ELEGANCE A LA GISCARD, SOURCILS A LA POMPIDOU, IL A AUSSI L’AUDACE DE L’AUSTERITE QU’IL ANNONCE : FRANCOIS FILLON EST LE NOUVEAU CHAMPION DE LA FRANCE !

30 novembre 2016

ELEGANCE A LA GISCARD, SOURCILS A LA POMPIDOU, IL A AUSSI L’AUDACE DE L’AUSTERITE QU’IL ANNONCE : FRANCOIS FILLON EST LE NOUVEAU CHAMPION DE LA FRANCE !

En France, l’élection primaire pour désigner le candidat de la droite et du centre à la présidentielle de 2017 vient de s’achever avec la victoire aussi surprenante qu’écrasante de François Fillon. Après avoir longtemps joué les hommes de l’ombre ou les challengers incertains, l’ancien premier ministre de Sarkozy non seulement brigue l’investiture pour mai 2017 mais se voit devenir le véritable nouveau champion de la France, celui qui incarne l’esprit de « dignité » de la nation et la volonté de réformes.

Le programme de François Fillon est avant tout un programme économique – et il est d’une grande austérité. D’une « violence inouïe » – avait même renchéri Florian Filippot du Front National, sur l’écran de BFMTV. Mais ce qui était vraiment étonnant dans cette primaire, c’est d’abord que l’auteur d’un tel programme – Fillon lui-même – ait eu le courage de ses idées, le courage et l’honnêteté de ses propositions choc qu’il n’a pas hésité à révéler au grand jour, sans rien cacher de leur caractère déplaisant. C’est une chose plutôt rare chez les politiciens, on en conviendra. L’autre surprise, c’est que, malgré sa « violence », les électeurs de la primaire ont allégrement suivi un tel programme et ont massivement plébiscité Fillon. Des tranches entières de la population française ont voté pour lui, y compris des catégories qu’on avait voulu intentionnellement ignorer (comme toute cette France catholique et chrétienne dont on veut toujours se passer !) mais aussi d’autres sur lesquelles on s’est complètement trompé. La catégorie des femmes surtout : comme lors de la présidentielle américaine qui a finalement laissé un goût bien amer aux faiseurs de sondages, en France aussi on a voulu croire (ou faire croire) que le vote féminin irait dans le sens du programme le moins conservateur, le moins traditionnaliste. Eh bien non : comme aux Etats-Unis où un grand nombre d’électrices ont crédité Trump, dans l’Hexagone, en cette France réputée pour sa liberté de mœurs, les femmes ont accordé leur confiance au conservateur Fillon plutôt qu’aux candidats plus « modernes ».

Même plus QUE les hommes, les Françaises ont vu dans l’ancien chef du gouvernement l’incarnation de la dignité d’une grande nation à laquelle la mince couche d’élite intellectuelle avait trop longtemps usurpé la parole et la possibilité d’exprimer ses vrais sentiments politiques et sociétaux. D’autre part, avec son charme personnel, son allure élégante à la Giscard et ses sourcils épais à la Pompidou, ce qui est un coup d’œil à des temps bien meilleurs – bien plus prospères pour l’Hexagone ! – Fillon a non seulement tout pour plaire aux Françaises mais aussi tout pour asseoir, devant l’ensemble des électeurs, son image de président- type, de président par excellence, du président français de toujours.

Il est aussi tout simplement très français, ce François Fillon, et cela malgré son épouse britannique et son penchant pour le thatchérisme. Très français, non pas au sens ethnique ou culturel mais par la vertu de quelque chose qui émane de son allure, de sa posture générale. Quelque chose qui l’assimilerait à une édition perfectionnée de « Monsieur Dupont », le générique du Français moyen que Fillon incarne parfaitement tout en y apportant un supplément d’élégance et de distinction.

Quant au thatchérisme, le candidat de droite à la présidentielle l’assume et le revendique. Accusé par ses adversaires de traditionalisme dans le domaine sociétal, Fillon veut être un réformateur sur le plan économique – à l’image de la « Dame de fer » britannique de la décennie 80. Plus que jamais, il croit à la gravité de sa propre constatation d’il y a dix ans quand il avait décrit la France comme « un Etat au bord de la faillite ». Pour un pays qui les derniers mois avait vécu plutôt sous le signe des problèmes de sécurité et du débat sur son identité nationale, Fillon veut ériger l’économie en priorité, la compétitivité accrue – en objectif principal de la présidence qu’il vise en 2017.

Si, comme moi, au début vous avez cru que cet inconditionnel des réformes économiques est un diplômé de quelque « business school » ou d’un HEC, ou que, avant de s’engager en politique, il avait eu tout un parcours de responsable d’entreprise, vous vous trompez. François Fillon n’avait jamais suivi une filière économique, que ce fût à l’université ou dans la vie professionnelle. Ayant débuté comme assistant parlementaire, il a connu une trajectoire entièrement politique, ce qui lui vaut maintenant quelques critiques, à gauche comme à droite.

Mais, émanant de l’establishment, François Fillon est à ce jour, force est de le constater, le seul candidat (parmi les candidats déjà déclarés ou ceux, encore potentiels) de la présidentielle française qui montre un réel souci pour l’état économique de la France. Il est peut-être amateur en économie (Thatcher l’était aussi) mais il a la volonté et le courage d’un homme d’affaires ; il a aussi l’audace de l’austérité qu’il annonce. Et un tel amateur en économie est toujours à préférer aux beaux parleurs en politique.

 

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