Quelques questions à son président
Harold t’Kint de Roodenbeke, vous inaugurez la BRAFA en tant que Président pour la sixième fois déjà. Que réserve cette édition 2018 ?
A la différence de la production viticole 2017 que l’on prévoit en baisse dans de nombreux pays, le cru de la BRAFA 2018 s’annonce excellent ! Dans la foulée d’une édition 2017 qui a soulevé l’enthousiasme des visiteurs, avec un nouveau record de fréquentation à la clé, le cru 2018 s’annonce exceptionnel.
Un mot des nouveaux participants de cette année.
Ils sont au nombre de quatorze sur un total de 134 galeries participantes, auxquels s’ajoutent cinq retours. Le nombre de demandes reste très élevé pour un nombre de places disponibles somme toute assez restreint. La rotation est d’à peine 10 % avec de plus, de fréquents retours d’exposants qui souhaitent alterner. Notre but reste de respecter un certain équilibre des spécialités et la sélection 2018 apportera son lot de nouveautés. Je citerai à titre d’exemples, un exposant spécialisé en Arte Povera, très peu représenté jusqu’à maintenant à la Brafa, la peinture et sculpture britannique moderne, ou encore une variante très contemporaine des cabinets de curiosité… Avec 14 nouvelles galeries, toutes étrangères et de niveau international, le parcours proposé sera inédit et d’une qualité inégalée en Belgique.
Vous accueillez à nouveau un invité d’honneur prestigieux en la personne de Christo. Comment une telle opération est-elle possible ?
A vrai dire, le projet Christo relevait d’un rêve un peu fou. Ce fut l’aboutissement d’un travail de longue haleine. Décrocher un rendez-vous avec un tel artiste n’est pas chose aisée ! Nous savions qu’une grande rétrospective était en préparation à Bruxelles. Nous avons donc utilisé toutes nos ressources et toute notre imagination pour décrocher un rendez-vous pour convaincre l’artiste. Manifestement, Christo a été séduit par notre proposition et une entrevue a été fixée lors de sa venue à Bruxelles. Tout fut rapidement réglé ! Christo avait une idée très précise de ce qu’il voulait présenter chez nous, enthousiaste et adorable, un grand Monsieur du monde de l’art. Pour la petite anecdote, nous nous étions donné rendez-vous dans un célèbre restaurant du Sablon, et c’est au dos d’un set de table qu’il nous a expliqué son projet en le dessinant. J’ai immortalisé ce moment magique par une photo. Son dessin terminé, il l’a repris pour le signer et nous l’offrir. Depuis, il est exposé dans les bureaux de la Brafa. C’est un formidable souvenir et un magnifique cadeau !
En quoi consistera sa présence à la Brafa ?
Nous tenons bien sûr à garder un minimum de mystère, à la demande de l’artiste aussi. Christo souhaitait, pour un évènement fréquenté par des collectionneurs, montrer une œuvre clé de son parcours d’artiste. Son choix n’est bien sûr pas « d’emballer la foire », l’événement serait « attendu » mais plutôt de nous faire rentrer dans son univers et sa réflexion. Ce sera la plus grande création jamais montrée au sein même la Brafa ! Mais en-dehors de ses proportions, c’est aussi son caractère historique qui est particulièrement intéressant. Il s’agit en effet d’une œuvre de jeunesse, datant des années 1965-66. Soit à une époque où Christo se concentrait sur les Show Cases, Show Windows et Store Fronts, c.-à-d. des vitrines et devantures de magasins imaginaires, le plus souvent constituées à partir d’éléments récupérés sur des bâtiments démolis. Celle que nous accueillons fut réalisée pour un musée et n’a plus été exposée depuis 2001.
On ne connaît généralement de Christo que ses emballages de monuments comme le Pont-Neuf à Paris, le Reichstag de Berlin ou ses intégrations paysagères gigantesques comme ‘The Gates’ à Central Park à New York ou encore ‘Floating Piers’ sur le lac d’Iseo en Italie l’an dernier. L’aspect de sa création que nous présentons à la Brafa permettra, j’espère, d’accéder et de comprendre le parcours de cet artiste attachant et incontournable.