Par Hélène Grandjean
Dans un monde professionnel où la productivité et l’efficacité sont souvent les maîtres mots, le concept de bonheur au travail semble parfois relever du mythe. Pourtant, selon une étude menée par l’Université de Warwick, les employés heureux sont 12% plus productifs. Cette donnée souligne l’importance croissante du bien-être au travail. Mais qu’est-ce que le bonheur au travail et pourquoi est-il essentiel pour les entreprises modernes ?
Le bonheur au travail transcende la simple satisfaction liée à un salaire attrayant ou à des avantages sociaux compétitifs. Il englobe un ensemble plus vaste de facteurs qui contribuent à l’épanouissement personnel et professionnel. Au travail, il pourrait être défini comme le bien-être ressenti par un employé dans l’exercice de son métier. Ici, nous ne parlons pas seulement de ce qu’un salarié pense de son travail mais bien ce qu’il en ressent.
Selon une étude réalisée par Statista Research Department en 2020, plus de 80 % des salariés affirment aimer leur travail et 60 % évaluent leur bien-être personnel au travail comme positif. Cette affirmation pourrait suggérer que la majorité des travailleurs trouvent une source de satisfaction dans leur emploi, mais cela ne révèle qu’une partie de l’histoire. En effet, les critères de ce bonheur sont multiples et varient grandement d’une personne à l’autre. En effet, la reconnaissance par exemple est un aspect crucial du bonheur au travail. Les employés qui se sentent valorisés par leur hiérarchie ont tendance à être plus engagés et motivés. Ceci est particulièrement pertinent dans un contexte où la reconnaissance peut aussi venir des pairs, et pas seulement des supérieurs. L’impact de la reconnaissance sur l’engagement des employés est bien documenté, et son absence peut mener à un sentiment de dévalorisation et de désengagement.
Voltaire disait que « le bonheur est souvent la seule chose qu’on puisse donner sans l’avoir et c’est en le donnant qu’on l’acquiert ». Cette citation met en lumière une vérité paradoxale et profonde sur la nature du bonheur. Cela suggère que, contrairement à des biens matériels ou à des ressources tangibles, le bonheur a une qualité unique qui lui permet d’être partagé, voire multiplié, même lorsqu’on pense ne pas en posséder.
Cette idée peut être particulièrement résonnante dans le contexte professionnel où la pression et le stress semblent parfois anéantir toute sensation de joie. Pourtant, en offrant du soutien, de la reconnaissance, ou même un sourire à un collègue, nous pouvons déclencher une réaction positive qui non seulement augmente le bien-être d’autrui mais nourrit également le nôtre. Ce partage de bonheur crée un environnement où la bienveillance et la positivité augmentent les sentiments de satisfaction personnelle et collective. Tout ceci souligne aussi le caractère subjectif du bonheur car ce qui constitue le bonheur pour une personne peut être très différent pour une autre, rendant ainsi sa quête à la fois personnelle et complexe. Dans le milieu professionnel, cela implique que les responsables des ressources humaines et les dirigeants doivent adopter des approches diversifiées pour cultiver un environnement de travail épanouissant.
Ainsi, en donnant du bonheur, même sans le ressentir initialement, les dirigeants d’entreprise peuvent en fait cultiver une atmosphère où le bonheur est non seulement possible mais également partagé et amplifié.