Agence Trio – les tentacules communicatifs

23 janvier 2023

Agence Trio – les tentacules communicatifs

Photo Terry Emmeé © Agence Trio

Par Eugénie Rousak

Fondée en 1931, Trio est la doyenne des agences de communication helvétiques. Depuis sa création, elle accompagne les entreprises de toute typologie et secteur d’activité dans leurs interactions avec le public suisse. A l’image de son animal totem, le poulpe, l’Agence Trio puise dans les compétences des vingt cerveaux de ses collaborateurs pour déployer ses tentacules géants à travers une offre complètement à la carte, au sens figuré, comme au sens propre. Il y a véritablement des tentacules qui sortent de la bâtisse lausannoise ! Échange avec Michael Kamm, CEO, et Terry Emmel, PR Director.

Monde Économique : L’Agence Trio a été fondée il y a 90 ans, comment votre philosophie a-t-elle évolué au cours de l’histoire ?

Michael Kamm © Agence Trio

Michael Kamm : L’Agence a toujours voulu prendre les devants pour être avant-gardiste sur son temps, anticiper les tendances et se réinventer en permanence. Elle est passée d’un trio à une cinquantaine de personnes avec des filiales à Londres et à Turin, pour finalement redevenir une entité plus condensée aujourd’hui. Cela dit, nous sommes quand même l’une des agences intégrées les plus grandes de Suisse romande. Notre force est donc de savoir nous adapter, comme le poulpe qui prend la couleur de son environnement pour survivre. J’aime beaucoup le parallèle avec cet animal incroyable aux trois cœurs, neuf cerveaux, huit tentacules et plein de compétences et de capacités !

Monde Économique : Pour continuer sur ce symbolisme du poulpe, combien de cerveaux travaillent actuellement à l’Agence ?

Michael Kamm : Nous avons un grand cerveau central composé d’une vingtaine des spécialistes en interne, comme des graphistes, copywriters, directeurs artistiques, vidéastes, spécialistes du digital en passant par les chefs de projet, qui œuvrent conjointement. Pour faire de la communication intégrée, nous avons besoin d’avoir cette bonne coordination et cohérence autour du concept central.

Terry Emmel : Même le département des relations publiques est internalisé, situation extrêmement rare en Suisse romande, mais qui permet véritablement de créer des synergies avec les autres corps de métier afin de gérer des mandats globaux.

Monde Économique : Et plus concrètement, quels types de collaborations proposez-vous à vos clients ?

Terry Emmel : La majeure partie de nos clients sont des retainers, autrement dit ils nous sollicitent pour un mandat d’accompagnement de longue durée, qui commence très souvent par une réflexion stratégique. Nous travaillons ensemble sur les objectifs, établissons un plan de communication pour ensuite le mettre en œuvre selon un planning défini. D’autres viennent avec des demandes spécifiques, des actions one shot sur quelques mois, pour un lancement de produit, un focus sur les RP ou même un projet digital axé uniquement sur TikTok.

Michael Kamm : En fonction des besoins et de l’organisation interne de l’entreprise, nous offrons la possibilité, soit de collaborer en interaction avec le responsable de la communication ou du marketing, soit de prendre totalement en charge ces domaines de façon externalisée.

Monde Économique : Parmi vos clients vous avez aussi bien des banques que des sociétés de transports, des agences immobilières et des marques automobiles. Quel est le point commun entre ces différentes typologies ?

Terry Emmel : Nous avons des grandes familles, comme l’immobilier, l’énergie, l’industrie, mais également quelques satellites avec des activités particulièrement originales. Pour vous donner un exemple concret, nous avons actuellement une collaboration avec EnergeÔ, un conglomérat de spécialistes des énergies renouvelables et de services industriels présents sur La Côte, qui travaille sur l’utilisation de la chaleur naturelle présente dans le sous-sol de la région. Nous nous occupons de toute la communication sur le site, de la signalétique, des pavillons visiteurs, des relations avec les médias, des communications aux riverains, le tout dans une démarche pédagogique, qui est d’autant plus pertinente avec la crise énergétique actuelle.

Michael Kamm : Pour citer une collaboration de longue date, nous accompagnons le Vacherin Fribourgeois dans son positionnement et sa visibilité. Ce fromage a beaucoup de caractère et de belles propriétés, un vrai challenger qui doit être présent sur le marché. Finalement, un projet qui arrive à son terme est le Quartier des Halles à Morges, avec qui nous sommes vraiment partis de zéro pour mettre en place une boîte à outils de communication, RP et évènementiel. A présent il va continuer à se développer au grès des envies de ses habitants.

Monde Économique : Depuis le lancement de l’agence, quels étaient les plus grosses évolutions du marché de la communication ?

Michael Kamm : Tout a changé en suivant l’actualité de l’époque, comme les périodes d’industrie florissante et les krachs boursiers. Mais la plus grosse évolution est la manière d’interagir avec ses clients, de parler avec son public cible. Auparavant, le seul moyen de communication était la présence dans deux-trois titres de presse écrite, aujourd’hui nous sommes vraiment dans une approche interactive avec une multitude de moyens d’expression. En revanche, ce qui n’a pas changé est ce besoin de connaître son marché et de lui parler selon ses propres codes. D’ailleurs, beaucoup de marques étrangères qui viennent pour la première fois en Suisse commettent l’erreur de nous associer à la France ou à l’Allemagne, sans tenir compte des spécificités culturelles et locales. Le marché suisse est petit, fragmenté, mais à forte valeur ajoutée, donc en utilisant les codes adaptés, les entreprises ont un très bon retour sur investissement. Et même intramuros, nous nous spécialisons sur l’accompagnement d’agences en Suisse Alémanique pour l’adaptation de leurs messages aux Romands. Par exemple, il n’est pas question du tutoiement ou d’utilisation d’anglicismes dans notre communication, alors que ces éléments sont bien perçus plus au nord et en Suisse centrale. Et pour la petite anecdote, une femme enceinte mange des fraises à Lausanne et des cornichons à Zürich. Encore faut-il le savoir !

Retrouvez l’ensemble de nos Interviews

 

Recommandé pour vous