La crise sanitaire du Covid-19 qui a fait son apparition il y a un an à provoquer dans le monde une crise économique sans précédent. De nombreux États ont vu leurs économies chuter drastiquement au cours de cette période et plusieurs entreprises ont connu des pertes considérables. Cependant, la Chine et les GAFA sont considérés comme les grands gagnants de cette crise sanitaire.
Si on ne devait parler qu’en termes de chiffre, la crise sanitaire du Covid-19 n’y est pas allée de main morte sur l’économie mondiale. Aux États-Unis, 20,5 millions de personnes ont perdu leur emploi.
Notre économie qui fonctionnait habituellement à flux tendu avec des chaines de productions écarlates et sans stock a été elle aussi affaiblie. Cela est dû aux mesures de confinement qui ont touché la moitié de l’humanité en mars 2020.
Les avions qui transportaient généralement 4,3 milliards de personnes en un an se retrouvent cloués au sol. Représentant environ 10,5 % du PIB mondial, le tourisme de masse quant à lui a connu un arrêt total. Les porte-conteneurs sont bloqués dans les ports avec des milliers de membres d’équipages. Les usines et les transports ont totalement stoppé leurs fonctionnements. Les restaurants, les théâtres et les petits commerces ont également été contraints de fermer.
Paradoxalement, les télécoms, les nouvelles technologies, la pharmacie et les services de distribution en ligne ont de leur côté tiré profit de cette crise que certains qualifient de « darwinienne ». En réalité, la crise sanitaire de 2020 a simplement accéléré la transition vers le numérique.
En 2020, le FMI a estimé la récession de l’économie mondiale à 4,4 %. L’espoir d’une reprise rapide en V à très vite volé en éclat avec les reconfinements de l’automne. Heureusement, le monde peut compter sur l’annonce des laboratoires en ce qui concerne l’efficacité des vaccins pour entrevoir une sortie de crise.
La pandémie du Covid-19 a été également marquée par les mesures de ripostes sans ménagement adopté par les différents gouvernements. Mais rien de tout cela n’aurait pu être possible sans l’appui de la banque centrale européenne, de la Réserve fédérale américaine, de la banque d’Angleterre ou encore celle du Japon. Les différents organismes financiers ont injecté massivement sous forme de prêts des milliards de dollars dans l’économie mondiale. En 2020, la dette de la zone euro pourrait dépasser les 100 % du PIB.
Pour soutenir les entreprises et les ménages, c’est près de 11 000 milliards de dollars qui ont été dépensés par les États du G20. Pourtant, cela n’a pas empêché une grande vague de licenciement.
Les États-Unis à eux seuls totalisent le quart de ces dépenses. Quant à l’Union européenne, son plan de relance de 750 milliards d’euros sera financé par un emprunt commun.
Au premier trimestre de l’année 2020, la Chine d’où est né le virus a dans un premier temps vu son économie grandement fragilisée avec une récession historique de -6,8 %. Au cours de cette période, Pékin a été montré du doigt et accusé d’avoir tardé à informer l’OMS de la gravité de situation. Le monde n’a pour autant pas hésité à se ruer sur les masques « made in china ».
Cependant, malgré ses débuts catastrophiques, la Chine devient en 2020 la seule grande économie à afficher une croissance de 1,9 %. Grâce à ces exportations de produits médicaux et la vente des équipements de télétravail, l’Empire du Milieu a considérablement accru sa part de marché dans le commerce mondial.
Alors que le Pays de l’Oncle Sam se trouve embourbé par une transition présidentielle difficile et une crise sanitaire qu’il a du mal à gérer, la Chine continue d’avancer ses pions. Pékin a signé mi-novembre un accord commercial avec 15 pays du Pacifique et de l’Asie.
La pandémie du Covid-19 n’a pas été bénéfique que pour la Chine. Les GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) en ont énormément profité pour accroitre leurs chiffres d’affaires. Le confinement a augmenté non seulement les achats sur internet, mais également l’utilisation des réseaux sociaux. Au 3e trimestre de l’année, le chiffre d’affaires d’Amazon a augmenté de 37 % avec environ 96 milliards de dollars de recette.
Les groupes deviennent donc de plus en plus fort faisant flamber de facto leurs actions en bourse. Depuis janvier, on note +34 % pour Facebook, +31 % pour Google, +58 % pour Apple, +36 % pour Microsoft, et +72 % pour Amazon.
Cette hégémonie s’est évidemment accompagnée de plusieurs contestations. Un peu partout dans le monde, les procédures et les griefs sont lancés contre ces géants du net. Bruno le Maire, le ministre français de l’Économie, n’a pas hésité à les qualifier de véritables « adversaires des États ». Mais tout cela ne dérange pas les GAFA qui, comme la Chine, comptent bien continuer à profiter de la situation tout le temps qu’il faudra.
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