier. Des dommages et intérêts peuvent être demandés si la responsabilité d’une des parties peut être prouvée, mais ce n’est pas toujours le cas. Si les retards dépassent le raisonnable et que le maitre d’œuvre se retrouve sans logement, la facture d’un hôtel et d’un garde meuble peut être payée par l’entrepreneur.

Défauts sur la marchandise :

Ce qu’il faut savoir, c’est que tout se joue lors de l’état des lieux, une fois le chantier terminé. Une fois les travaux terminés, et maximum un mois après, l’entrepreneur prend contact avec le maitre d’œuvre pour visiter le chantier, regarder que tout soit conforme à ses désirs et s’assurer qu’il n’y a pas de défauts.

Il est souvent recommandé de faire aussi appel à un expert pour vous assister dans cette tâche afin de rien rater d’important. Celui-ci sera alors à vos frais, mais peut vous éviter bon nombre de mauvaises surprises.

Ensuite, tous les défauts non consignés et visibles (donc pas cachés comme une infiltration d’eau ou autre qui ne se révèle que plusieurs mois après) sont considérés acceptés. Les défauts notifiés peuvent être soit déduis de la facture finale au moyen de la retenue ou alors réparés, soit par l’entrepreneur, soit par le propriétaire ou encore par un tiers, mais toujours au frais de l’entrepreneur.

Construire n’est pas une mince affaire. Il est important de se renseigner sur la société de l’entrepreneur, afin de ne pas avoir la surprise de souffrir de la faillite de celle-ci en plein milieu des travaux. Cependant, la prudence voudrait peut-être que l’on s’assure aussi un point de chute en cas de gros retard, chez un proche ou alors en gardant l’ancien « chez-soi » un mois ou deux de plus.

Une dernière chose, le prix. Les prix peuvent évoluer au fil du chantier, mais sauf justification extraordinaire, jamais le prix de l’ouvrage final ne peut dépasser de 10% celui du devis. Puissent ces lignes vous éviter de faire un jour appel à l’émission « Tous ensemble »…

Romain Wanner/ Rédacteur pour le magazine Le Monde Economique

 

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