Le MONDE ECONOMIQUE L’ESM est l’une des écoles de management de référence en Suisse romande. A quoi est dû le succès de votre établissement ?

Jean-Claude Charrière Le succès repose sur une expérience de 25 ans et sur un concept de formation inchangé depuis où les étudiant-e-s s’approprient le savoir, mais aussi et surtout les savoir-faire et savoir être des intervenants, toutes et tous, femmes et hommes de terrain. Succès aussi, car l’ESM est une université où le pragmatisme l’emporte sur l’académisme.

Le MONDE ECONOMIQUE Les formations proposées touchent aussi bien la communication, le marketing que le management. Quels sont les différents programmes proposés dans chacune des filières ?

Jean-Claude Charrière Marquées management-marketing, les formations conduisant au bachelor prennent le pli de la communication d’entreprise où l’on retrouve en branches principales le marketing, les relations publiques, les techniques appliquées aux métiers de la communication comme le graphisme, la vidéo ou le multimédia.

Celle orientée vers le management fait la part belle à la comptabilité et aux finances de l’entreprise ainsi qu’au marketing et aux ressources humaines. Enfin le bachelor en management-marketing destiné aux sportif-ve-s d’élite est une combinaison des deux précédents. C’est dans le rythme ou la durée qu’apparaissent les différences.

Enfin, la formation en alternance combine le programme de management-marketing pour des étudiant-e-s qui suivent les cours le matin et qui sont en entreprise l’après-midi. Enfin, le MBA francophone est une originalité de l’ESM avec un profil très européen par la langue française d’apprentissage et un moule américain à cause de l’accréditation américaine.

Le MONDE ECONOMIQUE L’un des défis de l’école d’aujourd’hui est de correspondre aux besoins de chaque élève. Or cela n’est pas toujours possible et s’avère également coûteux. Quels sont, d’après vous, les principaux enjeux pour construire une école solide sur ses fondations ?

Jean-Claude Charrière Contrairement aux constructions immobilières où l’on peut utiliser du préfabriqué, une école se construit dans la durée pour que lentement se façonne une réputation. Et pour cela il faut cumuler une bonne organisation, une gestion discrète et une équipe d’enseignant-e-s de grande qualité, au professionnalisme avéré et d’une disponibilité remarquable. C’est avec et sur elles et eux que se construit et se solidifie l’édifice.

Le MONDE ECONOMIQUE L’initiative d’excellence allemande lancée il y a quatre ans, qui vise à stimuler la recherche de pointe et à améliorer la qualité de l’enseignement supérieur, commence à porter ses fruits. Pensez-vous que notre système éducatif doit également être repensé ?

Jean-Claude Charrière Le système éducatif mieux que repensé doit être souple et évolutif. Tout change rapidement autour de nous et loin de nous. Il faut donc, aussi en matière d’éducation, être au pire dans son temps, au mieux avec quelques longueurs d’avance. Quant à l’excellence, je ne sais plus qui disait : « Tu cesseras d’être bon si tu refuses d’être meilleur ». La quête de l’excellence permet toute amélioration et nécessite une double faculté, l’adaptation et l’anticipation.

Le MONDE ECONOMIQUE L’ESM dispense également un programme de formation pour sportifs d’élite. Quelle est son intérêt et sous quelles conditions peut-on y avoir accès ?

Jean-Claude Charrière Il s’agit de combler une lacune. En effet de grands efforts sont fournis pour la formation scolaire des sportifs jusqu’au niveau du bac ou de la maturité. Mais dès l’université, plus rien, c’est terminé. D’où ce programme Bachelor conçu spécialement pour des sportives et sportifs d’élite (faisant partie des cadres nationaux) qui repose sur le concept de formation faisant le succès de l’école. Dans ce cursus, l’ESM veut d’abord l’accomplissement de l’athlète dans ses performances sportives. La formation ne s’inscrit qu’en toile de fond et n’est là que pour l’équilibre et l’épanouissement personnel de la sportive ou du sportif dans la double idée de ses succès sportifs et de sa reconversion qui un jour ou l’autre deviendra une priorité.

Le MONDE ECONOMIQUE Compte tenu du fait que tous ces étudiants n’ont pas leur compétition aux mêmes dates, la mise en place du plan de formation est-elle en fonction de chaque sportif ?

Jean-Claude Charrière Le programme s’adresse à un collectif. Il est concentré au milieu de la semaine de mardi à jeudi entre 10 et 15heures. Ce qui laisse beaucoup de latitude pour satisfaire aux exigences des emplois du temps des entraînements et des compétitions dans chacune de leur discipline. Une grande flexibilité est indispensable pour satisfaire à toutes les contraintes des athlètes.

Le MONDE ECONOMIQUE Qu’est-ce qui est le plus difficile pour les sportifs d’élite inscrits à l’ESM ?

Jean-Claude Charrière Le plus difficile pour nos étudiant-e-s athlètes est bien de devenir championnes et champions dans leur sport de prédilection. Voilà bien là une lapalissade. Plutôt bien organisés, disposés à s’engager et très disciplinés, ce ne sont pas les études, les examens ou les rattrapages de ceux-ci qui leur font problème. De cela elles et ils s’accommodent facilement. Le souci, le plus souvent, est posé par le financement de la formation. Et c’est bien ici qu’ils comptent, que nous comptons sur les facilités offertes par les clubs, les entreprises et toute organisation susceptible de leur venir en aide.

Interview réalisée par Thierry Dime