Interview de Monsieur Bruno Ciroussel, co-fondateur de Business Investigation SA et concepteur de GPS (Global Performance System), un logiciel officiant dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Monde Economique : Aujourd’hui, il apparaît que l’informatique décisionnelle a atteint ses limites. En quoi l’intelligence artificielle peut-elle remédier à cela ?
Bruno Ciroussel : Généralement quand on parle d’informatique décisionnelle, on fait référence à la Business Intelligence (BI). Dans sa version actuelle, la Business Intelligence (BI) se focalise essentiellement sur l’analyse du passé. De l’avis de certains dirigeants, la Business Intelligence ne répond pas à tous les besoins en termes de pertinence et de fiabilité, en ce sens qu’elle ne permet qu’un pilotage au rétroviseur de l’entreprise. En effet elle met à la disposition des décideurs une multiplicité de métriques et d’indicateurs pas toujours pertinents dont on ignore le niveau de fiabilité, ce qui provoque une situation d’infobésité. Face à une problématique donnée, les décideurs ne savent pas quel rapport ou indicateur utiliser. L’Intelligence Artificielle (IA) elle, permet de combler cette lacune, car grâce à elle, on arrive à distinguer clairement les liens de causalité entre tous les flux circulant dans l’entreprise et les actions initiées en son sein et par son environnement. Avec sa capacité d’auto-apprentissage, elle arrive même à détecter des analogies ou des similitudes entre un évènement présent et des faits observés dans le passé. Cependant l’Intelligence Artificielle (IA) à elle seule ne suffit pas. Pour l’utiliser au mieux, Il faut lui associer une méthodologie pour pouvoir interpréter les résultats obtenus ou observés.
Monde Economique : On utilise de plus en plus souvent des machine learning pour analyser les données issues du Big Data. Quel lien existe-t-il entre cette approche et celle proposée par l’informatique décisionnelle ?
Bruno Ciroussel : Juste une petite précision préalable, « les machine learning » ne sont pas des programmes mais des sous-ensembles de l’intelligence artificielle. Ce sont des algorithmes auto-apprenants qui, par une analyse comportementale de l’information, ont pour mission principale de faire des prédictions. Ces prédictions sont réalisées à partir d’une exploitation minutieuse des signaux faibles. Pour les néophytes, il est à préciser que les signaux faibles sont des éléments de perception de l’environnement qui doivent faire l’objet d’une surveillance permanente. Cette surveillance encore appelée veille a pour but de collecter et de traiter des informations qui permettront non seulement de prédire l’évolution du marché, mais aussi de détecter les besoins latents des consommateurs. Par exemple, avec l’analyse « des signaux faibles », GPS peut indiquer aux décideurs les environnements qui vont devenir vulnérables ou générateur d’opportunité. Pour en revenir aux liens existant entre la Business Intelligence et l’Intelligence artificielle, je dirai qu’ils se résument à ceci: la Business Intelligence a structuré et rendu disponible une très grande quantité d’information, que l’Intelligence artificielle grâce à sa capacité d’analyse et d’apprentissage va transformer en connaissance et en savoir. Pour conclure sur ce point, je dirai que l’intelligence artificielle a permis de transformer le dirigeant d’entreprise traditionnel en dirigeant augmenté en terme d’outils à disposition pour agir.
Monde Economique : Pour gérer de manière optimale une entreprise il faut disposer d’informations fiables. Dans quelle mesure GPS, votre logiciel d’intelligence artificielle, peut apporter un avantage concurrentiel aux décideurs ?
Bruno Ciroussel : Nôtre produit GPS (Global Performance System) est un collaborateur virtuel qui trace simultanément dans les organisations toutes les sources de performance et de risques qui, dans notre méthodologie, impactent la performance. Concrètement, sa fonction est de détecter les problèmes présents ou à venir ainsi que leur origine et de tirer la sonnette d’alarme. Par exemple il pourrait s’agir d’un retard de livraison s’expliquant par la défaillance d’un fournisseur. L’intelligence artificielle est aussi le moyen par lequel GPS va pouvoir proposer des plans d’action pour améliorer la performance et maîtriser les risques. Autre particularité de GPS, il communique avec les utilisateurs par email en usant d’un langage naturel (parlé par un être humain) et non informatique (langage formel). Tous les jours, les utilisateurs reçoivent des emails contenant des rapports leur indiquant des anomalies, des opportunités d’affaire, ou d’amélioration du fonctionnement de l’entreprise avec en pièce jointe un plan d’action assorti de propositions permettant de résoudre ou de corriger les anomalies identifiées. GPS a été conçu pour être paramétré par les utilisateurs « normaux » de l’entreprise, nul besoin de data analystes et de mathématiciens pour son déploiement. N’oublions pas que l’installation de GPS commence par une analyse de l’existant et permet à l’entreprise de se réapproprier son métier par une connaissance exhaustive de sa structure.
