Par Jean-françois Fontaine Leonarduzzi
L’écriture est bien souvent l’absente discrète et regrettée des tables de travail en stratégie de communication. Elle prend sa place sur de petites notes timides et griffonnées, sans que l’on ne se doute de sa grande capacité à insuffler une véritable énergie créative.
Pourtant, cette survivante tenace vieille de plus de cinq mille ans, qui s’est adaptée aux évolutions technologiques, peut être une alliée de choix dans ses réflexions. De l’idéogramme à l’alphabet, l’écriture organise le langage et reflète la subtilité des significations.
Alors, est-elle encore utile dans un monde numérisé où l’image tient une forte place ? Explorons quelques pistes pour se faire une idée claire de son rôle comme outil professionnel.
Dans le lancement d’un produit ou lors d’une présentation, un langage adapté à la communauté visée doit être défini pour toucher la corde sensible des valeurs partagées. Ces mêmes valeurs qui font que le public s’identifie et se projette.
Une recherche sémantique est alors de mise pour formuler ses idées et créer petit à petit les si précieux arguments qui vont faire du discours un maillage harmonieux. Les mots assemblés seront plus évocateurs et les idées plus convaincantes.
Ainsi se construit le discours, en devenant un support dans la démarche de présentation, donc de communication. Il permet de conserver des axes principaux et de rester fidèle à sa vision, à son message et à ses promesses.
Ce même discours est comme une prima materia qui va alimenter les déclinaisons de ses diverses actions communicantes.
Selon les objectifs et l’ampleur de sa campagne de communication, l’écriture fait croître certains aspects de l’expression de manière naturelle. Elle aide à développer et organiser sa réflexion, si les axes fixés sont respectés.
L’écriture est structurante, ce qui est un gain de temps. Elle fait décanter les idées pour les affiner au fur et à mesure. En cela, elle permet, si nous nous accordons cet anglicisme, un « slow thinking » qualitatif.
Avec un travail en amont, une avance confortable dans ses publications devient rapidement accessible sur son retroplanning.
Cette matière textuelle développée, est une ressource malléable. Un texte en fonction de sa longueur peut s’allonger ou se raccourcir selon le canal de communication choisi. Article, description ou présentation brève, les idées et les mots restent ceux du discours, le texte prend seulement une forme différente adaptée au média.
Il est coutume de dire qu’une image vaut mille mots, mais pour le dire, les mots sont toutefois nécessaires. Le langage est le liant de la communication. De plus, image et texte ne sont pas en opposition, mais complémentaires, ils dialoguent. Le texte doit accompagner l’image et inversement pour apporter de la cohérence.
L’écriture peut même aider à organiser ses images sous la narration avec un scénario dans une vidéo ou bien dans un reportage photographique. C’est un fil rouge qui fait comprendre l’enchaînement pictural présenté.
Ainsi, un script publicitaire est écrit, puis tourné pour finalement être diffusé. L’étape d’écriture n’est pas une finalité en soi, elle est amenée à servir un tout autre dessein en apportant sa structure ou son histoire. Ici, l’écriture possède un autre rôle que purement présentatif, elle devient récit.
Le rôle de l’écriture est de tisser un motif reconnaissable, efficace et adapté à son identité. En présentation sous forme textuelle, sous forme de discours lu ou bien transformée par les images, l’écriture revêt de multiples formes.
Accompagné d’un proche, choisissez un objet autour de vous et trouvez trois mots pour le définir. Avec ces trois mots, formulez trois idées, avec ces trois idées écrivez trois courts paragraphes. Vous avez une partie de la présentation de votre objet.
Il vous appartient de mettre toute la fantaisie nécessaire à la tâche pour animer l’écriture. Vous avez désormais une matière qui peut se décliner, grossir, s’affiner, se synthétiser. Imaginez-vous maintenant présenter cet objet sur vos réseaux sociaux grâce à votre discours…
En conclusion, l’écriture peut évoquer une pratique hors de portée, voire livresque. Cependant l’animer avec entrain sert la modernité de nos aspirations communicantes. Replacer l’écriture dans nos processus de travail fait émerger rigueur de réflexion et créativité.
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