L’économie participative est un nouveau mode de consommation axé sur le partage et l’échange. Cette nouvelle tendance bouleverse le modèle économique traditionnel dans lequel la possession prime. De quoi s’agit-il exactement ? L’économie participative permet aux particuliers de mutualiser des biens, du temps, des services ou encore des connaissances contre une rémunération ou une contrepartie à définir. Ces opérations peuvent donc être aussi bien monétisées que non monétisées. Elles sont réalisées de particulier à particulier par l’intermédiaire de plateformes numériques.
Ce nouveau modèle économique intéresse aujourd’hui un public de plus en plus varié. En effet, plusieurs crises se sont succédé depuis 2007 et elles ont causé à la fois une baisse du pouvoir d’achat et une augmentation du chômage. À la suite de ces problématiques, des mouvements de contestation commencent à émerger. Les consommateurs ont dû s’adapter et envisager d’autres manières de consommer. Les mentalités évoluent également avec l’arrivée de nouvelles préoccupations écologiques liées aux conséquences de la surconsommation. Désormais, les ménages cherchent à réaliser leurs transactions de manière responsable tout en privilégiant les liens sociaux et à moindre coût. Dans cet article, nous vous proposons de faire le point sur ce modèle émergent.
En 2015, une étude réalisée pour le ministère de l’Économie met en évidence l’importance du recours à l’économie participative en France. Selon l’enquête, 80% des Français font appel ou comptent faire appel à l’économie participative dans leur quotidien. Cette étude démontre ainsi l’adhésion massive des populations à cette nouvelle tendance. En 2017, une nouvelle recherche est menée par la commission des finances du Sénat au sujet de cette tendance. Il en ressort un volume européen estimé à 28 milliards d’euros de transactions sur 2016. En outre, la commission estime que ce volume pourrait exploser pour atteindre 572 milliards d’euros en 2025.
Au vu du résultat de ces enquêtes et de l’utilisation de plus en plus importante des réseaux et plateformes, il est clair que cette économie n’est pas un effet de mode. Au contraire, elle s’installe durablement dans la vie quotidienne des Français.
De nombreuses start-up se créent au quotidien pour développer des plateformes basées sur ce nouveau Business model. Les bénéfices sont nombreux pour les entreprises détentrices des plateformes :
En outre, les plateformes concernent des secteurs d’activité variés. Voici les principaux domaines listés :
L’économie participative se développe donc très rapidement et les activités des plateformes se retrouvent sans réel cadre juridique. Cela crée des situations complexes et génère désormais des contestations de la part des acteurs conventionnels qui se sentent lésés. En effet, contrairement aux plateformes, ils restent soumis à des obligations et celles-ci ont un coût.
Ces affrontements se sont notamment illustrés dans deux affaires connues : Uber et Airbnb. En février 2014, l’entreprise Uber lance son service Uberpop à Paris. Ce service permet à des particuliers de proposer des services de taxis sans licence et sans frais. Très rapidement, les syndicats de taxis s’opposent à cette offre, considérant qu’il s’agit d’une concurrence déloyale. La société américaine s’en défend en argumentant qu’il s’agit d’un service de covoiturage. La justice tranche et donne raison au syndicat. Uber est condamné au paiement d’amendes pour ses pratiques déloyales. Le service Uberpop est dissous à l’été 2015.
De son côté, l’association des hôteliers français dépose une plainte contre la société Airbnb pour concurrence déloyale en 2017. Le syndicat considère que certains particuliers réalisent une activité d’agent immobilier, mais la Cour de justice européenne donne raison à Airbnb. Elle considère que les particuliers de la plateforme ne peuvent être tenus par les obligations d’un professionnel.
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