Photos © Benoît Greindl
Par Sylvie Macquet
Après des années d’entrepreneuriat bien remplies, Benoît Greindl a souhaité donner plus de sens à son action. L’entreprise, si elle prend en compte le bien commun, représente un formidable moteur pour construire un monde nouveau.
On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une ». Benoît Greindl a fait sienne cette célèbre citation de Confucius, en la mettant en pratique. Après des études de commerce, ce Belge co-créée une société de service immobilier aux entreprises, qui s’exporte dans huit pays européens. Le concept séduit et en quelques années trois cents personnes rejoignent l’entreprise, avant d’être revendue.
A 40 ans, Benoît Greindl emménage à Shanghai avec femme et enfants pour y recréer la même activité. Et c’est là, au bout de cinq années chinoises, que Benoît se questionne sur ce que, avec son expérience et ses réflexions sur la société, il a à apporter aux générations futures, à l’économie, à la planète. En s’interrogeant au plus profond de son être, il prend conscience que si l’entrepreneuriat est une fantastique aventure, les modèles économiques actuels ont largement atteint leurs limites.
C’est ainsi qu’en 2010, Benoît et sa famille reviennent en Europe pour s’installer en Suisse. Ce pays les attire par sa beauté, et par son modèle de gouvernance publique qui respecte la diversité et qui permet l’innovation. Benoît continue de créer des activités, mais dans un tout autre esprit. Cet amoureux de la nature, se lance, avec son cousin, dans une aventure de reconversion d’anciennes granges en un centre de séminaire pour entreprises : Montagne Alternative, en pleines Alpes suisses. « Les entrepreneurs ont pris conscience des changements sociétaux et environnementaux, et veulent inscrire leur action de production dans le respect des contraintes actuelles. L’idée est de les aider, dans leur quête de sens, à se reconnecter à la nature… et à leur nature ».
Une autre idée dans laquelle Benoît s’est engagé : « L’approche intégrale des modes de management. L’entrepreneur ou le salarié n’est pas qu’un cerveau, mais également une psychologie, des émotions, un corps… » C’est ainsi qu’il co-crée l’antenne européenne de the Resilience Institute, un service d’accompagnement des managers. « Nous stimulons et soutenons le changement organisationnel par la prise de conscience, la compréhension et la pratique menant à un changement de comportement ».
Pour mesurer l’action économique, il prône au travers du mouvement B Corp la nécessité de revoir les indicateurs actuels, complètement obsolètes. Les nouvelles mesures doivent prendre en compte des notions liées au bien-être.
Il y a deux façons de regarder le monde actuel : soit on est paralysé par l’ampleur des problèmes environnementaux et sociétaux, soit on se focalise sur les solutions qui émergent partout et on développe une nouvelle vision du monde en entreprenant de manière engagée et quasi-militante.
« L’entrepreneuriat est une machine à innover, c’est un moteur extraordinaire. Si la planète nous montre qu’il y a urgence à changer de braquet, l’entrepreneuriat nous dit que c’est possible de faire face à ces défis. Il y a deux façons de regarder le monde actuel : soit on se focalise sur les problèmes environnementaux et sociétaux, soit on développe une autre vision du monde, pour construire mieux.
Les technologies apportent un essor fabuleux des connaissances globales. Partageons cette richesse, utilisons-la à bon escient ! Cherchons moins à optimiser à tout prix ce que nous faisons, et allons vers plus de collaboratif. » Avec tous ses projets qui vont dans le sens d’un avenir résilient, Benoît Greindl a réussi à « ne pas rêver sa vie, mais vivre ses rêves ». Une belle leçon de vie et d’espoir.
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