A quoi ressemblera la Suisse en 2035, avec ses dix millions d’habitants ? En imaginant Swisstopia, un magazine qui analyse les mutations souhaitables, hepia (Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève) est lauréate du concours national lancé par le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), dont la conseillère fédérale Doris Leuthard a dévoilé les résultats aujourd’hui à Berne.
Swisstopia est un hebdomadaire daté du 15 septembre 2035, créé par les étudiantes et étudiants d’hepia. Il passe au crible les tendances attendues pour cet horizon de temps et dessine ainsi l’avenir potentiel de notre pays. Aménagement du temps de travail, mobilité douce, densification de la zone villa, nouveaux rapports entre centre-ville et périphérie, nouveau mode de financement de la vie associative ou émergence des éco-quartiers, les bouleversements envisagés sont nombreux et se veulent réalistes; le projet est prospectif, pas prophétique. «Il révèle la force de l’approche pratique que prônent les HES en Suisse, leur capacité à proposer une vision à la fois enthousiasmante et solide, fondée sur une connaissance intime des réalités professionnelles et des données de terrain», souligne François Abbé-Decarroux, directeur général de la HES-SO Genève.
«Questionner l’avenir est un défi important pour les jeunes. L’avoir fait en osant remettre en question de manière pertinente des tabous, par exemple le droit à la mobilité sans restriction, montre toute l’attention que nous devons porter aux apports de cette génération à la résolution des problèmes de société», affirme Yves Leuzinger, directeur d’hepia.
En participant à ce concours national, ouvert sur invitation à cinq Hautes écoles de toutes les régions du pays, les étudiants en Architecture du paysage, Agronomie, Génie civil et Architecture ont donc relevé le défi. Deux semaines intensives d’ateliers en commun sous la conduite d’enseignants et d’intervenants extérieurs, puis deux mois de travail pour la mise au point du rendu ont abouti à Swisstopia, une réponse sous forme journalistique d’où émergent trois enjeux majeurs: la lutte contre la ségrégation centre-ville/périphérie, le bien-être sociétal et territorial et une réflexion sur le temps.
Et si on travaillait à la maison un jour par semaine, au lieu de se rendre quotidiennement sur son lieu de travail? Baisse du trafic, vie de quartier, organisation de l’espace, quatre étudiantes et étudiants ont imaginé les conséquences d’une telle révolution. Parmi eux, Hugo Dugerdil, étudiant de 1ère année en Génie civil à hepia: «Ce qui m’a beaucoup plu dans ce projet, c’est son approche interdisciplinaire. Travailler avec des étudiantes et étudiants venus de filières différentes, avec des envies et des connaissances différentes, a été très bénéfique; c’est une méthode qui pourrait enrichir de très nombreux projets.» Vincent Huron, étudiant de 2e année en Architecture du paysage, partage ce constat: «Travailler avec des gens de filières différentes était incroyablement enrichissant!» Auteur d’un article sur les enjeux de territoire et sur la relation entre centre et périphérie, il revendique son optimisme : «Nous ne sommes pas dans l’utopie, mais nous défendons un point de vue optimiste sur la ville, qui suppose une prise de conscience tant des citoyens que de la classe politique.»
L’importance du lien social traverse toutes les pages du projet Swisstopia. «Le manque de lien social et l’isolement ont des conséquences néfastes, y compris du point de vue économique. Un chiffre nous a particulièrement interpelés: en Suisse, 11 milliards de francs ont été perdus en 2013 du fait de l’absentéisme et du manque de motivation au travail! Partant de là, nous avons imaginé les PSR, les prestations sociales requises, qui permettent à la Confédération de financer des associations au sein même des immeubles. Nous nous sommes inspirés des PER, les prestations écologiques requises, qui existent déjà en Suisse», raconte Julien Krauer, étudiant en 2e année de la filière Agronomie.
Grand format, rabat cartonné, Swisstopia est aussi un objet. «Le choix du support papier pour un hebdomadaire daté de 2035 a été largement débattu au sein du groupe de travail», témoigne Maddy Loubier, étudiante en 2ème année de la filière Architecture, qui a participé à la conception graphique et à la mise en page de Swisstopia. «Nous avons finalement estimé que les journaux ne l’utiliseraient peut-être plus à cette date, mais qu’il serait toujours choisi pour les documents de fonds ou les hors-série.»
Quelques idées fortes du projet Swisstopia
Légendes des photos :
Swisstopia_1: La Une de Swisstopia, datée du 15 septembre 2035. © hepia «Demain? La Suisse»
Swisstopia_2: Des étudiantes et étudiants d’hepia en compagnie d’Yves Leuzinger, directeur d’hepia, à Berne lors de la défense de Swisstopia, lauréat du concours. © hepia «Demain? La Suisse»
Informations complémentaires
Yves Leuzinger, directeur d’hepia
Tel 022 546 24 02; mobile 079 607 14 40; courriel yves.leuzinger@hesge.ch
Marco Cattaneo, responsable de la communication, HES-SO Genève
Tel 022 388 65 31; mobile 079 666 83 85; courriel marco.cattaneo@hesge.ch
A propos d’hepia
hepia propose une large palette d’enseignements dans les domaines de l’ingénierie et de l’architecture. Elle est structurée en quatre départements et neuf filières : Architecture, Architecture du paysage, Génie civil, Technique des bâtiments, Agronomie, Gestion de la nature, Génie mécanique, Microtechniques et Ingénierie des technologies de l’information. En étroite collaboration avec ses partenaires, hepia joue un rôle phare dans la recherche appliquée et le développement de solutions et de technologies innovantes.
A propos de la HES-SO Genève
La HES-SO Genève est un acteur fondamental du tissu économique, social et culturel genevois. Ses six hautes écoles offrent des formations tertiaires de niveau universitaire, axées sur la pratique professionnelle et euro-compatibles ; elles dispensent 27 bachelors et 16 masters. Ses 11 instituts de recherche participent à de nombreux projets régionaux, nationaux et internationaux. Membre de la HES-SO Haute école spécialisée de Suisse occidentale, la HES-SO Genève accueille 5’000 étudiants. Ses hautes écoles sont : la Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture – HEPIA, la Haute école de gestion – HEG, la Haute école d’art et de design- HEAD, la Haute école de musique – HEM, la Haute école de santé – HEdS et la Haute école de travail social – HETS.