Monde Economique : Votre société, Business Investigation SA, existe depuis 2008. Quelles sont les domaines où elle a développé une autorité de compétence ?
Bruno Ciroussel : Pour cela il suffit de regarder de plus près les fonctionnalités de notre produit. GPS est un cerveau qui apprend tout extrêmement vite mais avec pour objectif d’améliorer la performance des organisations, tout en protégeant leur capacité à créer de la valeur, et à maitriser les risques auxquels elles sont confrontées. Sur le plan opérationnel c’est un véritable « inspecteur Colombo » capable de dénicher la moindre anomalie susceptible de perturber le fonctionnement d’un processus. Nous avons choisi de privilégier la qualité et de proposer une cartographie de connaissance des processus collant au plus près de la réalité des nombreux secteurs sur lesquels nous intervenons. C’est pour cela que nous utilisons « des cartouches de connaissance », qui sont des cartographies pré-remplies et génériques. Pour chaque secteur, la cartouche contient les normes, les us et coutumes, le vocabulaire spécialisé ainsi que les activités et organisations types. Ces « cartouches de connaissance » sont de simples accélérateurs de mise en place. Elles peuvent être réalisées par n’importe quelle ressource du client (quel que soit sa formation initiale), du moment qu’elle appartient au domaine métier où la solution GPS sera déployée. Pour la création de ces cartouches métier, nous nous sommes associés avec des cabinets de conseil experts dans leurs domaines. Ce sont eux qui assurent ensuite l’implantation de notre solution chez nos clients. Parmi nos partenaires figurent les sociétés suivantes : Chappuis & Halder pour la finance et l’assurance, Newton Vauréal pour la supply chain, RedSen pour la gouvernance IT, Sword Group pour la santé et le secteur public et enfin WaveStone pour la banque et le négoce. GPS est disponible en version intranet ou Cloud. Pour cette dernière option, nous faisons appel aux infrastructures de DFI à Genève.
Monde Economique : Nous savons tous que le déploiement d’une nouvelle solution logicielle dans l’entreprise est souvent synonyme de stress et de burnout. Quelles sont les procédures préalables à mettre en place pour éviter cela ?
Bruno Ciroussel : GPS est une solution simple, ergonomique et implantable rapidement. Elle est indolore car la cartographie, le diagnostic du processus étudié et la connexion ne perturbent en rien l’activité de l’entreprise. Elle se déploie avec u
ne méthode itérative sur des cycles très courts n’excédant pas 10 jours, sur un seul sujet ou processus. L’implantation se déroule parallèlement à un « Workshop GPS », au cours duquel GPS va travailler sur le processus à mettre sous contrôle. Le « Workshop GPS » ne dure pas plus de 10 jours. Pendant cette période les ressources métiers du client ne sont sollicitées que 4 demi-journées. La phase de déploiement va générer deux livrables majeures, le premier un rapport contenant un diagnostic des performances et des risques, une identification des points faibles et des opportunités le tout associé à une proposition de plans d’action correctifs, le deuxième une autonomie totale des utilisateurs métiers lors de leur interaction avec GPS, leur nouveau collègue virtuel entièrement dévoué. Pour ceux de nos clients qui le souhaitent, nous organisons des ateliers d’une demi-journée pour les initier à cette méthode innovante conçue pour rendre plus aisée le pilotage d’une entreprise.
Monde Economique : Les grands noms de l’édition comme IBM ou Microsoft proposent depuis peu des solutions de type machine learning. Comment GPS se positionne face à ce genre d’offre ?
Bruno Ciroussel : Watson (IBM) et Azure (Microsoft) sont des boîtes à outil exceptionnelles et universelles pour fabriquer des systèmes prédictifs auto-apprenants pour n’importe quel type de problématique. Cependant le déploiement de ces outils chez le client va nécessiter que l’on fasse appel à des compétences de haut niveau comme un data-analyste accompagné d’un expert métier. Le data-analyste aura pour mission de déterminer l’assemblage d’algorithmes idéal répondant au mieux à la problématique du client. En ce qui nous concerne chez GPS, nous avons décidé de nous préoccuper de la résolution d’une seule problématique, à savoir la performance et la conformité des organisations au travers du prisme des risques. Il est possible d’utiliser le moteur de GPS pour d’autres finalités et dans ce cas ce dernier va s’interfacer harmonieusement et en toute transparence avec Watson ou Azure.
En conclusion Watson, Azure et GPS sont des solutions complémentaires…
Business Investigation SA
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