Inlassablement, au fil de ces dernières années, le taux de chômage à Genève est 2% supérieur à la moyenne de la Suisse. C’est un fait. Mais au regard de bon nombre autres régions d’Europe, ce taux autour de 5,5% reste tout à fait acceptable.
Il faut tout de même se poser la question : qu’est-ce qui ne tourne pas à rond à Genève ? Il y a certainement une inadéquation entre l’offre et la demande. Il est aberrant que des centaines de Genevois soient au chômage alors que de nombreux employeurs du canton offrent des places de travail, mais qui ne correspondent pas à leur profil. Les enquêtes se suivent et se ressemblent, elles montrent combien certains secteurs de l’économie genevoise souffrent d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Cela va des ouvriers qualifiés aux cadres d’entreprises, en passant par les techniciens. Genève doit donc souvent aller chercher des forces vives à l’extérieur, car son économie ne trouve pas les qualifications toujours nécessaires dans les rangs des demandeurs d’emplois.
Ce que l’on appelle communément « la guerre des talents » porte, d’une part, sur la création de cette ressource et, d’autre part, sur la capacité de l’attirer. Mais l’essentiel est certainement ailleurs : au niveau de la formation. Les efforts que Genève déploie pour revaloriser la formation professionnelle aux yeux de tant de jeunes est à souligner. Mais cet effort doit toutefois être encore accentué si l’on veut faire descendre, à terme, le taux de chômage.
La formation professionnelle s’inscrit pleinement dans le concept du développement durable. En formant des apprentis, les entreprises apprennent à gérer leurs compétences propres et à transmettre leur savoir-faire. Il faut donc inciter les entreprises à répondre à leurs besoins en amont. Une formation professionnelle toujours plus efficace, c’est-à-dire à l’écoute des besoins des entreprises, fait incontestablement partie de meures pour réduire le taux de chômage à Genève et le ramener au niveau de la moyenne suisse.
Jacques Jeannerat, Directeur Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG)