Défis cosmiques

24 septembre 2023

Défis cosmiques

Photo de gauche à droite O. De Berranger – Rolando Grandi © LFDE

Par Olivier de Berranger, CIO, et Rolando Grandi, CFA, Gérant en actions thématiques, auprès de La Financière de l’Echiquier (LFDE)

Ultime extension du domaine de l’investissement, l’écosystème spatial est en pleine effervescence et cristallise de nombreux enjeux, technologiques, géostratégiques, économiques. L’industrie spatiale se métamorphose avec l’apparition d’entrepreneurs privés, qui interviennent aux côtés des grandes agences spatiales, avec un nouvel objectif : ouvrir la porte de l’espace en démocratisant son accès, et développer une économie interplanétaire à partir de la Lune. Une inflexion dans l’histoire spatiale, et dans nos vies.

L’exploration spatiale connaît aujourd’hui un tournant et pas moins de 150 missions d’exploration spatiale sont d’ores et déjà prévues d’ici 2030. La réussite de la sonde indienne Chandrayaan-3, qui s’est posée le 23 août sur le pôle Sud de la Lune, démontre à quel point la course spatiale est relancée, avec une 4e nation, donc, à alunir. Cette dynamique ouvre de nouveaux mondes et des opportunités inédites. Dopé par la révolution digitale et une innovation sans limites, le marché spatial, estimé aujourd’hui à 400 milliards de dollars, pourrait atteindre 2 700 milliards d’ici 2045[1], soit près de 3 fois l’équivalent du PIB suisse. Une révolution capitale dont les impacts seront transformateurs, sous l’effet d’une convergence d’innovations technologiques majeures. 

Ce développement vertigineux de l’écosystème spatial démocratise l’accès à l’espace, et génère la chute des coûts : de 25 000 dollars il y a 15 ans, l’envoi d’un kilo dans l’espace en coûte aujourd’hui 2 500, et devrait approcher 250 dollars avec le nouveau lanceur Starship de SpaceX.De nouveaux business émergent, comme la fabrication d’objets en microgravité ou le monitoring climatique et des industries florissantes se forgent. C’est le cas de celle des lanceurs, avec des acteurs comme Rocket Lab (+80% YTD) ou des satellites, dont la croissance est estimée à +9% par an d’ici 2027[2]. Des fournisseurs de systèmes comme Redwire bénéficient de la croissance exponentielle du nombre de satellites lancés dans l’espace.  A l’image de Jupiter 3, le plus grand satellite commercial de communication du monde conçu par Maxar et lancé par SpaceX en juillet dernier, plus de 33 000 satellites devraient être lancés d’ici les 10 prochaines années. 

L’usage de l’espace se transforme et s’étend. Communication, navigation, observation de la Terre, changement climatique… la donnée spatiale est devenue un produit à forte valeur ajoutée. Des technologies de pointe, le recours à l’intelligence artificielle amplifient la profondeur et la vitesse de transformation de ces usages, bénéfiques à la vie sur la Terre.  Les exemples sont nombreux, à l’image de la start-up française Kayrros, qui utilise notamment les données des satellites d’observation de la Terre du programme européen Copernicus pour déceler les fuites de méthane ou évaluer le carbone séquestré par les forêts dans le monde.

La communication satellite, l’Observation de la Terre et d’autres capacités développées par les sociétés spatiales sont aujourd’hui sollicitées par les Etats, qui augmentent leurs budgets de défense. La dépense publique devient ainsi un moteur de croissance additionnel au sein de cet univers. Les premiers bénéficiaires seront les sociétés commerciales qui gagnent des parts de marché auprès des ministères de la défense, mais aussi les sociétés classées Défense, dont les activités spatiales sont importantes, comme Airbus.

L’exploration spatiale ne fait que commencer. Pionniers dans l’âme, en quête permanente d’innovation, nous cherchons à anticiper les grandes tendances de demain. Avec Echiquier Space[3], nous accompagnons les mutations de l’écosystème spatial depuis 2021, convaincus que l’investissement dans cette thématique permettra de répondre aux immenses enjeux planétaires de notre siècle.

Disclaimer : Les opinions émises correspondent aux convictions des auteurs. Elles ne sauraient en aucun cas engager la responsabilité de LFDE. Les valeurs et les secteurs sont cités à titre d’exemple. Ni leur présence en portefeuille ni leur performance ne sont garanties dans le temps.

[1] PwC et Bank of America Merril Lynch, 2020

[2] Grand View Research, 2020

[3] Le fonds présente un risque de perte en capital, risque action, risque de change, risque pays émergents, risque de gestion discrétionnaire. Pour plus d’informations sur ses caractéristiques, ses risques et ses frais, veuillez consulter les documents réglementaires disponibles sur www.lfde.com.

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