Photo © S Dikamona
Originaire du Congo-Brazzaville et installé en Suisse depuis de nombreuses années, Stanislas Dikamona a su bâtir un parcours riche et diversifié, conjuguant une carrière professionnelle accomplie dans la coopération internationale, les ressources humaines et le courtage en assurances avec un engagement communautaire fort en tant que sapeur-pompier volontaire de la commune de Plan-les-Ouates. Il incarne une vision de la politique fondée sur l’engagement, le service et la proximité avec les citoyens. Pour lui, se présenter à une élection est avant tout une démarche de conviction et d’engagement au service de la collectivité.
Le Monde Économique : Stanislas Dikamona, vous avez un parcours riche et varié, marqué par un engagement fort dans la vie communautaire et professionnelle. Pourriez-vous nous expliquer ce qui vous a poussé à franchir le pas et à vous engager en politique après avoir longtemps hésité ?
Stanislas Dikamona : J’ai longtemps hésité avant de me lancer en politique. Les clivages partisans et les discours parfois éloignés des réalités quotidiennes ne correspondaient pas à ma vision de l’action publique. Pour moi, la politique devrait avant tout être un moyen de servir les citoyens et de répondre à leurs besoins concrets, plutôt que de se perdre dans des débats idéologiques ou des rivalités partisanes. Cependant, mon désir de m’engager pour les autres n’a jamais faibli. Au contraire, il s’est renforcé au fil des années, notamment grâce à mon expérience en tant que sapeur-pompier volontaire. Ce rôle m’a permis de voir de près les défis auxquels font face les habitants de Plan-les-Ouates, mais aussi de constater à quel point une action locale, pragmatique et bienveillante peut faire la différence dans la vie des gens. C’est cette valeur d’engagement, ce sens du service et de la solidarité, qui m’a finalement convaincu de franchir le pas et de me présenter aux élections municipales.
Je veux apporter cette même énergie, cette même détermination et ce même esprit d’initiative à la commune de Plan-les-Ouates. Pour moi, il ne s’agit pas simplement de gérer des dossiers ou de prendre des décisions, mais de créer un véritable lien de confiance avec les citoyens, d’être à leur écoute et de travailler ensemble pour construire un avenir meilleur. La politique, telle que je la conçois, doit être un outil au service de la communauté, et c’est cette vision que je souhaite incarner en tant que candidat.
Le Monde Économique : Votre parcours professionnel est également impressionnant, avec une carrière dans la coopération internationale et une reconversion réussie dans les ressources humaines et le courtage en assurances. Comment ces expériences ont-elles façonné votre vision de la politique et de la gestion publique ?
Stanislas Dikamona : Mon parcours professionnel m’a appris l’importance de l’adaptabilité et de la résilience. La crise des subprimes m’a forcé à me réorienter, mais cela m’a aussi permis de développer de nouvelles compétences et de mieux comprendre les enjeux économiques et sociaux. Dans la gestion publique, je pense qu’il est crucial de pouvoir anticiper les changements et de s’adapter aux nouvelles réalités. Mon expérience dans le montage de projets et la gestion des ressources humaines m’a également appris à écouter les besoins des gens et à trouver des solutions sur mesure. C’est cette approche que je veux appliquer en politique.
Le Monde Économique : Vous avez mentionné l’importance de l’engagement local. Quels sont selon vous les enjeux majeurs auxquels fait face Plan-les-Ouates aujourd’hui, et comment comptez-vous les aborder ?
Stanislas Dikamona : Plan-les-Ouates est une commune dynamique, mais elle fait face à des défis importants, notamment en matière de sécurité, de développement durable et de cohésion sociale. En tant que pompier volontaire, j’ai vu de près l’importance de la sécurité et du bien-être des citoyens. Je souhaite donc contribuer à mettre en place des politiques qui non seulement préviennent les risques, mais qui créent aussi un environnement où chacun se sent protégé et respecté. Par ailleurs, je veux promouvoir un développement durable qui prenne en compte les besoins des générations futures, tout en renforçant la cohésion sociale à travers des projets communautaires et des partenariats locaux.
