Photos Christian Brunier © SIG
Par Sylvie Macquet
Depuis sa jeunesse, il mène les combats qu’il estime justes. Y compris de l’intérieur de SIG, entreprise « durable » dont il est directeur général depuis sept ans. Christian Brunier, ou une vision optimiste de la société.
Carpe diem, c’est son credo. Ne rien regretter, ni toujours penser à ce que l’on fera le lendemain. Christian Brunier profite du temps présent, ce qui ne l’empêche pas d’avoir – ou d’avoir eu – de nombreux engagements. De la politique qui l’a mené loin – Président du parti socialiste, député, chef de groupe –, il a pris la direction d’un syndicat et la présidence d’associations. Et, dans la vie professionnelle, là aussi il a gravi une montagne : d’apprenti à directeur général de SIG, fournisseur d’énergie de 1 700 salariés, une ascension impressionnante !
Fils d’ouvriers, il n’était pas mauvais élève, mais davantage intéressé par la musique. À 15 ans, il décide de quitter les bancs de l’école. Mais comme la musique ne nourrit pas son homme – à de rares exceptions près –, il suit un CFC employé de commerce, et le revendique : « De nombreux chefs d’entreprise cachent être passés par cette étape. Pourtant, c’est important de montrer aux jeunes que toutes les voies sont possibles. » Il se lance dans l’informatique, un peu par hasard, et démarre un stage à SIG. « Et je n’ai jamais quitté l’entreprise. Mais j’ai changé de postes tous les trois ans environ : chef de projet, responsable de la conduite du changement, directeur des services partagés… À chaque fois qu’un secteur était sinistré, je m’y retrouvais pour redresser la barre. Cela marchait assez bien. » Modeste, Christian Brunier n’en est pas moins admirable. Parce qu’en parallèle de ses missions, ils passaient les diplômes requis – diplôme fédéral de chef de projet, puis MBA – pour monter en hiérarchie. « À chaque fois, ce n’était pas tant pour apprendre des choses que pour confirmer des acquis. »
Christian Brunier trouve du sens dans son travail, puisque sa position de Directeur General lui permet d’œuvrer pour des combats auxquels il croit. Les questions liées au climat sont pour lui une priorité absolue. Ce sujet va bien au-delà des opinions politiques. Il touche les dimensions sociales, économiques, de l’emploi… en pleine dynamique. La technologie, les innovations ou l’écologie sont de formidables leviers pour participer à cette mutation.
Autre question importante pour lui, le bien-être au travail. Il voulait en finir avec le pilotage à la méfiance. « Plus on donne de la confiance aux collaborateurs, plus ils vont s’en montrer dignes ; les jeunes, en particulier, sont de plus en plus formés, laissons-les entreprendre. Nous avons instauré un horaire à la confiance pour ceux qui le souhaitaient, et autorisé deux journées de télétravail par semaine. Nous avons appelé ce programme ‘ÉquiLibre’ – avec un L majuscule au milieu. » Chacun y a trouvé son compte, y compris la planète. « Ainsi, nous n’aggravons pas la pollution aux heures de pointe, et n’accentuons pas les besoins en routes. » Et puis, avec des entreprises de secteurs variés, il réfléchit à l’évolution extrêmement rapide des métiers. Qui peut dire ce qu’ils seront dans une ou deux décennies ?
Christian Brunier estime que c’est sa responsabilité de dirigeant d’anticiper ces changements, et d’envisager l’entreprise autrement. « Le Covid a donné raison aux patrons qui font différemment. C’est guidés par l’humanisme et la protection de l’environnement que nous pouvons construire une économie durable, pas par la financiarisation. » Beau programme, qu’il met en pratique au quotidien.
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