Pour sa troisième édition Art Genève s’est offert cette année le luxe de 60 exposants, soit une vingtaine de plus que la dernière édition. Des galeries et exposants nationaux et internationaux se sont affairés pour le plus grand plaisir des collectionneurs, des amateurs d’art et des touristes de passage. Artgenève veut se faire une place dans le domaine des foires d’art nationales puis internationales, alors que la Suisse alémanique se transporte déjà bien au-delà de nos frontières sans passer inaperçu avec notamment Art Basel Miami et Art Basel Hong-Kong. Somme-nous en train d’assister aux prémices d’un immense succès à venir pour cette foire qui fait de plus en plus parler d’elle ?
En tout cas le pari était lancé du côté des organisateurs… « artgenève est un nouveau salon d’art en suisse romande une plateforme artistique de premier plan, (…) afin de faire honneur aux exigences des nombreux collectionneurs et amateurs d’art de l’arc lémanique. »
En arrivant une visite guidée est la bienvenue. En étant accueillis par des arbres en flottaison nous nous demandons si nous sommes arrivés sur une autre planète. La planète de l’art recèle effectivement bien des mystères qui restent inexpliqués. Si l’on reconnaît de grands maîtres de l’art contemporain et moderne, tels que Picasso, Miro, etc…, Et une grande qualité dans le choix des galeries et artistes exposés, nous nous demandons au passage si la femme de ménage n’a pas oublié son sceau et son balai brosse. Ha mais non c’est une œuvre.
Bon on ravale sa salive pour ne pas paraître ridicule et nous apprécions : « vive la liberté d’expression ». Lorsque nous demandons le prix de cette œuvre, c’est une seconde fois que nous ravalons notre salive. Finalement on ressent quand même une émotion à la contemplation ou au regard furtive de cette œuvre. Métaphore de l’aliénation ? Du pouvoir ? Du quotidien d’un artiste traumatisé par les tâches ménagères? Les œuvres d’art ont ce pouvoir de nous interpeller, de nous pousser au questionnement, en tout cas de ne certainement pas nous laisser indifférents.
En continuant la visite nous nous arrêtons sur des cartes routières finement et méthodiquement découpées et recollées dans un jeux mystérieux tapissant tout un espace d’exposition. Nous nous posons des questions basics, puis essentiels, puis pragmatiques. Est-ce que je pourrais mettre cette œuvre dans ma chambre, ou peut-être dans mon salon ? Mais en fait est-ce que c’est une œuvre à vendre et combien ?
Des questions à en perdre le nord, toutefois demeurées sans réponses car j’ai raté la présence de la jeune artiste. Nous laissons derrière cette œuvre savamment intitulée « LOST » et continuons notre chemin pour des œuvres autant extrêmement esthétiques, belles, intellectuelles, que révolutionnaires. L’œuvre au delà de son aspect matériel nous offre la transcendance, nous ouvre sur une expérience, et un bout d’existence. Bien que son objectif soit noble, il serait osé de vouloir jouer au juste prix des œuvres d’art exposé, car là les voix de la fixation des prix restent impénétrables.
En tout cas chapeau bas pour l’organisation de cette foire d’art de qualité, restant humainement accessible et qui peut se targuer d’une belle réussite pour sa 3ème. Tout fût délicatement dosé, de la sélection des galeries, des artistes, des intervenants et des partenaires. Elle nous permet d’apprécier de belles œuvres et nous plonger dans le questionnement, la contemplation, et également, paris tenu, de répondre aux exigences des collectionneurs et amateurs d’art. En peu de temps ses organisateurs ont crée un évènement incontournable de l’art en suisse romande.
Derrière les coulisses là aussi la qualité et le professionnalisme ont été de mise. Pour cette 3ème édition Artgenève s’est offert le partenariat d’un des transporteurs d’art helvétiques les plus renommés : la société HARSCH. Cette société a réussi à orchestrer. L’ensemble d’une main de maître, en mettant en place tout le processus de logistique de la foire.
L’organisation la foire fut un réel succès couronnée par les échos très positifs des galeries nationales et internationales qui ont
été suivi par la société. Dans les délais très courts impartis par la foire, HARSCH a aussi relevé le défi, une mise en scène parfaite de la réception des ouvres, des formalités douanières, de la gestion du stockage à la logistique de transport avant et après
foire. Un travail titanesque menait dans les règles de l’art de leur expérience. Pas moins de 18 techniciens se sont affairés lors de la foire pour qu’une fois le rideau levé, les yeux des visiteurs ne soient rivés que sur l’art.
Une belle édition 2014, en attendant patiemment la prochaine.
Hayat Jmammou, Cheffe rubrique Art du Monde Economique et Directrice de galerie Hayat Fine Art Selection