Le Monde Économique : Stanislas Dikamona, vous incarnez vous-même l’inclusivité, étant originaire du Congo-Brazzaville et ayant construit votre vie en Suisse. Plan-les-Ouates est une commune multiculturelle, où la diversité est une richesse. Comment envisagez-vous de promouvoir cette multiculturalité et de la refléter dans les institutions locales ?
Stanislas Dikamona : La diversité est une force et une richesse pour Plan-les-Ouates, et je suis fier de représenter cette multiculturalité. Notre commune est un véritable melting-pot où se côtoient des personnes de différentes origines, cultures et traditions. Cette pluralité est une source inestimable de créativité, d’innovation et de solidarité.
Pour moi, il est essentiel que cette diversité se reflète à tous les niveaux de notre vie communale, y compris dans les institutions locales. Les enfants et les jeunes ont besoin de voir des modèles qui leur ressemblent, qui leur montrent que tout est possible, peu importe leurs origines. Cela leur donne non seulement de l’espoir, mais aussi la motivation de persévérer et de ne jamais abandonner. En tant que parent et membre actif de la communauté, je mesure à quel point la représentation est cruciale pour les jeunes générations. Quand un enfant voit une personne issue de la diversité occuper un rôle de leadership ou contribuer de manière significative à la vie publique, cela lui ouvre des horizons et lui prouve que ses rêves sont à portée de main. C’est pourquoi je m’engage à promouvoir une politique inclusive, où chacun, quelle que soit son origine, se sent valorisé et représenté. Cela passe par des actions concrètes : encourager la participation des minorités dans les instances décisionnelles, soutenir des projets culturels qui célèbrent la richesse de nos différences, et veiller à ce que les services publics soient accessibles et adaptés à tous. En agissant ainsi, nous construirons une commune où chaque citoyen, jeune ou moins jeune, se sentira fier de sa diversité et inspiré à contribuer à l’avenir de Plan-les-Ouates.
Le Monde Économique : Vous vous présentez pour la première fois à une élection communale. Comment abordez-vous cette candidature et quelles sont, selon vous, vos chances de réussite ?
Stanislas Dikamona : Se présenter à une élection, c’est avant tout une démarche d’engagement et de conviction. Bien sûr, on ne se lance pas dans une campagne sans avoir l’envie de gagner et la volonté de servir sa commune. C’est cette envie qui m’anime aujourd’hui, porté par mon expérience de terrain et mon désir de contribuer davantage à la vie de Plan-les-Ouates. Cependant, je crois qu’il est important de ne pas réduire une candidature à une simple question de chances de réussite.
Pour moi, cette élection est déjà une victoire en soi, car elle me permet de mieux connaître mes concitoyens, d’échanger avec eux sur leurs attentes et leurs préoccupations. En tant que pompier volontaire, je sers déjà la commune, mais cette candidature m’offre une opportunité unique de renforcer ce lien et de mieux comprendre les défis auxquels nous faisons face collectivement. Si je ne suis pas élu, je considérerai cela comme une victoire d’étape, une expérience qui m’aura permis de me préparer pour la suite et de continuer à œuvrer pour Plan-les-Ouates avec encore plus de détermination. Je pense qu’il est essentiel d’envoyer ce message, notamment à nos enfants : dans la vie, nous devons tout faire pour atteindre nos objectifs, mais si nous n’y parvenons pas, ce n’est pas un échec. C’est une leçon, une occasion d’apprendre et de grandir. Cette philosophie, je la porte en moi, et je souhaite la transmettre à travers mon engagement. Que l’on gagne ou que l’on perde, l’important est de rester fidèle à ses valeurs et de continuer à se battre pour ce en quoi on croit. C’est cela, pour moi, la véritable réussite.
Retrouvez l’ensemble de nos Interviews