Nous passons en moyenne, autant de temps à travailler qu’à dormir, soit environ 8 heures. Mais le facteur temps n’est pas le seul point commun à ces deux aspects de notre vie. Dans notre société actuelle, fondée, entre autres, sur la rentabilité, travail et sommeil sont tous les deux soumis à l’anxiété de performances. Lorsqu’il y a de la fatigue physique, cognitive et/ou psychologique, il n’est pas toujours aisé de distinguer l’œuf de la poule. Est-ce davantage le stress et les pressions diurnes liées au travail qui perturbent le sommeil ou plutôt la mauvaise qualité du sommeil qui est responsable des baisses de productivité, de vigilance et/ou de motivation au travail ?
Si les causes d’un sommeil perturbé sont souvent multiples, ses répercussions en terme de santé et d’économie peuvent être très lourdes tant pour l’individu que pour l’entreprise. Lorsque le problème semble lié à des facteurs psychologiques, au stress et/ou à une hygiène de vie inadaptée, les thérapies de type Cognitivo-Comportementales (TCC) sont particulièrement indiquées.
Comparativement à d’autres thérapies, les TCC ont l’avantage d’être brèves, concrètes et basées sur le présent. Par rapport aux anxiolytiques et somnifères qui vont tenter de réduire les symptômes, les TCC essaient d’apporter des prises de conscience, une meilleure compréhension et des changements au niveau des cognitions (ruminations, préjugés, croyances, pensées…) et des comportements (hygiène de vie, habitudes, diététique…). Cette approche multifactorielle se préoccupe donc autant du bien-être nocturne que diurne et est très utile lorsque l’on recherche à dormir mieux pour travailler mieux et inversement.
Si, en revanche, il y a suspicion de pathologie réelle du sommeil, il est nécessaire d’établir un diagnostic en laboratoire du sommeil. Nos activités physiques et sociales conditionnent nos rythmes veille-sommeil. Il est donc fondamental de connaître ses limites, ses besoins et son propre rythme et de les respecter autant que possible. Nos conseils :
Notre alimentation se répercute autant sur notre vigilance diurne que sur notre sommeil en fonction de la qualité, de la quantité et de l’heure de prise de nos repas. Bien sur nous savons tous qu’il faudrait idéalement « manger comme un roi le matin, comme un prince à midi et comme un mendiant le soir » mais nous sommes peu à appliquer cet adage. En cas de somnolence diurne, nous avons également plus facilement tendance à incriminer notre sommeil que notre alimentation et pourtant… :
Enfin l’environnement dans lequel nous vivons, joue un rôle prépondérant lorsqu’il s’agit de mettre notre horloge biologique à l’heure. Les fluctuations liées à notre rythme circadien interne peuvent clairement être favorisées ou perturbées par le contexte extérieur :
Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus nombreux à nous plaindre d’être trop fatigué la journée et trop éveillé la nuit. Des solutions d’hygiène de vie, non pharmacologiques, existent et sont très efficaces pour remettre notre pendule à l’heure !
Françoise Cornette – Psychologue spécialisée du Sommeil et expert pour le magazine Le Monde Economique