Selon le dernier indice Janus Henderson Global Dividend, les dividendes mondiaux se sont fortement redressés en 2021, effaçant même les réductions opérées au pire de la pandémie en 2020. Les dividendes mondiaux ont augmenté de 14,7 % sur une base sous-jacente, atteignant un nouveau record de 1 470 milliards de dollars.
Des records ont été battus dans plusieurs pays, tels que les États-Unis, le Brésil, la Chine et la Suède, bien que la croissance ait été la plus soutenue dans les régions du monde où les dividendes avaient connu les plus fortes baisses en 2020, notamment l’Europe, le Royaume-Uni et l’Australie. La croissance globale s’est établie à 16,8 %, stimulés par des dividendes extraordinaires records. À l’échelle mondiale, neuf sociétés sur dix ont augmenté ou maintenu leurs dividendes, ce qui témoigne d’une croissance généralisée.
Prévisions revues à la hausse
La solidité exceptionnelle des versements au quatrième trimestre ainsi que des perspectives améliorées pour 2022 ont conduit Janus Henderson à relever ses prévisions pour l’ensemble de l’année. Janus Henderson estime que les dividendes mondiaux atteindront un nouveau record de 1 520 milliards de dollars en 2022 (+3,1 % sur une base globale et +5,7 % en termes sous-jacents).
Les banques et les sociétés minières ont été à l’origine des trois-cinquièmes de l’augmentation de 212 milliards de dollars des versements en 2021.
Un quart de l’augmentation provient des entreprises qui ont repris leurs versements, interrompus en 2020. La majeure partie de cette hausse est due aux banques, dont les dividendes ont bondi de 40 % (50,5 milliards de dollars), les paiements retrouvant en 2021 un niveau équivalant aux neuf dixièmes de leur pic pré-pandémique. Les dividendes ont été stimulés par le rétablissement des versements à des niveaux plus normaux, étant donné que les régulateurs avaient limité les distributions dans plusieures régions du monde en 2020.
Plus d’un quart de l’augmentation annuelle des dividendes (212 milliards de dollars) provient des sociétés minières, qui ont bénéficié de la flambée des prix des matières premières. Les distributions record des entreprises du secteur ont reflété la solidité de leurs bénéfices. Le secteur minier a distribué 96,6 milliards de dollars sur l’année, soit près du double de son précédent record établi en 2019 et dix fois plus que lors de la très forte baisse de 2015-2016. BHP est quant à lui devenu le plus gros payeur de dividendes au monde. Cependant, comme il s’agit d’un secteur très cyclique, les versements devraient retrouver des niveaux plus normaux lorsque le cycle des matières premières se retournera.
La reprise économique mondiale a permis aux sociétés du secteur de la consommation discrétionnaire et aux groupes industriels d’accroître leurs distributions de respectivement 12,8 % et 10,0 % sur une base sous-jacente, tandis que les sociétés du secteur de la santé et les groupes pharmaceutiques ont augmenté les leurs de 8,5 %. Les entreprises technologiques, dont la croissance des bénéfices est restée relativement interrompue durant la pandémie, ont contribué aux versements à hauteur de 17 milliards de dollars, soit une augmentation de 8,0 %.
Neuf sociétés, dont huit sont des banques ou sociétés minières, ont contribué à un quart de l’augmentation des dividendes.
Un tiers du rebond des dividendes est venu du Royaume-Uni et de l’Australie
D’un point de vue géographique, la croissance des dividendes la plus rapide a été observée dans les régions où les plus fortes réductions avaient été enregistrées en 2020, comme l’Europe, le Royaume-Uni et l’Australie. Les distributions ont atteint de nouveaux records dans plusieurs pays, tels que les États-Unis, l’Australie, la Chine et la Suède, mais un tiers du rebond provient de seulement deux pays : l’Australie et le Royaume-Uni. Dans ces pays, la forte hausse des versements des sociétés minières combinée à une reprise des dividendes bancaires ont été les principaux moteurs de la croissance.
Jane Shoemake, gérante de portefeuille de clients au sein de l’équipe Global Equity Income, déclare: «La reprise des dividendes en 2021 est due en grande partie à un petit nombre d’entreprises et de secteurs dans quelques régions du monde. Ces chiffres très élevés dissimulent toutefois une croissance généralisée, tant sur le plan géographique que sectoriel.
Face au rebond spectaculaire observé dans le secteur bancaire et à la reprise cyclique exceptionnelle des sociétés minières, il serait facile de ne pas voir la croissance encourageante observée dans les secteurs qui ont enregistré des augmentations régulières ces dernières années, comme le secteur technologique. Il en va de même pour les tendances géographiques. Les États-Unis, par exemple, qui devancent souvent les autres régions, ont enregistré une croissance des dividendes plus lente que le reste du monde en 2021. Cela s’explique par la forte résilience constatée en 2020 et donc le moindre potentiel de rebond en 2021.
Nous nous attendons à ce que la plupart des tendances relatives à la croissance des dividendes à long terme, qui ont été observées depuis le lancement de l’indice en 2009, se réaffirment en 2022 et dans les années à venir. La grande inconnue pour 2022 réside dans l’évolution du secteur minier, mais on peut raisonnablement s’attendre à des dividendes inférieurs aux niveaux record atteints en 2021, compte tenu de la correction significative du prix du minerai de fer».
Sven Weideborg, Sales Director Suisse, déclare: «En Suisse, la situation est très différente: Alors que les dividendes versés avaient encore augmenté en 2020, ils ont baissé de 2,7 % en 2021 sur une base ajustée. Ce sont surtout les réductions du Credit Suisse et de l’UBS qui ont été déterminantes, combinées aux faibles augmentations des plus grands payeurs de dividendes suisses, Roche, Novartis et Nestlé».
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